Alors qu'il est collégien, Pierre Boucard lance les
prémices de Sun. Rencontre avec celui qui est aujourd'hui le
directeur de l'une des radios françaises technologiquement les
plus innovantes et
la radio associative la plus écoutée de Nantes. Il parle de sa radio, il parle de la Radio, il
parle d'un monde où l'humain passe avant les chiffres.
Pierre Boucard, né en pays nantais,
découvre la radio grâce à un poste offert par ses parents qui
"n'étaient pas du tout radio". Dans la cour de récréation du
collège, entouré de ses copains, il commence à imaginer sa radio
et trouve le nom de Sun. Vers 14-15 ans, il lance une radio
pirate avec du matériel de récupération depuis le grenier
familial. Ses copains viennent chez lui animer des émissions
complètement irrégulières au début puis plus régulières le
samedi après-midi, le soir après les cours et pendant les
vacances scolaires.
Dans la première moitié des années 1990,
toute une réflexion mûrit pour faire de la radio dans les règles
et non plus en pirate. Cela aboutit à la constitution de
l'association Sun FM en 1995 et à la première autorisation
temporaire (6 mois) délivrée par le CSA en 1996. Après cette
période de test avec une diffusion 24 heures sur 24, Sun FM
enchaine les autorisations temporaires.
En 2001, après 3 ans de silence et de
procédures administratives, Sun FM obtient une autorisation
définitive mais pour une demi-fréquence. Puis en 2004, Sun
obtient une fréquence pleine et peut diffuser en continue.
Pendant cette aventure, Pierre Boucard
suit une formation à l'IUT de Nantes en en génie électrique et
informatique industrielle. Après avoir obtenu sa maitrise, il
part travailler pour une société industrielle en Vendée. Mais
vers 2003-2004, la radio lui prenant beaucoup de temps, il
décide de faire de sa passion son activité professionnelle. Il
se consacre exclusivement à Sun qui vient d'obtenir une
fréquence pleine pour diffuser en continu.
Le Son Unique à Nantes, diversité et éclectisme mais
abordable…
En
se lançant dans la radio, Pierre Boucard voulait communiquer,
partager avec les auditeurs, faire découvrir de la musique et
avoir une empreinte locale importante. La radio associative lui
apparaît comme plus ouverte aux passionnés alors que la radio
professionnelle lui semble un sérail plus fermé : "J'ai un
regard sur la radio admiratif par rapport aux contenus et un peu
critique du fait de l'effacement de ce côté artisanal, qui plus
est avec l'apparition des grands réseaux".
Initialement, le nom de la radio devait
exprimer la gaîté. Le premier logo était un soleil et des
palmiers. Au début Sun était très tournée vers les musiques des
années 1980 qui ne se faisaient plus en radio.
A partir de 2001, Sun rime avec "Son
Unique à Nantes" ce qui résume le projet de la radio et la
distingue de Fun Radio qui n'était pas présente en
Loire-Atlantique à la naissance de Sun. A travers ce "Son Unique
à Nantes", l'équipe a voulu annoncer une couleur musicale
spécifique et une manière spécifique de faire de la radio. Pour
coller à sa nouvelle orientation, la radio s'ouvre
progressivement aux nouveautés et à la production locale.
Même si les lignes ont évolué depuis sa
création, Sun a réussi à garder son concept de départ avec des
programmes et musiques accessibles à tous et des choses plus
pointues que l'auditeur n'entend pas ailleurs.
La diversité et l'éclectisme de Sun
s'expriment essentiellement à travers sa playlist : plus de 200
000 titres avec 10 à 15 titres nouveaux rentrés chaque semaine
"et cela sans rien s'interdire". La radio diffuse du jazz, du
rock, du funk, des années 80, de l'électro, des talents
français…
Pierre Boucard : "Si un auditeur nous
contacte en nous recommandant un titre, nous pouvons l'ajouter
dans le quart d'heure s'il nous convient. Cela augmente le
partage entre le média et les auditeurs, c'est une spécificité
des radios associatives".
