Peuleux | Le monde de Spirou et Fantasio

 ENTRETIEN AVEC... TOM VILLA / EUROPE 1 | 11/06/2015

Humoriste et chroniqueur dans le "Grand direct des médias" (Europe 1), Tom Villa est un passionné de radio. Conscient de sa chance, il concilie radio et scène avec bonheur et bonne humeur. Rencontre avec  un mec "cool"…

 

Les 11 et 12 juin 2015, Tom Villa était à Nantes pour jouer son one-man show à la Compagnie du Café-théâtre. C'est dans la cour intérieure du théâtre perdue au milieu des vieilles bâtisses proches du Château des Ducs de Bretagne que j'ai pu rencontrer ce grand jeune homme de 26 ans.

A 18 ans, à peine sortie du Bac, Tom Villa avait très envie de faire de la radio. Plutôt que d'envoyer son CV par courrier, il décide de le déposer en mains propres et fait alors le tour de toutes les radios de Paris, les plus grosses comme les plus petites… "Quand je suis passé à Sport Mx (qui était une toute petite radio), en frappant à la porte j'étais déjà dans la rédac' et c'est le rédac chef qui m'a accueilli. Il m'a dit de poser mon CV et de venir discuter". Le contact passe bien et Tom obtient un stage d'un mois dans la radio parisienne. A la fin du stage, il va voir le patron de Sport Mx : "Jean-Charles, je ne veux pas partir, c'est trop cool". Sachant que l'animatrice du 20h00-minuit du week-end partait, il propose de travailler avec le nouvel animateur : "L'idée était que le mec anime et que moi j'annonce tous les résultats de sport. C'est comme ça que ça c'est fait !"

Après 3 nouveaux mois de stage, de septembre à fin décembre 2007, Tom est embauché comme journaliste. Pendant 6 mois, il présente des flashes info. "Au départ, je pensais vouloir être journaliste mais à faire les flashes, je me suis rendu compte que ce n'était pas ma grande passion. C'était bien mais j'avais envie de faire autre chose comme des blagues".

En juin 2008, Sport Mx devient Europe 1 Sport après avoir été rachetée par Lagardère active, Tom Villa devient assistant d'émission. Il côtoie entre-autres Bruno Roger-Petit. Au bout de 6 mois, presque tout le personnel est remercié mais Tom fait partie des rescapés. Il ne restait que des journalistes pour les flashes info. Il profite de l'opportunité pour proposer de nombreuses chroniques qui viennent combler l'antenne entre deux flashes. "J'ai beaucoup appris surtout que j'avais carte blanche. C'était cool !"

A l'été 2009, Tom Villa travaille à Europe 1 somme assistant sur l'émission spéciale "25 ans du Top 50" avec à la présentation "Dave, la chanteuse, et Aline Afanoukoé". Après cette première expérience à Europe 1, il retourne à Europe 1 Sport jusqu'à la fermeture de la station fin août 2010.

 

J'ai beaucoup appris auprès de Jérôme Commandeur

 

Il revient alors à Europe 1 où il écrit avec et pour Jérôme Commandeur. Ils travailleront ensemble 2 ans. Tom Villa collabore aussi avec Anne Roumanoff. "Deux bosseurs incroyables et des gens bien et gentils. J'ai beaucoup appris auprès de Jérôme".

Peuleux : Tu as travaillé avec Anne Roumanoff, Willy Rovelli aussi. Pour être chroniqueur chez Jean-Marc Morandini, il faut être passé par la case Roumanoff ?

Tom Villa : (rires) Je crois plus au hasard mais Anne et Jean-Marc ont pour point commun d'être de gros bosseurs. Quand elle préparait son émission sur Europe 1, elle m'envoyait des mails à 2 ou 3h00 du matin ! Très exigeante avec elle-même donc avec les autres. Ce qui ne me pose pas de problème. Elle est un peu dure au début parce qu'elle ne connaît pas les gens, qu'elle ne donne pas sa confiance de suite mais quand tu as fait tes preuves, elle s'ouvre. C'est une belle personne.

