Animateur de la matinale de
MFM Radio depuis la rentrée 2013, Nicolas Petit est aussi directeur
d'antenne de la station depuis septembre 2014. Souriant, passionné et
plein d'ambitions pour sa radio… Portrait et entretien avec un homme à
double casquette…
Nicolas Petit
est né en Auvergne "dans une clinique à Brioude". Mais très vite, ses
parents déménagent en Bourgogne avant de rejoindre la Provence. Il passe
une partie de son adolescence du côté de Saint-Rémy-de-Provence, "pays de
Pagnol !". Comme beaucoup de sa génération, l'envie de faire de la radio
lui est venue en écoutant Difool et Le Doc ou Maurice avec son "Allô qui
va là je te prie" sur Skyrock. Mais c'est surtout Max dans "Max radio
libre" qui lui "a vraiment donné envie de manger du micro". Plus petit,
Nicolas rêvait de faire de la télévision avec pour modèles Michel Drucker
ou Patrick Sabatier. "Je prenais un manche à balai que je devisais pour
faire un micro. L'univers radio-télé m'a toujours un peu poursuivi !"
Nicolas Petit
démarre sa carrière radiophonique à NRJ Charleville-Mézières où il officie
pendant 9 mois. Ensuite, il rejoint NRJ Lyon et NRJ Côte-d'Azur avant de
rallier NRJ Marseille qui changeait son programme local. "Au bout de 2
ans, j'ai eu envie d'aller fricoter avec les grands et je suis arrivé dans
le panier de crabes de NRJ à Paris". Au bout d'un an, Nicolas Petit part à
la Maison de la Radio où il assurait les week-ends (notamment la matinale)
sur France Bleu.
J'avais
envie de voler de mes propres ailes, l'envie de créer, l'envie de manager
En
2007, alors que la technique du voice track (pour en savoir plus sur le
voice track cliquez ici) commence à prendre sérieusement son envol en
France, Nicolas Petit fonde sa société, OnAirProd. "J'avais l'impression
d'avoir fait le tour des radios où j'étais et j'avais envie de voler de
mes propres ailes, l'envie de créer, l'envie de manager. C'est une société
qui s'est développée très très vite avec beaucoup de radios clientes en
France et à l'étranger. Nous n'étions pas beaucoup sur le marché."
Toutefois, en septembre 2014, OnAirProd a fusionné avec VT Consult et
Nicolas Petit n'y a gardé qu'une participation "dans le domaine
administratif".
Peuleux : Que
réponds-tu aux détracteurs du voice track qui disent que ce n'est pas de
la radio ?
Nicolas Petit :
Le voice track, c'est de la radio. Le seul souci est qu'il y a beaucoup
d'animateurs qui font ça en le vendant 4 ou 5 euros de l'heure ce qui
décrédibilise totalement le voice track et casse le marché. Ils cassent
aussi le métier pour certains animateurs qui veulent faire de la radio.
Pour que ça soit bien fait, le voice track doit être vendu entre 8 et 10
euros de l'heure. Il faut aussi y passer du temps et ne pas faire du voice
track à la pelle comme font certaines sociétés dont je tairai les noms.
Faire 20 radios à la chaîne, où est le plaisir ? Moi je faisais 3 radios
et après je faisais travailler d'autres animateurs.
Je suis
très bien à Espace Group
En 2013, Nicolas
Petit, qui revenait sur Lyon, approche Espace Group souhaitant intégrer
MFM Radio qui cherchait un animateur pour sa matinale. Nicolas Petit est
donc le coanimateur du "Réveil malin", la matinale de MFM Radio, et "le
chef d'orchestre de deux loustics : Audrey Chauveau et Laurent Argelier
(rires)". Mais depuis la rentrée 2014, Nicolas Petit endosse "une double
casquette" puisqu'à côté de ça il est aussi directeur d'antenne de la
station. "Et je suis très bien à Espace Group".
Devenir
directeur d'antenne de MFM Radio, "c'est un souhait que j'avais formulé
auprès de Christophe Mahé, le PDG d'Espace Group. Christophe avait ce
souhait là aussi". Nicolas Petit a accepté d'autant plus facilement que
les challenges que MFM Radio souhaite relever, l'intéressent. En effet,
Christophe Mahé et Julien Fregonara, directeur général de MFM Radio, ont
décidé de faire de MFM Radio une tête de réseau à Paris. Depuis son
déménagement à Lyon (suite à son rachat par Espace Group), c'était devenu
compliqué pour MFM Radio de recruter des têtes d'affiche comme Bernard
Montiel ou Evelyne Adam sur des quotidiennes. Déménager à Paris va aussi
permettre de travailler de façon plus pertinente avec les maisons de
disques, avec des artistes qui pourront venir en studio plus
régulièrement.
