Passé du statut de
chroniqueur people à celui de coanimateur de la matinale de MFM Radio,
Laurent Argelier reste conscient de sa chance et du milieu dans lequel il
évolue. Ami des stars amoureux de Lyon... Portrait d'un homme attachant…
Laurent Argelier
se décrit comme curieux naturellement gentil, dépourvu de méchanceté (une
conséquence de son éducation). Il reconnaît une tendance "à être un peu
naïf et à aimer tout le monde mais tout en étant très lucide". Un homme
qui prend des décisions professionnelles par rapport à des critères
humains et qui n'oublie jamais la chance qu'il a d'être là ainsi que la
fragilité de sa situation.
Un début
de carrière médiatique très lyonnais
Laurent débute sa
carrière radiophonique sur Radio Scoop (Lyon) en 2005 comme spécialiste
médias, "un bébé Morandini". Très vite, il participe deux fois par semaine
au "Pato show", une émission entre information et divertissement, avec un
peu de trash. En parallèle, il débute sa carrière télévisuelle sur France
3 Rhône-Alpes-Auvergne avec l'émission "Déclic" qu'il coanime avec une
fonction de sniper. Il y présente aussi une multitude de chroniques dans
l'émission "C'est mieux le matin" avec un rôle multicartes : nouvelles
tendances, mode, objets insolites. Il présente aussi un tremplin pop-rock
et un Téléthon en local.
Il rejoint
ensuite la radio Hit & Sport pour coanimer le "Grand buzz". C'est aussi le
début des "Buzz people" qui sont rapidement repris par les sites people.
En 2010, Laurent
Argelier fait un détour par NRJ12 pour co-présenter aux côtés de Clara
Morgane une émission spéciale de "Tellement people" consacrée à Michael
Vendetta, phénomène people de l'époque. "J'avais proposé l'idée et j'ai pu
mener l'interview d'un bout à l'autre".
La même année,
Christophe Mahé, PDG d'Espace Group, approche Laurent pour un rendez-vous
quotidien sur Radio Espace. Dès lors, il intervient dans la libre-antenne
de Philippe Jacquet, "une très belle aventure humaine et radiophonique".
Mais Espace Group ayant racheté MFM et ayant déménagé la station à Lyon,
Laurent Argelier arrive sur MFM Radio avec "Les buzz people".
La
casquette est un concept de personnage radio
Physiquement,
deux choses ressortent de la personnalité de Laurent Argelier : sa
casquette et son âge indéfinissable.
Peuleux : c'est
une question que tout le monde doit te poser, pourquoi la casquette ?
Laurent Argelier
: La casquette, c'est pour éviter que le cerveau s'envole ! Non pas de
calvitie non plus ou de cheveux blancs. C'est rentré dans un concept de
personnage radio car je ne la porte pas en télévision. Au même titre que
Madame de Fontenay a un chapeau, j'ai une casquette !
Peuleux : C'est
étrange un concept visuel pour faire de la radio !?
Laurent Argelier
: Oui si ce n'est qu'aujourd'hui il y a des images de la radio qui
circulent. En allant plus loin, c'est peut-être un moyen d'être dans ma
bulle lorsque je fais des interviewes, une sorte d'œillère pour regarder
droit devant et pas sur les côtés comme les chevaux. Aujourd'hui, c'est
difficile de sortir de ce concept.
Peuleux : Tu as
combien de casquettes ?
Laurent Argelier
: Plein mais après j'ai tendance à porter toujours les mêmes ! A l'époque
des "Buzz people", j'étais sponsorisé par une marque qui avait la
gentillesse de m'offrir des casquettes. Le côté marketing est devenu un
concept.
Peuleux : Je
n'arrive pas à te donner d'âge…
Laurent Argelier
: Je ne donne jamais mon âge, c'est un mystère (sourire) ! Ce n'est pas
par complexe ou pour faire plus jeune que mon âge. Je me dis juste que si
je donne mon âge cela me fera perdre une partie de ma crédibilité pour
certains…
Mais Laurent
Argelier, c'est aussi une voix. Une de ces voix que vous reconnaissez
immédiatement à la radio. Une véritable signature vocale comme des Laurent
Cabrol, des Michel Drucker, des Georges Lang ou des Francis Zégut.