 

Recruté comme chroniqueur sur "La nouvelle édition" de Canal+, Tom Villa arrête la radio durant cette période mais garde le contact avec Europe 1. Du coup, lorsqu'il quitte Canal+, il peut facilement revenir à Europe 1. Il présente alors une chronique dans le "Grand direct des médias" présenté par Thomas Joubert durant l'été 2013. Son travail plaît, il revient aux vacances de Noël et à l'été 2014. Au début de l'été 2014, Jean-Marc Morandini l'appelle en lui proposant de continuer toute la saison : "Banco !".

Peuleux : Tu es en alternance avec Willy Rovelli, c'est pour vous permettre d'assurer votre carrière d'humoriste sur scène à travers la France en même temps ou parce que Jean-Marc Morandini n'a pas su choisir entre vous 2 ?

Tom Villa : Je crois que Jean-Marc nous aime bien tous les deux et je trouve que c'est une bonne formule. C'est génial, cela nous permet effectivement de faire autre chose à côté comme écrire le spectacle ou d'aller jouer en Province. Et comme on s'entend bien avec Willy, on peut s'arranger pour échanger nos jours de chronique. Par exemple si Willy a un spectacle la veille au soir ou pendant qu'il est sur le tournage de "Fort Boyard".

 

J'ai envie de rigoler avec l'invité et pas contre l'invité

 

Peuleux : Comment se passe l'écriture de la chronique ?

Tom Villa : Je n'ai rien d'imposé, c'est fabuleux ! Au début de la saison, j'ai demandé à Jean-Marc s'il voulait relire les chroniques avant mon passage à l'antenne. Il m'a répondu qu'il voulait les découvrir à l'antenne en même temps que les auditeurs. C'est génial, c'est de la confiance ! Jean-Marc et Europe savent que je ne vais pas déraper. Je ne suis pas particulièrement dans le trash, je peux frôler les limites mais je veux avant tout que cela soit drôle, j'ai envie de rigoler avec l'invité et pas contre l'invité. J'ai envie de pouvoir lui serrer la main en sortant du studio et de pouvoir le regarder dans les yeux si je le recroise.

Tom Villa écrit ses chroniques dans sa cuisine avec l'aide de son complice Francis. Le temps d'écriture est aléatoire, fonction de l'inspiration : "le plus rapide qu'on ait fait a été en une heure mais ça n'a pas dû arriver souvent ! Des fois, tu as l'invité, tu trouves l'angle et tu déroules le fil facilement. La moyenne doit être 2 à 3 heures. Nous avons dû monter à 4 ou 5 heures".

Peuleux : Une question à la Jean-Marc Mornadini : quand dans ta chronique tu parles plus d'un autre sujet (qui parfois a un rapport un peu lointain avec l'invité) plutôt que de l'invité, c'est que tu as eu du mal à te concentrer sur l'invité ?

Tom Villa : Tu as un exemple en tête ? (sourire) C'est arrivé récemment avec Catherine Laborde et la canicule. J'aime beaucoup Catherine Laborde, elle est très gentille mais quand nous avons lu sa bio, les rares choses de marrantes pouvaient donner des choses méchantes. Or comme elle est gentille, je n'avais pas envie de la blesser. Vu qu'elle venait pour parler de la canicule, j'ai fait une ou deux blagues sur elle avant d'enchaîner sur la météo et notamment sur le site du Gouvernement pour passer une bonne canicule. J'étais plus inspiré par la canicule que par Catherine Laborde.

Peuleux : Tu parles souvent de ta copine dans tes chroniques, elle existe véritablement ?

Tom Villa : Bien sûr et on l'embrasse ! Après ce que je dis est plus ou moins exagéré…

Lorsqu'on lui demande de définir son style humoristique, il a du mal à répondre : "Ce n'est pas de l'humour noir mais il y a du second degré, il est un peu caustique. En fait, mon style c'est d'essayer d'être drôle et marrant à chaque fois."

Peuleux : As-tu un style radio et un style scène ?

Tom Villa : Non, ceux qui m'ont entendu à la radio retrouve le même style sur scène et vice-versa. Après, les sujets abordés ne sont pas les mêmes. Je parle de la radio et des médias sur scène mais très peu. Du coup, il y a une bonne complémentarité entre les deux.

