Animateur de la tranche 12h00-16h00 en semaine de RTL2, Pascal Langlois est un vieux briscard de la bande FM qu'il a parcourue de Rouen à Bruxelles via Paris. Rencontre avec un animateur à la force tranquille…

C'est vers l'âge de 17 ans que Pascal Langlois se décide à faire de la radio. L'envie le démangeait régulièrement en écoutant RTL mais c'est en écoutant ses copains sur Andelle FM qu'il se lance. Il entre comme bénévole dans cette radio associative basée à Fleury-sur-Andelle dans l'Eure. A l'époque, c'est l'âge d'or de la bande FM et il est assez facile de travailler dans une radio. Par la suite, il reste à Andelle FM dans le cadre des contrats aidés mis en place par le Gouvernement.

Après un passage par Laser, une radio de Seine-Maritime, il passe un casting pour intégrer RVS, la radio numéro 1 sur Rouen. Il est formé par Vincent Neveu - alors matinalier de la station - qui deviendra son mentor. A la fin de la formation, il est embauché et travaille avec Bruno Gilbert (aujourd'hui sur le 16-20 de Nostalgie), Carl Defray (aujourd'hui matinalier week-end sur RFM) et Olivier Barroux (le complice de Kad Merad dans le duo Kad et O). C'est son premier contrat sur une vraie radio professionnelle.

Peuleux : Tu as encore des contacts avec ces animateurs ?
Pascal Langlois : Vincent nous a hélas quitté mais je croise Bruno Gilbert régulièrement sur des animations locales comme l'Armada de Rouen. Avec Carl, nous échangeons sur les réseaux sociaux.

De la Normandie à Bruxelles, de Dijon à Paris…

Il rejoint ensuite Radio France Normandie Rouen pendant 2 saisons. Si l'expérience dans la station publique locale est très formatrice pour Pascal, la technique lui manque. En effet, dans le service publique, il n'est pas d'usage que l'animateur s'autoréalise. Il quitte donc la giron de Radio France et rejoint le réseau Europe 2 à Dijon. Mais il rentre sur Rouen au bout d'un mois car "cela ne se passe pas bien tant sur le plan personnel que professionnel".

Après un peu de chômage; il devient animateur local sur Chérie FM Rouen. Cette arrivée se fait, entre autres, grâce à Olivier Cauchois qui exerçait comme animateur sur RVS sous le pseudo de Freddy Vanille-Fraise et s'occupe désormais du réseau de Chérie FM.

Et puis Pascal Langlois postule à RFM, il est alors un grand fan de la "radio en or". Bien qu'il habite toujours près de Rouen, il fait chaque jour l'aller-retour à Paris pour occuper une tranche nationale.

Pascal Langlois : J'ai commencé par les nuits et j'ai adoré cette aventure car à l'époque nous avions un lien direct avec les auditeurs qui nous appelaient pour choisir un disque en passant leurs dédicaces. C'était "les Trésors des auditeurs" et je passais après Cyrille Laporte.

Il passe ensuite sur les week-end jusqu'à ce que la direction lui demande de travailler sur MFM pour animer la tranche 16h00-20h00. En effet, Lagardère souhaite racheter la station à Gérard Louvin et l'installe dans ses locaux rue François Ier. Mais lorsque la Haute autorité de l'audiovisuel (ancêtre du CSA et de l'Arcom) refuse le rachat, MFM déménage et Pascal revient sur RFM. Mais quelques temps plus tard, il part sur MFM toujours propriété de Gérard Louvin.

De nouveau au chômage, Jean-Philippe Denac, directeur des programmes de RTL2, lui parle de Mint, une nouvelle radio belge du groupe RTL qui cherche des animateurs pour le week-end. Il fait alors le trajet Rouen-Bruxelles tous les week-end en voiture ! La radio fermera très vite sur décision du CSA belge.

En parallèle, Jean-Philippe Denac lui propose de faire quelques remplacements sur RTL2 avant de le titulariser sur les nuits. Il passe ensuite sur les week-end avant de prendre en charge les après-midi de la semaine en 2007.

Peuleux : Qu'est-ce que ça fait d'arriver rue Bayard pour y travailler ?

Pascal Langlois : Il y a une certaine fierté. J'ai beaucoup écouté RTL et j'imaginais Max Ménier travaillant dans les locaux où j'étais désormais.

