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 ENTRETIEN AVEC... RÉMI MARCEAU / RIRE ET CHANSONS | 08/04/2025

Tous les matins depuis 2012, Rémi Marceau régale les auditeurs de Rire et Chansons avec ses imitations autour de l'actualité. Rencontre dans les coulisses du "Morning du rire" avec un humoriste pas comme les autres…

 

Encore lycéen à Alès (Gard), Rémi Marceau n'a que 16 ans lorsqu'il gagne l'émission "Graine de star" présentée par Laurent Boyer sur M6. Si côté scène, il écume assez vite de nombreux cabarets parisiens et salles de spectacles à travers la France, ce n'est qu'en 2007 qu'il fait ses débuts à la radio. Pascal Argence le recrute pour "Made in blagues" sur Rire et Chansons au moment des présidentielles françaises avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal comme candidats. Une première expérience en radio qui le ravit. Du coup, en 2010, il répond à nouveau à l'appel de Pascal Argence et rejoint Nostalgie avec "Edition imitée".

Rémi Marceau : Lorsque l'aventure Nostalgie s'arrête après 3 saisons, on me demande de rester dans la maison et je reviens sur Rire et Chansons avec "Marceau refait l'info" dans le morning de Philippe Llado.

 

Peuleux : J'ai vu dans une biographie que tu étais passé par Europe 1 aux côtés de Laurent Baffie.

Rémi Marceau : J'ai juste été invité lors d'une promo et j'ai participé en tant que sniper. Cela a été une prestation assez compliquée car je devais rebondir sans préavis au lancement de Baffie, en réagissant avec une voix et une question dont je prenais connaissance dans son interpellation. En plus, l'enregistrement a duré des heures.

 

Et en 2016, il débute sa collaboration avec Bruno Roblès lorsque l'animateur quitte RFM pour reprendre la matinale de Rire et Chansons.

 

TROIS CHRONIQUES MATINALES EN DIRECT

 

Peuleux : Chaque matin, les auditeurs peuvent t'entendre quatre fois mais la chronique de 6h30 est une rediffusion. Pourquoi n'es-tu pas en direct durant la première heure ?

Rémi Marceau : C'est difficile d'être à l'antenne aussi tôt le matin alors que je suis régulièrement sur scène en soirée. D'où ce petit aménagement.

 

Peuleux : Tu livres la même chronique en direct trois fois par jour. Pourquoi ne pas l'enregistrer à 7h30 pour la rediffuser à 8h30 et 9h30 ?

Rémi Marceau : La chronique n'est pas exactement la même dans la forme, il y a toujours de légères variations. Et c'est tant mieux pour les gens qui nous écoutent dans la longueur acr ils n'ont pas exactement la même chose.

 

En effet, comme Bruno et Aurélie ne lisent pas les textes de Rémi avant son premier passage à 7h30, ils ont une grande spontanéité face la surprise de la vanne. Cette spontanéité, ils peuvent aussi l'avoir encore à la marge sur les deux passages suivants lorsque Rémi fait des ajustements après une blague dont le rendu n'a pas été celui escompté à l'antenne. Mais si à 8h30 et 9h30, les deux animateurs n'ont plus la surprise totale du texte, ils peuvent interagir différemment avec les personnalités imitées. L'exemple le plus courant est que Bruno et Aurélie participent alors aux chansons proposées pendant la chronique.

L'avantage de faire les chroniques trois fois en direct est aussi qu'Aurélie Philippon - par ailleurs productrice de la matinale - peut choisir le meilleur des trois passages pour la mise en podcast. Elle va tenir compte de la qualité de chaque passage, de l'ambiance autour de Rémi et peut même prendre en compte un imprévu dans le déroulé de la séquence qui n'aura pas le même rendu dans un replay.

 

JE ME VOIS PLUS COMME UN HUMORISTE QUE COMME UN IMITATEUR

 

Peuleux : Une question que tu as dû entendre des centaines de fois… combien de voix as-tu dans ton répertoire ? Et fais-tu les mêmes sur scène et à la radio ?

Rémi Marceau : Je n'ai aucune idée du nombre de voix que je sais faire. Il y a des voix que je fais souvent et d'autres que je n'ai pas utilisées depuis longtemps. Il y a des voix que je ne fais que sur scène et pas en radio et inversement. Après mon spectacle bouge beaucoup donc cette réponse n'est pas figée.

Peuleux : Quelles voix te manquent ?

Rémi Marceau : Il y a des voix que j'aimerais faire mais que je ne tiens pas au moment opportun comme Elisabeth Born lorsqu'elle était Premier ministre. Du coup, il faut trouver un axe pour donner une bonne caricature qui emmène les auditeurs dans cet univers. Michel Barnier, je n'ai pas eu le temps de me pencher dessus. Du coup lorsque François Bayrou a été nommé à Matignon, j'étais content car lui je le tenais ! (Rires)

 

Peuleux : A une époque, tu finissais presque toutes tes chroniques avec Enrico Massias. Tu as eu des retours de sa part ?

Rémi Marceau : Pour mes 40 ans, il m'a enregistré un vocal que nous avons diffusé à l'antenne où il me remercie. Un super cadeau !

 

Peuleux : Dans tes chroniques, tu ne fais pas qu'imiter, tu ajoutes aussi régulièrement des sons issus de séries ou de films comme "les Bronzés". Je n'ai pas trouvé d'autres imitateurs exerçant ainsi…

Rémi Marceau : Je me considère plus comme un humoriste que comme un imitateur. Ce qui compote c'est de divertir, que ce soit drôle et souriant. Et j'aime bien jouer avec ses petits sons de temps en temps...

