août 2016, le Soleil baigne la baie de La Baule. Ayant repéré
que Max était en vacances à quelques minutes de mon lieu de
villégiature, je le contacte (au culot) et il accepte de
répondre à mes questions. Nous nous retrouvons alors dans un
restaurant de plage de La Baule. Presque les pieds dans le
sable, il parle de son parcours sans nostalgie, s'étonne de sa
notoriété persistante et évoque ses projets.
Max exprime mon côté foufou
!
Avant de revenir sur le parcours et
l'avenir de Max, j'ai voulu savoir pourquoi il s'appelait Max
car son vrai prénom est Franck. Et qu'entre Franck et Max, il y
a eu Alvin.
Max
: J'ai commencé sur Fun en novembre 1988 comme Super Franck qui
est mon vrai prénom. Pas Super mais Franck ! J'ai débuté avec
Bill Codebarre (aussi connu sous le pseudo de Bill Debruge,
actuel matinalier de France Bleu 107.1). Comme j'étais au four
et au moulin, on m'a surnommé Super Franck. Et puis j'ai
commencé à faire un peu d'antenne seul sous le pseudonyme
d'Alvin, Alvin étant un personnage de bande-dessinée. A l'époque
c'était à la mode de prendre un pseudo tiré du neuvième art
comme Zarkof, Difool, Bill Codebare).
Peuleux : Et Max est arrivé comment ?
Max : Quand Fun Radio a voulu jouer sur
le succès des libres-antennes, le "Fun Live" que j'animais s'est
retrouvé programmé de minuit à 1h00. Comme j'étais apprécié en
interne, on m'a demandé de réaliser la libre-antenne des
"Filles" qui prenait place dans la grille entre "Lovin'Fun" et
"Fun Live". A l'époque, je disais des conneries hors antenne,
les filles m'ont poussé à les dire à l'antenne et
progressivement le personnage de Max est né. Au final, Max est
devenu plus connu qu'Alvin et est devenu un personnage important
de l'émission "les Filles". Au bout de deux ans, Julia a quitté
Fun Radio et le duo Max-Génie est arrivé à l'antenne renforçant
encore mon personnage de Max.
A une époque, Max a même eu un nom de
famille, Campo. En effet, il voulait distinguer Max l'animateur de radio
et télévision du Max DJ et homme de musique quand il a commencé à se
lancer dans la production. Son nom d'artiste est une idée de sa
femme. Mais très vite, la chose a été compliquée à gérer et Max
n'ayant pas réellement poussé ses activités de production, le
personnage est resté sans nom de famille.
A la base, Max est très timide et
réservé. "Je pense que nous avons tous en nous un grain de folie
et que Max exprime mon côté foufou ! Ça me permet un peu de
faire la différence entre la radio avec Max et la vraie vie avec
Franck. J'ai des potes qui gagnent très bien leur vie mais dans
des boulots un peu chiants et qui pètent un plomb le week-end
pour s'amuser. Moi je le faisais pendant 3 heures tous les soirs
à la radio !
Peuleux : Tu n'as jamais eu envie
d'aller à l'Etat civil pour que Max devienne ton prénom officiel
?
Max : Non, ça ne m'a jamais effleuré
l'esprit.
Mon émission de radio était
conçue pour faire jouer l'imaginaire
Peuleux
: Tu dis être timide, je me souviens qu'au lancement de Fun TV,
tu masquais l'objectif de la caméra ou tu mettais dans le noir
tandis que tes photos dédicacées étaient faites de dos.
Max : Non ce n'était pas par timidité.
Mon émission de radio était conçue pour faire jouer
l'imaginaire. D'ailleurs la radio s'écoute et la télévision se
regarde. Pour moi, l'arrivée des caméras cassait le charme de la
radio. Quand je voyais mes potes de la tranche musicale de
l'après-midi filmés casque sur les oreilles à se décrotter le
nez derrière le micro, je trouvais ça horrible. Du coup, j'ai
décidé de ne pas casser l'ambiance de l'émission pour l'audience
confidentielle qu'avait Fun TV à l'époque donc j'ai baissé la
lumière. Je ne veux pas croire qu'aujourd'hui un projet radio ne
puisse pas fonctionner sans devoir penser à l'image. Pour moi,
il faut un bon micro et une bonne console avec un bon
agencement. Je mettrai peut-être une caméra dans le studio mais
j'allumerai quand j'en ai envie.