Peuleux : Tu es sur la même tranche depuis 2007, la direction de RTL2 ne t'a pas oublié là ?

Pascal Langlois : C'est possible ! (Rires) Les audiences ne sont pas trop mal sur cette tranche et la radio est un média d'habitude, je ne bouscule donc pas les habitudes des auditeurs !
Peuleux : Tu n'aimerais pas travailler sur un autre créneau horaire ?
Pascal Langlois : Pourquoi pas mais à voir si c'est compatible avec les horaires des trains vers Rouen (sourire). Je fais régulièrement des remplacements comme celui de Carole Vega la semaine prochaine en matinée.

Un animateur que tous les auditeurs de RTL2 n'entendent pas

A l'heure où il prend l'antenne, Pascal Langlois n'est en fait pas audible par tous les auditeurs de RTL2. En effet, la tranche 12h00-16h00 est celle où les stations locales décrochent du signal national pour laisser la place à leur animateur local. Ils sont ainsi une quinzaine à officier sur les ondes de RTL2 simultanément à travers tout l'Hexagone. Pascal Langlois intervient donc sur les fréquences passives de RTL2 (celles sans décrochage) et sur le flux Internet repris sur le site et l'application de la station et les plateformes comme Radioplayer. Sauf si l'auditeur active la géolocalisation.

Toutefois, si vous êtes dans une commune couverte par un décrochage local, vous pourrez tout de même entendre Pascal les jours où votre animateur local sera absent. A ce moment-là, c'est le flux national qui est diffusé.

Pendant 4 heures, Pascal Langlois propose un flux musical qui "accompagne les auditeurs pendant qu'ils vaquent à leurs occupations". La musique étant la star, "personnellement, je parle peu", trois fois par heure.

Pour ses interventions, Pascal est libre de parler de ce qu'il veut sauf politique. On lui demande juste d'avoir un discours positif. En général, il fait la promotion des programmes de RTL2, des opérations en cours et fait la promotion de l'application ou des podcasts.

Peuleux : Quel est ton emploi du temps type ?

Pascal Langlois : J'arrive vers 11h10 si le train est à l'heure. Je finis de préparer l'émission. Je rentre en studio vers 11h45 pour en ressortir un peu avant 16h00. Je déjeune et je file prendre le train du retour à la gare Paris-Saint Lazare. J'arrive chez moi vers 19h00. 

Retrouvez Pascal Langlois du lundi au vendredi de 12h00 à 15h00 sur RTL2... Enfin sur le flux national !

LE 9 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

Si je devais interviewer une autre personnalité radiophonique, vers qui m'orienterais-tu ?

Éric Jean-Jean d'office. Il connait bien la musique et qui aime raconter des histoires, un mec sympa !

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

Max Ménier avec "les Routiers sont sympas" sur RTL, j'écoutais en cachette dans mon lit et je trouvais cela formidable. J'ai écouté RVS qui était numéro 1 à Rouen avec Freddy Vanille-Fraise, Bruno Gilbert, Carl Defray que j'ai d'abord connu comme auditeur ou Hélène. Mitsou et Marc Scallia sur NRJ et des animateurs de Skyrock.

La plus belle rencontre radiophonique ?

Pierre Lescure que j'avais interviewé sur RFM. A l'époque, nous avions un invité pour le week-end et chaque animateur venait lui poser des questions à tour de rôle. Nous enregistrions nos modules à la suite les uns des autres. Je me souviens d'une personne très accessible, un homme pas sûr de lui alors qu'il était patron de Canal+ ! Un mec cool, respectueux, passionné, gentil. Il était arrivé en vélo alors que je pensais le voir descendre d'une voiture à chauffeur.

La pire rencontre radiophonique ?

Personne ne m'a gâché la vie…

Le plus beau souvenir en radio ?

En 1994, l'annonce à l'antenne de la naissance de ma fille par une journaliste de Radio France Normandie Rouen. J'étais fier. D'ailleurs, il faudrait que je retrouve l'enregistrement pour le faire écouter à ma fille… Je lance un appel aux collectionneurs !

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Et dans 5 ans ?

J'aurai 59 ans… Honnêtement je ne sais pas. Personnellement je crains l'intelligence artificielle qui anime déjà des radios aux Etats-Unis. Je sais que certaines voix-off françaises commencent à mettre des clauses dans leurs contrats pour que leur voix soit protégée et ne soit pas exploitée via une IA…