La semaine, il travaille dans la gestion locative de biens immobiliers.
Le dimanche, il partage sa passion des années 1980 sur l'antenne de SUN
dans "100% 80". Laurent Delien fait partie des nombreux animateurs
bénévoles qui font vivre nos radios locales associatives. Rencontre avec
un homme passionné et l'un des plus anciens bénévoles de la radio
nantaise…
La vie
radiophonique de Laurent débute sur Radio Alpa au Mans par envie
de parler de la musique des années 1980 : "A la fin des années
80, je n'ai pas adhérer aux nouvelles tendances dance. Passionné
de musique, je me suis dit que c'était dommage que les années
1980 aient disparu complétement des radios. Mon idée était de
revenir sur cette décennie si riche musicalement. J'ai proposé un projet à
Radio Alpa, projet un peu farfelu pour certains dans ce contexte
musical au début des années 1990 mais l'émission a bien fonctionné et je l'ai présenté
durant 2-3 ans".
Laurent
Delien : Ce qui m'a amené à la radio ce n'est pas forcément le
plaisir d'animer, de faire de la technique ou du journalisme,
c'était vraiment pour parler des années 80. Je n'ai jamais
cherché à avoir un style particulier ni à faire carrière.
Ensuite
pour des raisons personnelles, Laurent Delien quitté Le Mans
mais garde cette passion pour les années 1980. Après avoir
exploré quelques autres villes, il revient sur la région
nantaise dont il
est originaire. Un ami qui connaît sa passion des années 80 lui
parle d'une radio nantaise qui diffuse régulièrement des morceaux des années 80
qu'on n'entend nulle part. Laurent écoute la dite station et
tombe sur une petite annonce diffusée à l'antenne par laquelle
la radio recherchait des bénévoles. "J'ai transmis mon projet et
mon expérience en radio… et c'est ainsi que l'aventure à SUN a
débuté !" C'était en 2003.
Au
début, Laurent Delien présente un jeu avec des questions sur les
années 1980 avec une coanimatrice puis une émission mêlant jeu
et maxis
[NDLR : des vinyles maxi 45 tours]. Par la suite, petit à petit,
des personnes viennent l'accompagner pour y présenter des rubriques. Au final,
il anime "100% 80" depuis 7-8 ans…
Sur SUN, nous sommes libres côté musique
Peuleux
: Pour 2 heures d'antenne une semaine sur deux, combien de temps
de préparation as-tu en amont ?
Laurent
Delien : Sur 2 heures d'émission, je ne suis pas seul à
l'antenne, j'ai des chroniqueurs. Sur la partie musicale, je
dois y passer 8 heures à raison de quatre soirs par semaine de
21h00 à 23h00. Je fais pas mal de recherches sur les artistes
que je vais diffuser. A l'époque où j'étais seul durant toute
l'émission, je passais beaucoup plus de temps !
Peuleux : Tous les titres joués dans
l'émission sont-ils dans
la playlist de SUN ou as-tu le droit d'en ajouter après les
avoir retrouvé au fond d'un vieux grenier ?
Laurent
Delien : Conformément à la couleur de SUN, nous sommes libres
côté musique. La playlist de SUN est assez large au départ même
si Pierre Boucart [NDLR : le directeur d'antenne] est toujours
partant pour l'enrichir encore plus. Mais plus les années
passent, plus il est difficile de trouver des morceaux
originaux. Toutefois il m'arrive d'en diffuser quelques-uns.
Contrairement aux radios commerciales et formatées, nous sommes
libres et je pourrais faire 2 heures qu'avec des morceaux hors
playlist. Mais le jour et l’heure de diffusion m’oblige à
conserver des morceaux populaires des années 80 afin que chaque
auditeur s’y retrouve.
Pour les bénévoles, il faut concilier vie de famille,
vie professionnelle et radio
Si
l'émission existe depuis 7-8 ans, Laurent Delien n'est plus à
l'antenne qu'une semaine sur deux depuis 3 ans faute de temps
pour la préparer. Eh oui, les bénévoles ont aussi (et surtout)
une vie professionnelle et une vie personnelle à côté. Ce rythme
quinzomadaire permet de préserver la vie de famille un dimanche
sur deux.
En
parallèle, "les chroniqueurs de l'émission étant aussi moins
disponibles, cela devenait compliquer pour moi d'assurer des émissions seul. En plus avec les années, on devient
de plus en plus précis et complet sur la qualité des chroniques
donc on y passe plus de temps en préparation !" Laurent n'exclut
pas un retour à un rythme hebdomadaire à termes si de nouveaux
chroniqueurs arrivaient pour compléter l'équipe…
Contrairement à la majorité des animateurs des "grandes radios",
les animateurs bénévoles ne sont pas passés par des écoles de
radio comme Studio de France. La majorité des bénévoles a appris
sur le tas petit à petit.
Laurent Delien : J'ai commencé avec du
matériel simple au Mans : du vinyle, des cassettes et un seul
lecteur CD. Je ne suis pas super calé en technique, même avec
les années il y a encore plein de choses que je ne connais pas.
Nous avons aujourd’hui des formations internes à la radio qui
nous permettent justement de nous perfectionner à ce niveau là
Sur les années 80, nous ne sommes pas dans la même
optique que des RFM ou Nostalgie
Si
la formule de "100% 80" est la même depuis 2-3 ans (hormis
quelques chroniques qui ont changé), tous les ans Laurent et la
Direction se remettent en question. L'idée principale est de
trouver un bon équilibre entre le blabla et la musique pour un
dimanche matin. "Là je pense qu'avec une rubrique toutes les 20
minutes, une plage de 20 minutes de musique non-stop dont un
live en début de deuxième heure après les informations... Nous
avons une bonne formule et que nous allons rester encore comme
ça… A moins que je ne trouve une nouvelle idée !
Peuleux
: Les musicales nationales consacrent une large tranche aux
années 1980 en soirée le week-end alors que SUN est sur ce
créneau entre la sortie de la messe et la préparation du repas
familial…
Laurent Delien : Les nationales sont
plus formatées et diffusent généralement que des morceaux
populaires des années 80 qu’on pouvait retrouver en discothèque
à l’époque. Notre idée est plus de parler aux quadragénaires
(voire quinquagénaires) qui vont écouter SUN en fond musical avec
les enfants le dimanche matin. J'essaye de varier les rythmes et
styles musicaux pour que les auditeurs ne décrochent pas… Ainsi
j’alterne des styles rock, new wave, italo disco ou pop durant
les 2 heures d’émission. Nous ne sommes pas dans la même optique
que des RFM ou Nostalgie, par exemple, qui jouent sur le côté sorties en boite
le soir en week end.
SUN est la radio des gens qui aiment la musique
Pour
finir cet entretien avec Laurent, je lui ai demandé ce que SUN
représente dans le paysage radiophonique nantais selon lui :
Laurent Delien : Pour moi, SUN est la radio locale des gens
qui apprécient tous les styles de musiques. La programmation est
très variée avec de nombreuses émissions aux couleurs musicales
différentes, SUN est une radio à part pour cela. SUN reste
populaire mais musicalement, elle tente de se différencier des
autres
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