Animateur radio depuis 34 ans, Bruno Gilbert est l'un des doyens
des radios NRJ Group avec 26 ans d'antenne et plus
particulièrement de Nostalgie où il œuvre depuis la rentrée
2000. Aux commandes du 16-20 de Nostalgie depuis mars 2014,
Bruno Gilbert est toujours aussi passionné de radio. Rencontre
avec un dinosaure radiophonique tout en gentillesse et
bienveillance…
Mardi 9
avril, Bruno Gilbert m'accueille dans le grand hall de NRJ Group
à Paris. Une fois la sécurité passée, les locaux de Nostalgie
sont au sous-sol après le "beau studio" utilisé par Cauet ou la
matianle de Chérie et juste après le studio principal
de Rire & Chansons. Un
open-space à l'aspect vintage s'ouvre devant vous éclairé par
des fenêtres donnant au ras du parking voisin. Au fond, des
bureaux aquariums (dont celui du directeur d'antenne). Juste à
gauche, le studio de Nostalgie est planté face à l'open space
avec une simple baie vitrée pour les séparer. C'est dans un
minuscule studio avec une seule chaise, caché entre un escalier
en colimaçon et le studio principal, que nous nous installons
pour l'interview.
Un début de carrière sur les locales de Haute-Normandie…
La
carrière radiophonique de Bruno Gilbert débute à l'été 1985. A
l'époque, il vient de finir sa première année de BTS publicité à
Paris et est animateur bénévole pour le tout jeune comité des fêtes de
Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime).
"J'ai animé les foires au hareng, les kermesses paroissiales,
les fêtes du 14 Juillet". "Aller au contact des gens sur le
terrain, j'adore ça !".
Le
président du comité des fêtes connaissant bien le vice-président
de l'association Solaris, une radio locale, Bruno Gilbert passe
un mois à Yvetot pour faire des maquettes. Il y découvre
l'univers de la radio libre, "pas la radio pirate, une radio
associative déjà structurée avec deux salariés". Il commence
ensuite à y travailler bénévolement comme animateur à l'antenne
mais aussi comme animateur de la tournée des podiums. Puis, il assure
des créneaux à l'antenne de Solaris et y rencontre même sa
première épouse.
Son BTS
en poche, il enchaîne les expériences dans différentes radios de
Haute-Normandie : Dieppe FM, Fun Radio Rouen, Radio Services,
RVS…
Avec RVS, j'ai appris la rigueur et à être pro…
Bruno
Gilbert : RVS, une radio de référence, le premier réseau de
Normandie, la première radio indépendante de France ! Une radio
mythique en France… Si cela avait été géré autrement, RVS serait
probablement encore là, tout comme Vibration ou Alouette. Je me
souviens qu'à la gare Saint Lazare, au-dessus des voies 26 à 28,
il y avait un panneau publicitaire "Au-delà de cette limite,
vous écoutez RVS".
Il travaille
à RVS durant 4 ans. "C'est véritablement là que j'ai tout
appris. Il y avait un matériel de fou furieux pour l'époque, du
très haut de gamme." Il dit y avoir appris la rigueur, à être
pro. Il considère même avoir franchi une étape professtionnelle avec cette radio.
Parmi les
60 salariés de la station, il croisera Carl Defray (ajourd'hui
matinalier weekend sur RFM), Pascal Langlois (ajourd'hui sur les
après-midi de RTL2), Olivier Baroux qui a réalisé la série des
films "Les Tuche" ou Yann Kulig 'ancien d'Europe 1).
J'ai signé pour les matinales de Chérie FM en 48 heures !
En 15 minutes pour Nostalgie...
En 1993,
alors que RVS est en difficulté (extension de la zone de
couverture trop rapide par rapport aux moyens financiers,
effondrement du marché publicitaire, forte concurrence de NRJ
qui développe son réseau Rire & Chansons…), Christophe Sabot
appelle Bruno Gilbert pour lui proposer le morning de Chérie FM.