Laurent Argelier
: Elle est naturelle, j'ai la chance de ne pas fumer et de ne pas boire.
C'est ce que l'on appelle une empreinte vocale. J'ai cette chance que où
que j'aille, quoi que je dise, on me reconnait !... si j'en crois ce que
l'on me dit. C'est une chance d'avoir une voix reconnaissable en radio !
L'homme
qui murmure à l'oreille des stars
Laurent Argelier
s'est fait connaître par ses interviewes de personnalités. Avec le temps,
la formule a évolué : "Les buzz people" étaient plus dans la confidence
que l'actuel "Réveil des stars". Si à ses débuts, Laurent Argelier
s'entretenait avec des personnes venant de tous les horizons (chansons,
cinéma, télévision, politique, économie), le format musical de MFM Radio
oriente ses choix plutôt vers les chanteurs français, les acteurs et les
animateurs de télévision.
Peuleux : Quelle
est ta recette ?
Laurent Argelier
: Je pose des questions que d'autres n'osent pas poser. Or des questions
qui paraissent futiles sont toujours utiles pour avoir l'information ou la
confidence qui fera la différence.
Le choix des
invités est guidé par l'actualité mais aussi par la notoriété des
interviewés : "ce doit être des personnes très identifiées, qui parlent au
plus grand nombre et tout de suite sans même avoir besoin de les voir
physiquement pour les reconnaître. Maintenant je me limite à 2 ou 3
questions (même si j'en ai préparé beaucoup plus) pour essayer d'avoir le
petit scoop ou la petite confidence". Si Laurent Argelier est libre dans
le choix de ses invités, il reconnait que 3 fois sur 10, il répond
positivement aux sollicitations des attachés de presse qui lui proposent
leurs clients. Mais les personnes proposées doivent avoir une actualité
intéressante pour les auditeurs de MFM Radio.
Peuleux : Tu
dois avoir un carnet d'adresse impressionnant !?
Laurent Argelier
: C'est mon fonds de commerce ! Où que j'aille, quoi que je fasse, il est
à moi. Il faut ne pas perdre son téléphone, faire un double voir un triple
et le mettre très régulièrement à jour surtout avec les numéros de
portables. Je dois en avoir entre 375 et 400.
Peuleux : "Le
réveil des stars" est-il toujours en direct ?
Laurent Argelier
: 8 fois sur 10, c'est en direct. Ça peut arriver que nous enregistrions
dans les conditions du direct mais faut éviter pour ne pas perdre cette
sorte de magie. De toute façon, l'invité est toujours au courant que nous
allons l'appeler, ce n'est pas une surprise. Toutefois, avec Patrick
Bruel, nous avons eu un petit souci : il n'avait pas été mis au courant et
il venait de se coucher. Ça reste un très bon souvenir car c'est quelqu'un
que nous aimons beaucoup et avec qui nous nous entendons très bien.
Peuleux : As-tu
déjà eu un répondeur ?
Laurent Argelier
: Oui, une fois Gwendal Pesrat, le patineur. En fait ce qui serait
amusant, c'est plutôt que quelqu'un le prenne très mal ! Mais aujourd'hui
les stars savent que s'ils nous raccrochent au nez en direct, ça fera un
buzz pas possible.
Et là, Laurent
n'a pas tord car à l'époque, "Le buzz people" était très suivi et repris
par les sites people. Aujourd'hui encore, ces sites continuent à suivre
"Le réveil des stars" et à s'en faire régulièrement l'écho.
Peuleux : Tu as
eu des invités biens endormis ou que tu réveilles vraiment ?
Laurent Argelier
: Oui, Patrick Fiori. Mais le plus lunaire, c'était Yannick Noah ! C'était
génial sans aucun doute ! Louisy Joseph était pas mal aussi. Des fois, il
y en a qui oublient ou qui ont très peu dormi…
Chaque
rencontre est une belle rencontre, chaque rencontre va avoir son
importance
Peuleux : Quelle
a été ta plus belle interview ?
