Jeune animateur radio, Alex Voce est depuis la rentrée
2022 au micro de deux émissions du week-end sur Fun Radio dont
les célèbres "DédiFun". Rencontre avec un breton hyper motivé…
Lorsque je vous dis qu'Alex Voce est un
jeune animateur c'est à la fois parce qu'il a 27 ans et parce
qu'il n'exerce comme professionnel en radio que depuis 2014. Et
son histoire avec la radio débute pendant sa dernière année au
collège. A l'époque, l'adolescent ne sait pas vers quelles
études se diriger. Ses parents, commerçants à Lannion
(Côtes-d'Armor), qui savent qu'il aime le sport lui trouvent un
stage dans une radio locale. Il fait donc son stage de 3ème
durant une semaine à Variation (aujourd'hui devenue Océane FM).
C'est la révélation !
Au bout de 2
heures de stage, je savais que je voulais faire cela !
Très vite le jeune homme crée sa propre
webradio et s'engage comme bénévole dans des stations locales.
Sa passion est tellement dévorante qu'il ne sort quasiment plus
avec ses potes et manque de rater son Bac. En effet, il passe
beaucoup de temps à la radio et anime des libres-antennes le
soir depuis sa chambre !
Après
avoir eu son Bac au rattrapage, il intègre le Studec (Studio
Ecole de France) à Issy-les-Moulineaux. Au cours de sa première
année de formation, il effectue son stage dans l'équipe de Manu
Lévy à NRJ.
Alex Voce : J'écoutais en allant au
lycée et j'ai tout donné pour avoir ce stage. Mais j'ai eu peur
de ne pas l'avoir parce que le jour des entretiens, le seul sur
les 20 que Mourad le producteur de l'émission ait raté, était le
mien ! En fait, 3 heures après, alors que j'allais prendre un
train pour la Bretagne, il m'annonce que j'étais pris pour la
rentrée !
En mars 2015, Alex Voce ne finit pas sa
seconde année de formation car il reçoit une proposition de
Virgin Radio pour un poste d'animateur local à Rennes
Alex Voce : J'ai quitté le Studec le
mardi pour commencer à Virgin Radio le lundi suivant !
Ce retour en Bretagne est le début d'une
"expérience de fou" pour le jeune animateur car les animateurs
locaux sont aussi relais promo. En effet, il a été formé pour
être animateur radio mais se retrouve au pied levé avec une
seconde casquette digne d'un commercial. Il va ainsi à la
rencontre des partenaires potentiels et des auditeurs.
Alex Voce : C'était surexcitant ! Un
vrai challenge mais aussi fatiguant parce qu'à certains moments
j'avais l'impression de faire plus de promotion que de radio.
Pendant ces années rennoises, Alex
effectue quelques remplacements en national pour Virgin Radio.
Il développe alors la volonté de passer titulaire en national
mais aussi de revenir à Paris, ville qu'il adore. Et pour y
arriver, il va candidater dans toutes les radios parisienne sans
véritable critère de recherche. Il est d'autant plus près à tout
que sa chérie de l'époque est à Paris.
Paris à tout
prix !
Et après 4,5 ans passés à Rennes, il va
effectivement retrouver la Capitale puisqu'il rejoint Swigg.
Alex Voce :
Un soir à 21h30, François Fyon, directeur des programmes
et des antennes du Groupe 1981, m'appelle et me propose de
commencer 3 semaines plus tard sur Swigg. La radio a un format
musicalement éclectique et le hip-hop ne me fait pas peur… J'ai
été embauché à Swigg sans avoir rencontré François Fyon en amont
alors que j'avais eu des touches plus avancées dans d'autres
radios… J'ai déménagé à Paris aussi vite que j'avais déménagé à
Rennes (rire) !
A
son arrivée sur Swigg, Alex à la charge du drive mais le
confinement du Covid-19 va le propulser aux commandes de la
matinale pendant plusieurs semaines.
Alex Voce : J'étais l'un des seuls à
venir en studio, je travaillais véritablement en sortant de chez
moi du coup. A cette période, j'ai eu le sentiment de servir à
quelque chose. J'ai mis en place des vocaux par des artistes
pour soutenir le personnel médical par exemple.
A la rentrée suivante, Alex Voce prend
en charge la tranche 10h00-15h00 ainsi que des chroniques sur le
rap français. Il y réalise des interviewes, "une bonne école
pour progresser" avec des artistes qui ne se ressemblent pas,
passant d'un artiste en mode "oui/non" au gars hyper à l'aise.
Un exercice qui lui a demandé du travail de préparation mais qui
lui a aussi laissé pleins de bon souvenirs.
1981 mettant souvent à contribution ses
animateurs pour faire vivre l'antenne d'autres radios du groupe
à travers des prestations en voice-track, Alex va ainsi faire
entendre sa voix sur Ouï FM, Voltage, BlackBox, Vibration et
Forum. Il assure même la technique pour Latino le temps d'une
délocalisation.
Alex Voce : Avec ce mode de
fonctionnement, tu bouffes du micro ! Surtout le vendredi avec
les enregistrements des interventions pour les émissions du
week-end à mettre en boite. Ce groupe est une bonne école en
fait.
Peuleux : Au final, tu préfères le
direct ou le voice-track (VT) ?
Alex Voce : En VT, tu n'as pas le
frisson du direct mais tu n'as pas non plus de pression car tu
peux refaire ta prise autant que de besoin. Le VT est un
exercice qui demande une autre concentration. Mais je préfère le
direct.