Nous ne rêvions pas à tout
prix d'avoir notre show…
Nous étions bien là où nous étions.
En 1988, Franck voulait travailler dans
la musique avec des artistes. Lors d'un stage dans les Yvelines,
un pote l'incite à contacter Fun radio qui cherchait du monde.
Franck connaissait à peine la station de nom et n'était même pas
très radio à l'époque. Il se rend au siège de Fun Radio à
Neuilly-sur-Seine, rencontre un responsable d'antenne et
Thierry Lamy [NDLR : le vrai nom de Bill] avec qui le
courant passe bien. C'était un jeudi, il a commencé le lundi
suivant.
Peuleux : Comment expliques-tu ta
progression des coulisses à la console et au micro ?
Max : A l'époque c'était plus facile,
c'était déjà de la radio professionnelle mais il y a avait
encore une part "d'amateurisme". Du coup, on donnait plus
facilement sa chance aux gens. Il y avait moins la pression des
audiences, on s'amusait plus et si tu avais un peu de tchatche
tu pouvais vite faire des remplacements le week-end, la nuit ou
durant l'été. On faisait cela comme ça, sans chercher à faire
carrière comme c'est beaucoup plus le cas aujourd'hui. Je me
souviens avoir connu Camille Combal au standard qui était là
pour réussir. Je ne critique pas la démarche du tout mais, à
l'époque, je n'étais pas du tout dans cette démarche. Quand on a
commencé avec Manu Lévy, nous ne rêvions pas à tout prix d'avoir
notre show ou de prendre la place d'untel ! Nous étions bien là
où nous étions. Aujourd'hui, on te demande d'avoir de
l'expérience toute de suite, c'est donc plus compliqué sauf à
tomber sur des animateurs comme Difool ou moi qui ont envie de
mettre en valeur leurs assistants.
Max rime beaucoup avec StarSystem et la
légende est née de la remarque d'un auditeur un soir :
Max : Il me disait que je me la pétais
comme si j'étais dans le star system. Je lui ai alors répondu
"je ne suis pas dans le star system, je suis le star system". Et
là, j'ai demandé à tout le monde de ne plus m'appeler Max mais
le StarSystem jusqu'à la fin de l'émission. Et certains
auditeurs qui sont passés à l'antenne ont joué le jeu. Et le
lendemain aussi. En fait,
c'est partie d'une joke avec son côté deuxième degré hautin, "je
me la pête et je suis le meilleur". Le lendemain quelques-uns
ont continué à m'appeler le StarSystem jusqu'à ce que cela
devienne finalement le nom de l'émission.
Fun Radio : C'était
vraiment la liberté !
Peuleux
: Pour nos jeunes lecteurs qui ne te connaissent pas, quel était
le concept de "Max le StarSystem" ?
Max : Je ne cherche pas à le définir.
Le terme qui conviendrait le mieux c'est la radio libre mais
selon le sens qu'on lui donnait à l'époque et qui n'a plus lieu
d'être aujourd'hui. La radio libre ou libre antenne que je
faisais, c'était vraiment la liberté : je finissais à l'heure que
je voulais, j'invitais qui je voulais, parfois je mettais la pub
quand je voulais… C'était les rouages de la radio des années 80
alors que nous étions dans les années 90. Même dans les années
2000, j'avais cette liberté d'expression alors que Fun Radio
s'était beaucoup professionnalisée et avait la pression des
audiences.
L'émission marchait bien puisqu'entre
22h00 et minuit, elle pouvait dépasser le million d'auditeurs en
audience cumulée. Avec Génie, le talk pouvait commencer à 400
000. "J'ai retrouvé des sondages où j'étais à 200 000 au quart
d'heure moyen à minuit et encore à 100 000 à 1h30 du matin !"