Peuleux : Toi, Laurent Gerra et Marc-Antoine Le Bret, il n'y a plus beaucoup d'imitateurs en radio, tu le regrettes ?

Rémi Marceau : Oui, alors que c'est un art qui a toute sa place en radio où l'imaginaire joue énormément. J'aimais beaucoup ce que faisais Nicolas Canteloup sur Europe 1, il manque en radio ! Même si c'est un concurrent de moins (Rires).

 

JE SUIS UN PETIT ARTISAN

 

Peuleux : Comment prépares-tu tes chroniques ?

Rémi Marceau : J'écris la veille pour coller à l'actualité. J'ai plus de mal à écrire le matin mais surtout je ne peux pas m'endormir si je n'ai pas fini d'écrire ma chronique au moins à 90%. J'écris souvent en début d'après-midi. J'ai un œil sur les journaux de 20 heures pour voir quels sont les sujets à la une. Ça me permet de coller à l'actualité en étant sûr que les auditeurs aient les clés pour comprendre les sujets que je vais traiter.

Peuleux : Tu travailles avec un co-auteur ?

Rémi Marceau : Non, j'écris seul, je suis un petit artisan !

Peuleux : Essayes-tu d'avoir un équilibre entre politique et autres sujets dans le déroulé de tes chroniques ?

Rémi Marceau : Non, ce qui me guide c'est l'actualité et surtout l'inspiration. Je peux évoquer un sujet d'actualité avec peu d'inspiration dessus et plus développer un autre sujet secondaire où j'ai eu plein d'idées. Ce qui n'est pas grave car je ne suis pas là pour informer les gens mais les divertir.

 

 

Retrouvez Rémi Marceau dans "Marceau refait l'info" et le Morning du Rire" sur Rire et Chansons en semaine à 6h30, 7h30, 8h30 et 9h30

 


 

LE 9 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

 

Si je devais interviewer une autre personnalité radiophonique, vers qui m'orienterais-tu ?

Le premier qui me vient c'est Bruno Roblès mais tu le vois après l'émission. Et j'ai envie de te donner une réponse loin de l'humour : Fabrice Drouelle qui présente "Affaires sensibles" sur France Inter.

 

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

Arthur sur Fun radio pendant mes années lycée. D'ailleurs, j'ai bossé avec Myriam Callas sur Nostalgie qui a beaucoup travaillé avec Lui. Et Laurent Thibault - qui a dirigé Rire et Chansons durant 10 ans - a aussi travaillé avec Arthur.

 

La plus belle rencontre radiophonique ?

Sans être faux-cul, l'équipe avec laquelle je travaille aujourd'hui. Les autres équipes avec qui j'ai travaillé étaient exceptionnelles aussi, des gens adorables. C'est important quand on se lève tôt de travailler avec des gens sympas, bienveillants.

Et oui, nous sommes vraiment potes dans la vie et nous faisons des barbecues ensemble ! On me pose souvent la question ! C'est une chance de travailler avec des gens que l'on apprécie autant humainement que professionnellement.

 

La pire rencontre radiophonique ?

Il doit y en avoir mais rien ne me vient là. Peut-être un invité qui n'a eu aucune réaction alors que je faisais ma chronique sur lui…

 

Le plus beau souvenir en radio ?

Un fou rire avec Bruno alors que j'imitais Patrick Sébastien. On pleurait tellement que je n'arrivais pas à finir la chronique. Je ne sais pas si c'était agréable pour l'auditeur mais c'était savoureux pour nous.

 

Le pire souvenir en radio ?

Une chronique où ce n'est pas le bon son qui part au bon endroit ou bien la bonne musique qui part pour ma chanson alors que je suis en direct. Mais après ce n'est pas grave et tu refais une bonne chronique l'heure d'après.

 

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Oui, j'écoute forcément les informations, c'est ma nourriture. J'écoute un peu de tout, je suis curieux et j'ai toujours aimé la radio. Le soir en rentrant de spectacle, j'écoute Rire et Chansons qui diffusent maintenant des "sketches interdits" donc plus rares. Ecouter les autres radios me sert à me nourrir, à m'imprégner.

 

Quand tu sors de la radio, que fais-tu ?

Il est souvent 9h45-10h00. J'essaye de faire totalement autre chose : sport, bricolage, ménage… pour décompresser, libérer l'esprit et mieux me reconcentrer pour travailler en début d'après-midi.

 

Peuleux : Lorsque tu dois aller en régions pour ton spectacle, tu cales les dates par rapport à la radio ?

Rémi Marceau : Oui, je les cale plutôt le week-end.

 

Et dans 5 ans ?

Moi, si je pouvais je resterais ici toute ma carrière. Il y a une bonne équipe (même si Bruno se rapproche de la retraite) et j'ai de bonnes conditions de travail. J'ai dit que si je gagnais au Loto, je continuerai de venir à la radio parce que j'adore ce que je fais. J'ai la chance de vivre de ma passion donc j'espère gouter mon plaisir encore longtemps !

 

Remerciements : Merci à Aurélie Philippon pour l'organisation de cet entretien. Merci à Rémi Marceau pour son temps, sa gentillesse, sa bienveillance. Et pour m'avoir présenté Philippe Llado au milieu du couloir | Photos : Peuleux, Midi-Libre, Rire et Chansons

 

Pour aller plus loin...

Entretien avec...
Pascal Atenza
Entretien avec...
Albert Spano

Entretien avec...
François Touchard
   

NRJ Group

Rire et Chansons

Nostalgie
   

dernière mise à jour de cette fiche le 20/04/2025


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