Je voulais venir
depuis longtemps sur Fun Radio
Et
puis en 2022, Alex Voce rejoint Fun radio. Cela faisait 3 ans
qu'il était en contact avec Pédro Dias, directeur des programmes
mais celui-ci ne pouvait lui faire que des propositions pour la
grille d'été sans jamais pourvoir lui garantir une place pour la
saison. Après avoir refusé ces propositions estivales 2 années
de suite puisqu'il ne pouvait pas être dans deux groupes médias
différents, Alex reçoit en mai 2022 un appel de Pédro qui lui
dit "on ne sait pas où mais on te veut, tu peux faire les
démarches pour quitter Swigg !".
Alex Voce : C'était étrange car je ne
savais pas quelle tranche j'allais animer, ni le nombre d'heures
que j'allais faire. Donc je ne savais pas quel salaire j'allais
à voir et si j'allais pouvoir vivre avec. Je ne savais même pas
si je serais animateur ou chroniqueur ! Mais je lui ai fait
confiance. Aujourd'hui, je vis le "natio", je suis super épanoui
et l'équipe est top, l'accueil a été fantastique !
Depuis la rentrée fin août 2022, Alex
présente deux émissions le week-end : "les DédiFun" de 10h00 à
14h00 et "Fun Radio Latino session" de 17h00 à 19h00. Pour ces
deux tranches, Alex Voce arrive dans les locaux de la radio vers
9h00 et n'en repart qu'à 19h00. La majorité du temps, il reste
sur place entre les deux émissions plutôt que de rentrer chez
lui.
De son arrivée à sa prise d'antenne à
10h00, il travaille la technique de son émission : il prépare
les "hooks" [NDLR : un hook est l'extrait d'une chanson diffusé
pour annoncer son arrivée prochaine à l'antenne], il intègre la
programmation musicale du jour des "DediFun" (*) et prépare ses
enchainements. Cette façon de faire lui permet d'avoir plus de
souplesse à l'antenne puisque la technique s'en trouve allégée
ce qui lui permet de se concentrer sur les messages des
auditeurs qui lui arrivent en direct via WhatsApp.
(*) Les "DédiFun"
sont nés au début des années 1990 et ont connu plusieurs
formules. Dans la version actuelle, les auditeurs ne choisissent
pas les titres diffusés à l'antenne mais envoient leurs messages
à partager à l'antenne.
Alex Voce : Maintenant que je me sens
plus à l'aise à l'antenne, que je n'ai plus peur de me tromper
de nom de radio (rire), je prépare moins mes speaks hors
dédicaces. Durant ces interventions, je parle des nouveautés
musicales, de l'actualité des artistes et des anniversaires des
personnalités. Et, au moins, une fois par heure, je fais de
l'autopromotion pour la radio en parlant des autres rendez-vous
à l'antenne, des jeux du moment, d'une opération spéciale…
A travers les
messages des auditeurs, j'ai l'impression d'être dans leur vie
Sur "les DédiFun", Alex Voce apprécie
tout particulièrement d'être auprès des auditeurs, d'être dans
leur vie à travers leurs messages, il aime à visualiser le gars
qui lui raconte partir à La Rochelle pour voir un match de rugby
ou l'auditrice dans sa voiture en route pour une fête de famille
en Normandie.
Peuleux
: Quels types de messages reçois-tu des auditeurs ?
Alex Voce : Beaucoup de messages d'amour
avec même un message pour une maitresse ce matin ! Des messages
sur leur vie. Je n'ai pas eu de demande de mariage, je suis
déçu….
Peuleux : Arrives-tu à lire tous les
messages à l'antenne ?
Alex Voce : J'essaye d'en lire un max
mais s'il y en a trop, je vais faire une sélection en laissant
de côté des habitués pour que ça tourne un peu, je sais qu'ils
comprendront.
Peuleux : As-tu plus de messages le
samedi ou le dimanche ?
Alex Voce : Le dimanche . Et ce jour-là,
j'ai l'impression d'aller manger en famille avec eux.
D'ailleurs, maintenant, je leur demande des photos de leurs
plats. Ça me donne des idées pour chez moi. Mais je me rends
parfois compte que je ne suis pas le seul à ne pas savoir
cuisinier !
Lorsqu'il parle de "Fun Radio Latino
session", Alex reconnait ne pas y connaitre grand chose en
musique Latino. C'est pour cela qu'il apprécie son duo avec Alex
Da Costa qu'il imagine un peu comme un duo de commentateurs de
matches de football avec d'un côté le journaliste, lui, et de
l'autre côté le consultant spécialisé, Alex Da Costa. Du coup,
les différences entre les deux hommes donnent une identité et
une dynamique sympathique à l'émission lorsque le DJ le corrige
amicalement.
Par ailleurs, le jeune breton présente
des chroniques diffusées dans les écrans publicitaires toutes
les 2 heures de 8h00 à 22h00 avec chaque jour une thématique
différente : séries le lundi, jeux vidéo le mardi, sport et
agenda le week-end. Il se positionne plus comme journaliste dans
ce dernier exercice et il aime cela.
Peuleux : Les studios de Fun Radio sont
filmés, tu es donc visible sur le flux vidéo de la radio, cela
ne te dérange pas ?
Alex Voce : Personnellement, je trouve
que Fun vit avec son temps. Je reçois régulièrement des messages
d'auditeurs qui sont attachés à la diffusion vidéo. Cela va avec
la nouvelle génération. Ça ne me dérange pas, même cela me
permet de mettre des extraits sur les réseaux sociaux et de
dévoiler les coulisses de ce mystérieux métier qu'est la radio.
Cela crée même une proximité avec les auditeurs. Après je sais
que la vidéo refroidit certains animateurs notamment des timides
qui aiment la radio pour l'absence d'images…
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