Peuleux : On en a passé des nuits
blanches à cause de toi !
Max : J'avais la liberté d'arrêter
l'émission quand je voulais. L'objectif était d'aller jusqu'à
2h00 mais il m'arrivait d'aller plus loin… Une fois, j'ai fini à
4h00 ! Et côté musique, j'étais libre aussi : je pouvais passer
un Laurent Garnier et 30 minutes plus tard balancer un Jacques
Brel ! Pour moi, c'est ça la radio libre.
Peuleux : Tu as essayé de faire revivre
plusieurs fois le StarSystem…
Max : Une fois à la radio sur Oüi FM et
pour le coté avant-gardiste du podcast, j'avais essayé en 2007
sous cette forme. Mais en podcast ce n'était pas vraiment "Le
StarSystem", c'était plus pour renouer avec l'esprit de la bande
du morning "Ce n'est pas trop tôt" avec Magloire, Jérôme Anthony
et Jérémy Michalak. On enregistrait ça au Studec. Sur Oüi FM
pendant quelques semaine [NDLR : en 2015], on a ressuscité "Le
StarSystem" plus de 10 ans après. C'était de 22h00 à minuit avec
une grosse liberté malgré la publicité et la musique. J'avais la
même liberté qu'à l'époque même si je devais impérativement
finir à minuit parce qu'il y avait une autre émission derrière.
Les dirigeants de Oüi FM qui m'ont fait venir sont des auditeurs
de l'époque donc ils savaient ce que j'allais faire ! J'ai
commencé en faisant ce que je savais faire puis je me suis un
peu plus lâché. Je n'ai jamais eu une remarque des dirigeants de
la radio sur ce que je disais. Ça a duré un mois et demi jusqu'à
l'été. Cela aurait pu se poursuivre à la rentrée mais il n'avait
pas le budget. L'expérience s'est donc arrêtée là mais sur la fin
il y avait les parfums, sans nostalgie aucune, de ce que j'ai pu
faire sur Fun Radio.
A la rentrée 1988, Max bascule du soir à la matinale. A l'époque, Fun radio ne fonctionnait
plus aussi bien qu'avant : les audiences étaient en chute. Axel
Duroux qui dirigeait alors la station lui propose de jouer sur
sa notoriété – depuis le départ de Difool, Max reste la seule
grande "vedette maison" – pour relancer les audiences de cette
tranche vitale pour les radios. Après 30 minutes de discussion,
Max accepte le défi sachant que malgré les contraintes induites
par une matinale, il aura une grande liberté.
Max : J'ai récemment réécouté des
archives, c'était pas mal comme morning mais cela a complétement
déstabilisé la radio. Le soir ne fonctionnait pas et le mec qui
me remplaçait s'est fait jeter après être parti en cacahuètes.
On m'a donc demandé de revenir le soir. A partir de là, ça n'a
jamais était pareil, je continuais à faire des bons chiffres
mais Difool en avait profité pour marquer des points sur
Skyrock. La machine a été dure à reprendre.
A la rentrée 2001, Mélanie Angélie
vient le rejoindre à l'antenne. Lorsqu'on lit des articles, on a
le sentiment que Fun radio a mis une petite jeune pour calmer un
peu Max et le cadrer avant que les choses ne reviennent à la
normal après une saison.
Max : Non rien à voir. Je vais être
transparent : le soir, je commençais à m'essouffler un peu et
les audiences aussi. Le directeur général de l'époque m'a alors
demandé ce que nous pouvions faire et m'a proposé de travailler
en duo. Je savais au plus profond de moi que ce n'était pas ma
came mais je me suis dit que je n'avais pas la science infuse et
qui ne tente rien n'a rien. J'ai donné un accord de principe :
j'étais d'accord pour lancer des castings et si je tombais sur
une personne intéressante avec du potentiel, nous pourrions
mettre en place un duo. Nous avons fait des essais avec sept ou
huit nanas et c'est très bien passé avec Mélanie. Le duo a bien
démarré mais, sans qu'il n'y ait aucun problème entre nous, il
n'y a jamais eu de vrai feeling dans le duo. Ça peut arriver.