Laurent Argelier
: C'est une vraie très belle question et une vraie bonne question parce
que c'est une question impossible ! Chaque rencontre est une belle
rencontre, chaque rencontre va avoir son importance. Après, il y a des
gens pour qui tu as une tendresse particulière comme Lorie, Amel Bent,
Patrick Bruel, Pascal Obispo (qui est de plus en plus difficile à
interviewer), Christophe Maé. Après, il y a les plus touchants dans les
extrêmes : Mireille Mathieu qui est totalement flippée de faire une
interview au point d'en devenir touchante, ou Michèle Torr qui a le trac
de répondre à une interview en direct à la radio. C'est hallucinant compte
tenu de leur statut. Dans la globalité, j'ai beaucoup de tendresse pour
tous.
Peuleux : C'est
vrai que lorsque tu dis à l'antenne que tu l'aimes à un invité, ça sent le
naturel et la sincérité.
Laurent Argelier
: Les gens que l'on n'aime pas, on ne les interviewe pas. Ou alors, tu
joues le jeu parce qu'on te les a proposé. Les gens très promos c'est
compliqué. Les comédiens sont très conditionnés à ne parler que de leur
film. C'est très dur de leur faire parler d'autres choses.
Peuleux : Quelle
a été ta pire interview ?
Laurent Argelier
: L'actrice Mélanie Thierry sans aucun doute. Autant je garde un très bon
souvenir de son copain le chanteur Raphaël qui est complètement lunaire et
qui est dans un autre monde avec un côté adulescent que nous avons tous,
que tous les artistes ont, autant je garde un très mauvais souvenir
d'elle. Manque de simplicité et de respect. Quand tu es journaliste, tu ne
lis pas tous les livres en entier (tu lis souvent en diagonale) mais tu
regardes les films en entier et tu écoutes les albums en entier. Il
faudrait donc que les artistes respectent les journalistes qui posent les
questions dont ils ont envie. Au pire, Les artistes peuvent choisir de ne pas
y répondre. Mais elle, elle a une attitude hautaine !
Du côté des
politiques, Laurent Argelier a globalement eu des réponses positives de
toutes les personnalités sollicitées. Il se rappelle ainsi avoir reçu
François Hollande "quand il était candidat à la candidature ! J'en garde
un bon souvenir, il était plein d'humour contrairement à son entourage
déjà à l'époque. Les politiques jouaient bien le jeu". Il se souvient
aussi que Michèle Alliot-Marie s'était bien livrée à son micro. Toutefois,
la classe politique reste une catégorie compliquée à interviewer car
beaucoup aimeraient avoir les questions avant "ce que je refuse".
Au final,
Laurent Argelier a essuyé peu de refus. Il explique que certaines
personnalités, comme Charles Aznavour, refusent les phoneurs (interviewes
par téléphone) préférant les interviewes en face à face avec le journaliste.
Ainsi Charles Aznavour a accepté l'invitation de Bernard Montiel.
Laurent Argelier
rappelle que les artistes sont des produits qui veulent faire des
interventions, le plus positif possible et le plus lisse possible…
"Malheureusement pour nous". Les attachés de presse veillent donc à ce que
les interviewes soient toujours très carrées, certains demandant parfois
d'éviter les questions d'ordre privé. "Une fois ça passera, deux fois ça
ne passera pas. Il faut donc jouer le jeu". La force de MFM Radio c'est
qu'elle représente 1,5 millions hebdomadaires pour la matinale et 4,8
millions d'auditeurs par semaine au global, ce qui la rend importante
dans un plan média de promotion d'un film, d'une série, d'un album… "Quand
tu as quelque chose à vendre, même si MFM Radio est un petit club de
Ligue, c'est un club de Ligue 1". Toutefois, Laurent explique être
actuellement mis à l'index par TF1 qui ne lui envoie plus personne. En
effet, lors d'une interview, Laurent Ournac lui a révélé son salaire pour
la série "Camping paradis". "Je peux comprendre leur réaction mais ils
reviendront dessus et j'ai des numéros de téléphone direct !" Laurent a
déjà connu ce cas de figure avec M6 qui n'appréciait pas que chaque
interview de Karine Le Marchand cache un buzz.
Peuleux : Quelle
est la personnalité que tu n'as pas encore réveillé et dont tu rêves ?
Laurent Argelier
: Johnny Hallyday ! Il y a deux ans, j'aurais dit Patrick Bruel.