Depuis la
rentrée, c'est donc l'ensemble de la radio qui a déménagé de Lyon à Paris,
pas seulement la matinale : "Tous les animateurs sont à Paris. Il reste
des programmes locaux à Lyon et Marseille et prochainement à Paris. On
travaille dans une bonne ambiance, il y a une bonne sauce entre nous. Pour
avoir déjà travaillé ailleurs, ici c'est comme une famille. Il n'y a
vraiment pas de gens qui se prennent pour des stars. Chacun est au même
rang et est passionné".
Audrey
Chauveau avait quelque chose en plus dont la joie de vivre
Peuleux
: Le changement de coanimatrice à la rentrée 2014 est-il du à un choix
éditorial ou est-ce une conséquence collatérale du déménagement à Paris ?
Nicolas Petit :
Ombeline est restée à Lyon pour des raisons familiales. Nous avons donc
recruté Audrey Chauveau avec joie. Lorsque nous avons fait les tests, nous
l'avons tout de suite sentie à l'aise. Elle avait quelque chose en plus
dont la joie de vivre. Elle est agréable au quotidien et professionnelle.
Elle est habituée à faire de la télé (France télévisions, Gulli). En plus,
Audrey avait le souhait d'intégrer l'univers radio.
Peuleux : MFM
Radio est-t-elle allée chercher Audrey Chauveau ou Audrey Chauveau
est-t-elle
venue chercher MFM Radio ?
Nicolas Petit :
Audrey cherchait à travailler en radio et nous avons une connaissance
commune qui m'avait glissé son nom. On s'était rencontrés il y a deux ans
au Festival de Cannes, ça c'est fait naturellement.
Audrey Chauveau :
Je n'avais jamais fait de radio mais j'ai fait des voix pour la télé
depuis des années : je faisais des voix pour W9, les voix off de la météo
sur M6 et W9. J'ai aussi présenté "l'Eurovision" pendant 4 ans ce qui est
un vrai travail de radio puisqu'on ne nous voit pas à l'antenne. J'ai fait
des doublages de voix. En fait, j'ai fait un travail de radio à la télé et
aujourd'hui je suis ravie de faire de la radio à la radio. J'en avais
envie ! =>vérifier sur la page d'Audrey s'il n'y a pas eu de
changements de "texte".
Nicolas Petit :
Les codes sont différents entre la télé et la radio mais Audrey maîtrise.
Audrey : En
termes de mécanique, c'est la même chose : on a un conducteur à suivre. En
termes de codes, je n'étais pas perdue. En radio, on est un peu plus libre
qu'en télé, le corps joue différemment…
Nicolas : Oui,
on n'est pas obligé de se maquiller le matin !
Audiences
: sur l'ensemble, nous sommes satisfaits
Pour ce qui est
de l'audience, MFM Radio tourne autour du point d'audience cumulée.
Nicolas Petit s'est fixé des objectifs personnels (qu'il ne donne pas) et,
bien sûr, la direction lui en a fixé aussi. "Nous avons des objectifs que
nous souhaitons atteindre rapidement mais qui sont un peu longs à venir."
Ces dernier mois, MFM Radio a fait beaucoup de changement au niveau de la
grille mais aussi de la programmation musicale. Côté musique, "nous avons
rentré plus de 60 titres qui n'étaient plus diffusés sur MFM Radio et nous
en rentrons encore chaque semaine : Ophélie Winter, MC Solaar, Serge
Gainsbourg… Nous réajustons avec comme souhait en fin de saison d'avoir
gagné des points au niveau de Médiamétrie. Mais c'est compliqué car il y a
plein de paramètres qui rentrent en jeu. Et notamment au niveau de
Médiamétrie, nous sommes dans la marge d'erreur. Nous voyons que ça
commence à bien réagir. Le soir, Evelyne Adam est à plus de 140 % de
progression. Sur le matin, nous sommes en progression avec 350 000
auditeurs. Sur l'ensemble, nous sommes satisfaits. Nous sommes plutôt bien
par rapport à d'autres saisons".
Audrey Chauveau
: Et après tous ces réajustements, c'est plutôt pas mal !
Laurent Argelier
: Sans oublier le nombre de fréquences : tu ne peux pas faire 3 points
avec 100 fréquences !
Bernard
Montiel est en empathie avec le public
Peuleux :
Pourquoi Bernard Montiel est-il passé d'une interview le samedi à une
tranche en semaine ? => je n'ai jamais sû si c'était est t'il ou
est-il... ?