Sur la fin, j'ai senti que ça ne se passait pas comme je le
voulais ni comme elle le voulait probablement. Alors j'ai
indiqué à la direction que je voulais arrêter le duo. La
direction de Fun Radio avait donc deux solutions : me laisser
seul à l'antenne ou la laisser seule. J'ai alors repris
l'émission en solo après minuit et le duo s'est arrêté à la fin
de la saison.
En parallèle de la libre-antenne sur
Fun Radio, Max a pu aussi revenir à tes premières amours avec la
musique. Dès que le personnage de Max a bien marché et qu'il a
mesuré sa liberté d'action, il a pu faire découvrir un certain
nombre d'artistes rock et techno. Ensuite, il a réussi à imposer
des émissions comme "Ballades nocturnes" ou "Musiques de nuit"
auxquelles il tenait. "Aujourd'hui, je mixe beaucoup moins,
c'est plus à titre amical. Je vais retravailler sur des projets
qui vont me permettre de faire découvrir à nouveaux des
artistes, des sons et des styles en me faisant plaisir…"
J'étais fatigué… je suis parti de Fun sans émotion...
Le 23 décembre 2005, Max a quitté Fun
radio en souhaitant de bonnes vacances à ses auditeurs. Mais à
l'issue des fêtes de fin d'année, Fun Radio a lancé une nouvelle
émission présentée par Sophie Gaillard. Les auditeurs étaient
furieux. Max s'est exprimé à plusieurs reprises sur ce départ
mais j'avais envie de lever le voile sur le mystère qui plane
encore malgré tout...
Max
: Depuis deux à trois ans, l'émission marchait bien même si les
audiences étaient moins bonnes qu'avant. Je m'essoufflais un
peu, je me fatiguais. Cela faisait plus de 15 ans que j'étais le
soir, j'avais envie d'avoir des soirées… Et depuis deux-trois
années, la rumeur courait que j'allais arrêter le soir voire
même arrêter la radio. A la rentrée 2005, Sam Z devient le
patron de Fun. Ayant entendu cette rumeur, il m'en parle. Il me
dit qu'il me sent fatigué mais ne voit pas où me mettre ailleurs
dans la grille des programmes. Moi, j'étais prêt à faire
uniquement le minuit-3h00 quitte à perdre 30% de mon salaire. Il
a su trouver les mots pour que je reste à l'antenne dès 22h00.
Mais dès octobre-novembre, j'ai senti que cela n'allait pas. Or à
cette époque, il se disait que RTL Group avait une grosse
enveloppe pour faciliter des départs. Sam Z me l'a confirmé et
en 10 minutes nous sommes tombés d'accord. Nous étions début
décembre et je ne voulais pas partir de l'antenne du jour au
lendemain, je lui ai donc demandé d'aller jusqu'à la fin de
l'année. Les yeux dans les yeux, je lui ai donné ma garantie de
ne pas prendre l'antenne en otage comme Arthur. Comme il me
connaissait bien, il savait que je déteste cracher dans la soupe
et je lui ai dit que jusqu'à la dernière seconde, personne ne
pourrait se douter que je partais. J'ai fini le 23 décembre en
souhaitant bonnes vacances aux auditeurs. J'ai pris mes affaires
et, sans émotion, je suis parti en vacances pour les fêtes de
fin d'année. Début janvier, je suis passé à 10 mètres de la
radio en allant rejoindre des amis et je n'ai eu aucune
nostalgie. J'étais bien. Après coup, j'ai regretté de ne pas
l'avoir dit aux auditeurs. Et avec beaucoup d'années de recul,
je regrette de ne pas avoir fini la saison ou d'avoir entamé
celle-là. C'est une erreur.
Peuleux : Tu n'as pas eu envie de faire
la fête avec les auditeurs pour la dernière émission ?
Max : Je l'aurais fait si j'avais été
jusqu'à la fin de la saison mais en milieu de saison, non.