Aujourd'hui, certains, comme Patrick Bruel ou Pascal Obispo, hésitent un
peu à me répondre parce qu'ils savent qu'il y a toujours la petite
question futile qui peut faire un buzz. Mais c'est intéressant de les
faire tomber de leur piédestal pour les humaniser un peu. Donc oui,
aujourd'hui je rêve de Johnny Hallyday. Ça a failli se faire il n'y a pas
longtemps mais je ne désespère pas…
Peuleux : Quelle
personnalité décédée aurais-tu aimé réveiller ?
Laurent Argelier
: Dans la chanson, Dalida ou Claude François. Dans les politiques, Charles
de Gaulle ou François Mitterrand. En somme des personnes qui sont
inscrites dans l'Histoire. Dans les "vivants" inscrits dans l'Histoire,
j'ai eu la chance de rencontrer Charles Aznavour ou Nicolas Sarkozy.
Peuleux : Es-tu
le futur Paul Wermus ?
Laurent Argelier
: Oui ! (rires) C'est quelqu'un que je respecte profondément mais qui a
son caractère. Moi, je suis plutôt un gentil impertinent.
Le
déménagement à Paris : un rêve professionnel et une aventure humaine
Depuis son
arrivée dans la matinale de MFM Radio, la place de Laurent Argelier a
évolué. Le chroniqueur people est progressivement coanimateur du prime
time de la radio, tout en conservant sa casquette "people". "Le PDG du
groupe est venu me chercher. J'ai longtemps refusé… puis j'ai finalement
accepté". Dans la matinale, Laurent Argelier a un côté sniper "mais il
faut s'adapter à l'auditoire qui est assez féminin, très adulte. Je dois donc
me brider pour ne pas aller trop loin mais en assumant toujours ce que je
dis. Il faut toujours respecter les auditeurs, ce sont eux les directeurs
d'antenne. Je suis les consignes de Nicolas Petit qui est le patron de la
matinale tout en restant ce que je suis".
En plus de son
interview people, "Le réveil des stars", Laurent Argelier assure plusieurs
chroniques tout au long de l'émission et interagit avec Nicolas Petit et
Audrey Chauveau.
Depuis la
rentrée 2014, MFM Radio a (re)déménagé à Paris. Laurent Argelier ayant
accepté de vivre cette aventure, il a dû quitter la capitale des Gaules
pour la capitale de la France.
"Je suis très
attaché à Lyon, c'est une ville que j'adore, c'est une grande ville à
l'échelle humaine qui est aussi un grand village. A Lyon, je connais tout le
monde dans tous les milieux (politique, sports, économie, showbizz) depuis
quelques années. J'ai beaucoup réfléchi mais il y avait un désir profond
de venir à Paris. Si j'ai suivi, c'est pour vivre cette aventure avec
Julien Frigona, directeur général de MFM Radio, et Nicolas Petit. Quand
Julien Frigona a décidé de quitter la direction générale de l'ensemble des
radios d'Espace Group pour ne se consacrer qu'à MFM Radio et qu'il m'a
demandé d'être de venir avec lui et Nicolas Petit, j'ai eu envie de
vivre cette aventure avec lui. En plus, j'avais la confiance du PDG
Christophe Mahé. C'est une décision humaine ! L'humain, c'est ma force et
ma faiblesse. Je ne sais pas faire semblant. Je suis dépourvu des deux
fondements du milieu du showbizz : la médisance et la méchanceté voire
l'hypocrisie. Après, je n'ai pas que des qualités, je suis très impulsif,
faut pas me faire chier !"
Peuleux : La vie
parisienne est-elle plus propice aux rencontres pour le chroniqueur people
que tu es ?
Laurent Argelier
: C'est puissance mille ! Tu rencontres tout le monde, tu as l'embarras du
choix. Tu peux faire plein de relations publiques (repas, soirées…)
pour ta chronique mais aussi pour la radio. Au-delà des contacts pour mon
interview, je fais aussi la promotion de la radio.
Depuis qu'il est
parisien, Laurent peut aller à plein d'avant premières, à des concerts,
des soirées et dispose d'accès backstage pour rencontrer les artistes. "Je
vis un rêve de jeune adulte qui monte à Paris et qui vit le showbizz dans
son aspect famille le plus noble. Pour l'instant je suis à Paris et cela
durera le temps que ça doit durer !"
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