Bernard Montiel
(qui est arrivé dans le studio pour son émission qui débute à 10h00) :
Parce qu'il est excellent !
Nicolas Petit :
Parce qu'il est excellent et que Bernard est en empathie avec le public.
C'est une personnalité que nous avions à l'antenne le samedi et nous
avions une demande pour le retrouver plus régulièrement à l'antenne.
Bernard nous accompagne depuis plusieurs saisons, c'est un nom, c'est une
personnalité et c'est un professionnel de la télé et de la radio. Il était
évident que Bernard soit au quotidien avec un jeu de culture générale et
plein de cadeaux, qu'il soit au contact du public, essentiellement
féminin. Il est très proche de son public !
Bernard Montiel
: C'est vrai, je roule des pelles à tout le monde ! (rires)
Notons
d'ailleurs au passage, que sans se concerter, MFM Radio et RFM ont mis en
place des stratégies proches pour leurs matinées : un animateur connu avec
des jeux en plus de la musique. Ainsi sur RFM, on retrouve Albert Spano,
voix mythique de la bande FM, de 9h00 à 13h00… Même si sur cette tranche
RFM est beaucoup plus musicale que celle de Bernard Montiel.
Evelyne
Adam est à plus de 140 % de progression
Depuis
la rentrée 2014, MFM Radio accueille Evelyne Adam qui discute avec les
auditeurs chaque soir de 20h00 à 23h00. Une tranche en progression de 140%
par rapport à la tranche musicale proposée à la même heure la saison
précédente.
Peuleux :
Comment s'est passé le recrutement d'Evelyne Adam ?
Nicolas Petit :
Evelyne venait d'être gentiment remerciée par France Bleu. On a tout de
suite pensé à elle mais en se disant que ce serait peut-être compliqué de
la faire venir : soit elle avait déjà reçu plein de propositions d'autres
radios, soit elle était déçue de la radio au point de vouloir arrêter. Au
contraire, elle a été très touchée de notre proposition et a tout de suite
voulu rejoindre "le micro rouge" qu'elle avait déjà fréquenté il y a
longtemps. Depuis son arrivée, non seulement les auditeurs sont très
heureux de la retrouver pour ceux qui l'écoutaient sur France Bleu
(découvrant ainsi une nouvelle radio) mais, en plus, Evelyne est très
heureuse d'être là. Et nous sommes heureux qu'elle soit là. Le soir, il se
passe véritablement quelque chose à la radio, notamment pour un public
adulte qui a envie d'autres choses que des libre-antennes destinées aux
très jeunes ou que des émissions diffusées très tard.
Peuleux : MFM
Radio a-t-elle d'autres recrutements notables en vue ? MFM Radio va-t-elle
aller piocher dans le paysage télévisuel français comme RTL ?
Nicolas Petit :
Il y a des noms, il y a des personnes connues que l'on voit régulièrement.
Il n'est pas impossible qu'il y ait des surprises pour la saison
prochaine. Nous sommes dans des phases d'approche… La radio vit par
rapport à ce qui se passe à l'antenne mais aussi par rapport à ce qui se
passe autour d'elle. Quand les gens viennent nous voir pour travailler sur
MFM Radio, c'est que le produit les intéresse. Ce qui est pour nous une
valeur ajoutée et une marque de confiance.
En janvier 2015,
la grille des programmes du week-end a été modifiée. Nicolas Petit
justifie ces modifications par le départ annoncé d'animateurs présents
depuis longtemps et la volonté de la radio d'apporter une touche féminine
avec Esthelle Mangin. "Nous avons voulu redynamiser certaines choses, nous
avons donc tout fait en même temps pour le week-end".
16
webradios, 2 concerts "MFM Radio live" à venir
MFM Radio c'est
aussi 16 webradios, un axe important du développement de la station.
"C'est important parce lorsqu'on écoute une webradio, on reste collé à
l'image de marque de la radio originelle. On retrouve l'univers de MFM
Radio mais sur un segment précis. Ça reste du marketing dans tous les cas
tout en offrant aux auditeurs la possibilité de se faire plaisir avec une
cible particulière de chansons".
Côté
événementiel, la radio proposera dans les prochains mois deux nouveaux
concerts "MFM Radio live" avec de grands artistes de la chanson française
dont les noms restent, pour l'heure, confidentiels. "Je peux juste dire
qu'il y a deux gros évènements qui arrivent avec des grosses têtes
d'affiche de la chanson française qui ont vendu des millions d'albums !"
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