Peuleux : Ton départ a provoqué un
sacré bazar quand même ! Tu as d'ailleurs dû revenir au micro de
Fun radio dans l'émission de Sophie Gaillard pour calmer le jeu
face aux critiques et insultes de certains auditeurs…
Max : Oui j'ai été très gentleman c'est vrai
(sourire), elle en a bavé la pauvre ! Si j'avais annoncé mon
départ quelques jours avant cela aurait été pire. Mais quelques
jours après mon départ, j'en ai parlé au micro de Mikl sur NRJ
puis je suis effectivement revenu sur Fun Radio dans l'émission
de Sophie. La direction de Fun savait que je ne cracherai pas
dans la soupe. Tout ce que je te dis aujourd'hui, j'en ai parlé
depuis mais lors de mon passage au micro de Fun ou de NRJ
seulement quelques jours après mon départ, je ne pouvais dire
que j'étais parti avec un chèque. La roue tourne et cela ne sert
à rien de se froisser avec des gens qui ne t'ont pas fait de mal
!
Sur Ado FM, je ne voulais
pas travailler avec des bouts de ficelle
Après
Fun Radio, Max est allé plusieurs fois sur Radio Néo mais sans y
rester. Les patrons de cette radio associative étaient des
auditeurs de l'époque. Ils n'avaient pas d'argent mais lui ont
proposé de venir faire le con le jeudi après Maurice. "C'était
avec les moyens du bord mais j'ai pu inviter tous les DJ que je
voulais. Je n'avais aucune contrainte musicale. J'ai fait trois
ou quatre émissions avant l'été puis six ou sept mois la saison
suivante".
Après il y a eu le morning d'Ado FM :
"J'avais gardé un bon souvenir du morning sur Fun et j'avais
envie de me tester à autre chose alors j'ai dit oui à Bruno
Vitex qui a été mon directeur d'antenne à Fun et qui était
responsable dans le groupe Start".
Au bout de 5-6 mois, l'équipe
avait trouvé un bon rythme et les audiences suivaient mais
l'émission n'a pas été renouvelée. Le directeur d'Ado FM avait
changé et Max devait leur couter trop cher. "Je produisais
l'émission avec une équipe de sept personnes et je ne voulais
pas travailler avec des bouts de ficelle".
Peuleux : Revenons à ton aventure de
l'époque dans le podcasting…
Max : J'ai testé parce que j'entendais
parler de plus en plus d'Internet. Il y avait aussi l'avantage
d'enregistrer en journée et de pouvoir manger avec mes potes le
soir. J'avais rappelé mes complices du morning de M6. Mais il
n'y avait pas le même engouement pour le podcast qu'aujourd'hui
où tu peux les écouter sur ton smartphones. Je ne vais pas dire
que nous étions avant-gardiste en 2007… Personnellement, j'aime
écouter et faire des émissions en direct alors que les gens
veulent de plus en plus pouvoir écouter au moment qui leur
convient. Moi, j'imagine mes émissions le soir et le podcast
vient en plus pour réécouter.
Entre podcasts et
webradios, de nouveaux défis tournés vers le sport
Après son
départ de Fun radio, Max a aussi travaillé pour plusieurs
webradios. Roberto Ciurleo et Emmanuel Jayr, deux anciens de
NRJ, l'embauchent à Goom médias pour développer différents projets
dont la radio du Paris-Saint-Germain qu'il créé de A à Z. A
l'époque, Goom gérait plusieurs radios de marque dont SNCF
Radio. On m'a demandé d'être le joker d'Alexandra Kazan qui
faisait une émission en fin d'après-midi. C'était une bonne
émission de FM avec des moyens de FM et une bonne petite équipe
de chroniqueurs mais pas en FM.
Peuleux : Nous parlions des radios de
la SNCF et du PSG mais tu as aussi été sur la webradio Prysm…
Max : C'était aussi avec Goom médias
mais avant. Comme je suis passionné de sport, ils m'ont demandé
de créer la radio et j'y ai animé une émission le soir à l'image
des shows de RMC aujourd'hui. Nous parlions avec tous les
consultants de foot, de tennis… On parlait de sport en déconnant
ce qui m'allait comme un gant et je m'y épanouissais totalement.