 

Radio ou scène : C'est un peu comme choisir entre ton père et ta mère !

 

Peuleux : Quelle est ta priorité entre la scène et la radio ?

Tom Villa : Je veux les deux ! J'ai commencé par la radio, j'ai fait un peu de scène. C'est un peu comme choisir entre ton père et ta mère, je ne veux véritablement pas choisir. La scène c'est ma maman : c'est formidable d'être face à un public qui est venu pour toi, qui a payé sa place et tu as les retours en direct, tu sais de suite si c'est drôle ou pas. La radio c'est mon père : ce qui est génial, c'est de parler dans l'oreille d'environ 1,5 millions d'auditeurs plus les podcasts. La radio, c'est génial ! En plus, par rapport à la télévision, tu n'as pas besoin de te préparer avec le maquillage et les habits. Tu arrives et tu parles dans le micro ! Il n'y a pas de contrainte et il y a une sorte d'intimité parce qu'autour de toi c'est une petite équipe qui t'entoure, une petite famille ce qui est chouette.

Peuleux : La radio t'a-t-elle apporté de nouveaux spectateurs ?

Tom Villa : Oui, de plus en plus de monde. Je fais d'ailleurs un petit sondage durant le spectacle pour savoir comment les gens m'ont connu. C'est chouette ! A la télévision, tu fais une ou deux chroniques, tu es rapidement connu alors que la radio est un média long : les auditeurs fonctionnent à l'habitude. Et les podcasts créent une fidélité aussi.

Peuleux : En sens inverse, la scène t'apporte-t-elle de nouveaux auditeurs ?

Tom Villa : Oui, ça arrive ! Ça fonctionne dans les deux sens, c'est cool !

Peuleux : A chaque fin de chronique, Jean-Marc Morandini donne tes dates de spectacle ou celles de Willy Rovelli. Tu es payé moins cher s'il te fait de la publicité ou c'est une clause contractuelle ?

Tom Villa : En fait, je lui note mes dates mais rien ne l'oblige à les donner. Je pense qu'il le fait avec plaisir… C'est chouette ! Il n'est obligé de rien, il n'est pas du genre à le faire si ça ne lui plaît pas… et je ne suis pas payé moins cher. D'ailleurs, nous ne sommes pas payés du tout (rires) !

Peuleux : D'ailleurs, ça rapporte bien une chronique radio ?

Tom Villa : Non pas tant que cela, je ne le fais pas pour l'argent. La télévision rapporte plus mais je préfère faire de la radio. Quand tu as la chance et l'opportunité de travailler sur l'une des plus grosses radios de France, tu sautes sur l'occasion.

 

Jean-Marc est une très bonne découverte

 

Peuleux : Une question de la part de certains de mes lecteurs : comment est Jean-Marc Morandini dans la vie ? Est-il aussi terrible qu'on le dit hors antenne ?

Tom Villa : Moi, je n'ai rien à lui reprocher, je le jure ! J'arrive juste au début de l'émission, je peaufine ma chronique avant de la présenter à l'antenne à 10h00 moins 3 et à 10h00 je suis libre même si je traîne à Europe 1 jusqu'à 10h30. Je n'écris pas ma chronique au bureau, je préfère le faire chez moi. J'ai du mal à me concentrer en open space. Donc Jean-Marc, je le vois peu même si on mange de temps en temps ensemble. Je n'ai rien à lui reprocher.

Peuleux : Willy Rovelli le charrie pourtant régulièrement sur les coups de fouets aux assistants…

Tom Villa : Willy travaille plus au bureau et voit plus le quotidien de l'équipe. Je sais que Jean-Marc est très exigeant avec lui-même, c'est un bosseur, donc je pars du principe que si tu es exigeant avec toi, tu peux l'être avec les autres. Pour moi, Jean-Marc est une très bonne découverte et c'est un plaisir d'être avec lui. Il me donne carte blanche, que puis-je demandé de plus ?

Peuleux : Est-il vrai que Julie a un très gros dictionnaire ?