Deux jours plus tard, il signe son contrat à Paris avec l'accord
du patron de RVS contacté par téléphone par Christophe Sabot.
Pour l'anecdote, Radio France Normandie (ancêtre de France Bleu
Haute Normandie), le contactera aussi mais 15 jours trop tard...
Bruno
Gilbert présente la matinale de Chérie FM jusqu'en décembre
1995 où elle est reprise par Jean-Marc Morandini. Bruno passe
alors sur les matinées puis glissera sur les débuts
d'après-midi.
En 1997,
Jean-Marc Morandini qui est directeur d'antenne de Chérie FM,
lui propose la matinale week-end et le poste de joker de Rémy
Jounin qui a repris la matinale semaine.
Bruno
Gilbert : Je n'ai pas trop le choix, j'accepte, je le prends
mal, je le prends comme un placard. Finalement, je m'en suis
très bien accommodé. C'était tout confort ! Parlons salaire :
le salaire était le même pour parler le weekend et faire
quelques remplacements en semaine.
En 2000,
on lui propose de passer de Chérie FM à Nostalgie qui vient
d'être rachetée par NRJ. "Après, 15 minutes de réflexion,
j'accepte en demandant à garder le 6h00-12h00 du week-end".
Demande acceptée mais assortie de plus de remplacements à faire.
Le 17
mars 2014, à la demande de Xavier Laissus, directeur d'antenne
de Nostalgie, Bruno Gilbert repasse en quotidienne avec la
charge du 16-20.
Peuleux :
Quelle est la particularité de la tranche 16h00-20h00 sur
Nostalgie ?
Bruno
Gilbert : On joue la proximité dans la continuité de l'ensemble
de la grille de Nostalgie, sans se prendre la tête et avec bonne
humeur. Il n'y a pas de particularité si ce n'est que j'arrive
après la tranche dédiée aux 26 décrochages locaux.
Fraicheur et spontanéité pour maîtres mots…
Peuleux :
Comment prépares-tu ton émission ?
Bruno
Gilbert : (Enorme rire) Je n'aime pas le terme "préparer une
émission", je préfère me mettre en condition. Ce n'est pas un
secret, j'habite près de Rouen soit à 130 km des studios. Venant
en voiture tous les jours, j'ai énormément le temps de me mettre
en condition à l'écoute de la radio. De toutes les radios.
Tu sais,
quand j'arrive, la playlist est prête. Je maitrise la technique.
Pour l'animation, je joue la carte de la spontanéité. Je
n'arrive pas à préparer mes interventions sur papier, à tout
écrire à la virgule près. Ça déstabilise d'ailleurs mes
stagiaires ! A la rigueur, je note quelques mots clés lorsque
j'ai une intervention un peu plus longue avec des informations
plus précises à donner. Après, j'ai 34 ans de métier, ça doit
jouer un peu… Ce qui ne m'empêche pas de partir en vrille à
l'occasion.
Bruno
Gilbert avoue qu'il pourrait télécharger la programmation
musicale depuis chez luii, la technique le permet aujourd'hui, mais il veut absolument "être frais à l'antenne", il ne veut pas
faire de copier-coller de l'émission de la veille.
Bruno
Gilbert : J'essaye d'être au plus près de l'état d'esprit des
auditeurs. Sachant que je suis un grand automobiliste, je me
mets déjà facilement dans la peau de ceux qui rentrent chez eux
en bagnole, qui sont dans les bouchons. Quand je leur dis " je
suis de tout cœur avec eux", c'est totalement vrai !
Pendant
ses 4 heures, Bruno n'est pas seul en studio. Outre la vue directe sur
l'open space, il est accompagné de Nicolas Bourbois, le
journaliste qui assure les flashes à chaque heure. Et il est
aidé par une stagiaire qui vient du Studec. Stagiaire à qui il
souhaite transmettre sa passion de la radio avant de lui
transmettre son savoir-faire. Il
tient à ce côté transmission vers la jeune génération.
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