L'émission s'est arrêtée et nous sommes rentrés en contact avec
le PSG pour leur proposer de créer une radio au nom du club.
Peuleux
: Et tu aimes véritablement le sport puisqu'après tu es parti
sur Europe 1 Sport…
Max : J'ai pris la radio au tout début
pour la créer et j'ai pris en charge la matinale de 6h00 à
10h00. C'était un vrai challenge, mon plus gros challenge radio
parce qu'il fallait que je sois un vrai journaliste sportif
alors que je ne le suis pas. J'arrivais à 4h00 du matin, j'avais
beaucoup de préparation en amont la veille ou le matin. Parfois,
j'avais des interviewes à enregistrer dans l'après-midi donc une
organisation lourde. Mais un nouveau patron est arrivé, le
projet coutait cher au groupe, il y avait un doublon avec les
soirées sport d'Europe 1 et la radio s'est arrêtait. Le projet
était sur le papier et à l'antenne hyper intéressant, Europe 1
Sport avait toute sa légitimité sur la bande FM. Hélas 4 mois
après avoir démarré, nous apprenions que la radio s'arrêterait à
la fin de la saison. Pas de chance. Mais ce fut une belle
expérience.
Peuleux : Tu me fais penser à
Jean-Claude Van Damme car en radio tu fais le grand écart entre
la radio délirante et le sport !
Max : (rires) Je ne suis pas aussi
barré que lui même si certains ont cru que je consommais de la
drogue pour tenir le soir sur Fun en délirant autant ! Je suis
passionné de sport et de musique, j'ai réussi à faire les deux
même si aujourd'hui j'ai pris un virage très sport dans lequel
je m'épanouie totalement. Mais si je vais peut-être
prochainement revenir à ce que je faisais initialement à la
radio…
Avec l'UEFA Euro 2016, beaucoup de gens
ont découvert que Mac était le speaker de l'Equipe de France de
Football. Là encore, l'aventure a débuté par les anciens du
"StarSytem" : c'est Pauline, l'une des assistantes de Max à
l'époque, qui travaillant dans un cabinet de chasseurs de têtes
l'a contacté : "Je sais que tu es un taré de foot, nous sommes
chargé de proposer à la Fédération française de football cinq à
six noms de personnes susceptibles de devenir le speaker de
l'Equipe de France, est-ce que tu veux faire partie de la liste
?". Max trouve la proposition marrante et valide le dossier qu'a
préparé Pauline. Après
plusieurs entretiens et essais à la Fédération, il a été retenu
et l'aventure dure depuis 6 ans.
Max : Ce qui est amusant c'est que
parmi les dirigeants français de l'UEFA, il y a des anciens
auditeurs ce qui fait que le "StarSystem" me sert beaucoup
aujourd'hui dans mes projets. Il en est de même dans le monde de
la radio où des anciens auditeurs à des postes importants
m'appellent pour travailler avec moi !
Ce qui me fait plaisir et
me motive, c'est que les auditeurs me réclament
Peuleux : Pendant l'Euro, tu as été
invité dans de nombreuses émissions de radio : la matinale de
Thomas Sotto sur Europe 1 (deux fois), "RTL Grand Soir", RMC… Ça
t'a donné envie de remanger du micro ?