Tom Villa : Oui elle a un très gros Robert (rires) ! C'est génial d'être avec elle, c'est une voix mythique d'Europe 1 qui a bossé avec plein de gens… Julie est cool et gentille. Elle n'a aucun défaut !

 

Je veux continuer à apprendre le métier petit à petit

 

Au moment de notre rencontre, Tom Villa n'avait pas encore signé avec Europe 1 pour une nouvelle saison. "J'ai passé une très bonne année, je pense qu'il faut confirmer avec une deuxième!". Même s'il pense que c'est bien parti, Tom ne rien dire tant que rien n'est signé car en radio comme en télévision, rien n'est fait tant que rien n'est signé… en tout cas, il est "chaud à 2 000 % !".

Tom Villa reste assez lucide que la suite de sa carrière : il ne rêve pas d'avoir sa propre émission de radio, "les chroniques et la scène prennent du temps. 3 heures de préparation pour une chronique de 3 minutes, tu imagines la lourdeur d'une émission ! Il n'y a pas d'urgence, je veux continuer à apprendre le métier petit à petit."

 



LE 8 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

Avec seulement 7 questions parce que j'en ai oublié une pendant l'entretien ;o)

 

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

J'ai beaucoup écouté Difool sur Skyrock, Max et Mélanie sur Fun radio, Bob et Isa sur Fun… J'étais très Fun radio quand j'étais gamin ! Mais je suis passé assez rapidement à Europe 1 car ma mère était une grande auditrice d'Europe. J'ai un souvenir très précis, que j'ai raconté dans ma première chronique avec Jean-Marc Morandini : je rentre manger le midi après le collège et ma mère prépare le repas en écoutant "Le Grand direct des médias" de Jean-Marc Morandini. Se retrouver dans cette émission 10 ans après c'est incroyable !

                                                                                                                     

La plus belle rencontre radiophonique ?

Jérôme Commandeur, 2 ans magnifiques avec lui. Anne Roumanoff, une très belle rencontre et elle m'a permis de faire ses premières parties, c'était génial. Jean-Marc Morandini, une très belle découverte, il a le cœur sur la main. .

Côté invités, cette année ce fût Muriel Robin et Josée Dayan. Muriel a été très gentille et super cool. Et la prochaine belle rencontre, ce sera celui que j'adore depuis que je suis gamin : Thierry Ardisson ! Un peu de pression pour cette chronique…

 

La pire rencontre radiophonique ?

Il n'y en a pas vraiment eu….

 

Le plus beau souvenir en radio ?

Un chouette souvenir lors de la délocalisation du "Grand direct" à Valmorel où j'ai fait ma chronique face à Patrick Timsit. J'ai réussi à la faire rire un peu, c'était cool !

 

Le pire souvenir en radio ?

Non il n'y en a pas eu.

 

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Quand je quitte Europe 1, j'écoute la radio et je continue d'écouter "le Grand direct de l'Actu" ou "le Grand direct de la Santé". Au début plein de gens se foutait de la gueule de Morandini parce qu'il allait faire les médias, l'actu et la santé. Or ce que je trouve très fort, c'est qu'il arrive à se positionner à la place de l'auditeur pour poser les questions qu'on peut se poser. Il ne joue pas au médecin ! Donc, j'écoute Europe 1 parce que j'aime savoir ce que font les autres. J'écoute Wendy Bouchard, Cyril Hanouna, des fois Frédéric Taddéï en faisant la cuisine. Et quand je veux de la musique, c'est con parce que ça va faire corporate, mais j'écoute RFM pour le côté tubes un peu anciens et Virgin pour les trucs plus modernes.

 

Et dans 5 ans ?

Je vais tout faire pour rester à la radio. On croise les doigts mais j'ai envie !

 

Remerciements : Un immense merci à Sophie Coste pour son accueil, sa disponibilité, sa gentillesse et ces 2h30 passées en studio... Sophie, tu es encore plus belle et gentille en vrai qu'à la radio ;o) Merci aussi à Laurence Aïach, responsable des relations presse de RFM. | Crédits photos : Peuleux, RFM

 

 

Pour aller plus loin...

Europe 1
       

dernière mise à jour de cette fiche le 20/02/2015


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