Max
: Oui et la matinale de Wendy Bouchard sur Europe 1 aussi et pas
mal de télévisions… J'étais un bon client : un gars de radio
(donc un invité qui sait tchatcher) et le speaker de l'Equipe de
France qui fait un beau parcours dans une compétition qui se
déroule en France ! Et oui bien sûr ça m'a donné envie. Mais je
n'ai pas attendu l'Euro pour en avoir envie. Ce qui me fait
plaisir et me motive, c'est que les auditeurs me réclament sur
les réseaux sociaux alors que je n'ai pas une actualité
particulière. J'ai passé la barre symbolique des 10 000 abonnés
sur Facebook avec des vrais fans de l'époque qui en messages
privés me demandent pourquoi je ne suis pas à la radio et quand
je reviens. En fait, j'ai un projet sur lequel je cogite depuis
très longtemps, 7-8 ans, qui s'en va et revient selon mes
occupations. Depuis un an, ce projet a beaucoup muri dans ma
tête. Depuis 6 mois, un de mes anciens patrons de Fun Radio qui
en a marre de m'entendre dire que je vais le faire me pousse au
cul. Logiquement, le projet va voir le jour courant septembre
[NDLR : cela devrait plutôt être à l'automne 2016]
Peuleux : QCM : une libre-antenne, une
émission musicale ou une émission de sport ?
Max : Une libre-antenne !
Peuleux : Deuxième QCM : sur la FM, sur
la RNT, en podcast et banque de programmes ?
Max : En FM : non. En RNT : non. En
podcast : non. En direct sur Internet !
Peuleux : L'émission sera-t-elle
reprise par des radios ?
Max : Non, elle ne sera pas syndiquée !
Peuleux : Et via des sociétés d'édition
de programmes ?
Max : Non plus, je ne me vois pas
enregistrer une émission en journée pour une diffusion le soir.
Et puis, tu ne maitrises pas la diffusion alors que ton émission
peut être reprise sur une radio locale sans que tu saches ce
qu'ils font autour… Je ne ferme pas la porte à l'idée mais
aujourd'hui, je ne suis pas convaincu de pouvoir le faire.
Pour
Max, Internet offre aujourd'hui la possibilité de faire des
choses assez intéressantes. Si la FM fonctionne encore bien,
depuis 2007, les podcasts ont énormément évolué avec la
possibilité de les écouter sur les smartphones. Max ajoute :
"Des gens que je connais dans le milieu de la radio pensent que
la FM va énormément diminuer d'ici 4 ans".
Max : Ce qui m'a poussée dans ma
réflexion et motivé, c'est que tu n'as plus besoin d'être
derrière ton ordinateur chez toi. Il te suffit d'avoir un
smartphone et une application dessus pour pouvoir télécharger
des émissions. Tu balades ton téléphone aussi facilement que tu
balades une petite radio…
Peuleux : Quel style de libre-antenne
prépares-tu ?
Max : Si je refais de la radio ce n'est
pas pour faire de la nostalgie, ce sera pour faire une
libre-antenne aussi libre que lorsque j'étais sur Fun radio,
avec une liberté qu'on a du mal à trouver aujourd'hui sur les
ondes. Je serais mon propre patron, je passerai la musique que
je veux, j'inviterai qui je veux… J'ai envie de retrouver cette
liberté totale. J'ai envie de m'amuser sérieusement.
Peuleux : Tu travailles au Studio école
de France (ex Studec), c'est par envie de transmettre à la
nouvelle génération d'animateurs ou c'est alimentaire ?
Max : Ce n'est pas ça qui me rapporte
le plus d'argent dans l'année (sourire). Au départ, je l'ai fait
très occasionnellement puis on m'a proposé de le faire plus
régulièrement sur l'année. Au fil du temps, je prends de plus en
plus de plaisir à le faire et à transmettre. En toute modestie,
ma génération s'est faite un peu toute seule en radio même si
nous avons eu quelques conseils. Du coup, j'avais l'intime
conviction que je n'avais rien à transmettre. Et en donnant
quelques cours, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup
de choses à faire. D'ailleurs, dans mes nombreux projets, j'ai
été puisé dans ce vivier qu'est Studec. J'ai aussi appris de ces
jeunes qui ont du talent et qui maitrisent les réseaux sociaux.
C'est donc du donnant-donnant.
Peuleux : Comment se passe un cours
avec Max ?
Max : C'est une session de 2 fois 3
heures le jeudi avec des deuxièmes années. Ils préparent une
émission, un morning ou un talk-show d'après-midi, puis le font
dans les conditions du direct pendant une heure. Ensuite je
débriefe avec eux.