Une équipe de salariés restreinte et beaucoup de
bénévoles
Radio associative, Sun compte six
salariés, six volontaires civiques et de 60 à 80 bénévoles. Les
bénévoles travaillent à tous les niveaux dans la radio :
animateurs, chroniqueurs, techniciens audio, techniciens vidéo,
développeurs… sans compter ceux qui participent aux opérations
de communication ou viennent enrichir la rédaction avec leurs
spécialités.
Parmi les salariés, il y a un directeur
(Pierre Boucard), deux techniciens qui travaillent aussi sur la
recherche et développement, deux animateurs (un pour la matinale
et un pour le drive) et une personne pour la communication et
les partenariats.
Côté ressources humaines, Pierre Boucard
montre une vraie volonté d'accompagner ses collaborateurs dans
leur projet professionnel dès lors que cela apporte quelque
chose à la structure. Ainsi plusieurs salariés actuels ont
débuté comme bénévoles, passant parfois par le statut de
volontaires civiques. Pierre cite en exemple Clémence de Sagazan
qui assure les flashes d'information sur la matinale : arrivée
comme volontaire civique avec la volonté de se forger une
expérience en radio, Sun l'accompagnera jusqu'à la fin de la
saison en lui proposant un CDD.
Pierre Boucard : "L'idée est de donner
toutes les chances aux personnes qui passent par Sun pour
qu'elles puissent avoir un bon bagage si elles souhaitent
exercer ailleurs par la suite".
Quand bénévoles riment avec partage, richesse et
diversité
Peuleux : Qu'est-ce que les bénévoles
apportent à la radio ?
Pierre Boucard : Ils apportent autant
qu'on leur donne, c'est un partage. Les bénévoles viennent
d'univers très différents avec la volonté d'apporter quelque
chose au projet. La radio leur apporte les moyens de s'exprimer
et d'être accompagnés. Sun peut accueillir des personnes
confirmées ou amateurs tout en assurant une vraie liberté. Mais
il faut aussi veiller à une certaine qualité de l'antenne. Il
doit y avoir une vraie confiance entre nous et les bénévoles qui
apportent leurs projets au projet global de la radio.
La radio peut aussi permettre aux
bénévoles d'apprendre à rédiger un article, à savoir poser des
questions, à monter un reportage, à utiliser les matériels… il y
a aussi des personnes confirmées dans l'équipe qui viennent pour
garder le contact avec le média radio et ses évolutions tout en
nous apportant leur savoir-faire. Ainsi Sun accompagne ses
bénévoles avec des formations internes. De plus, régulièrement,
souvent en fin de saison, la direction de Sun interroge ses
bénévoles sur leur projet : Est-il toujours pertinent à
l'antenne ? Qu'est-ce que cela apporte au dit bénévole ? Faut-il
l'adapter ou la modifier ? De cette relation humaine nait une
vraie richesse et une vraie diversité.
Un budget restreint
et une certaine indépendance financière...
Côté fiances, Sun a un budget annuel
autour de 170 000 à 180 000 euros. Ses ressources sont diverses
:
- Le FSER (Fonds de soutien à
l'expression radiophonique) qui est sa principale source de
financement ;
- Les collectivités locales (Conseil
régional des Pays de la Loire, Conseil départementale de
Loire-Atlantique, Ville de Nantes…) ;
- La publicité qui ne représente que 5
000 à 10 000 euros de recettes annuelles ;
- Le mécénat avec des entreprises ;
- Les cotisations des bénévoles (40 euros
par an).
Par ailleurs, capitalisant sur son
savoir-faire technologique, la radio opère des prestations pour
d'autres radios : traitement de données, accompagnement à la
création d'application, automate de diffusion, vidéo en studio,
RNT… Sun est ainsi un véritable petit centre de formation pour
des radios de la France entière.
Peuleux : Pourquoi ne pas être passé en
statut entrepreneurial ?
Pierre Boucard : J'ai vu beaucoup
d'exemples de radios associatives basculer en commerciales et
voir leur projet complètement se dénaturer dans un but financier
et économique. J'ai des valeurs et une éthique qui font que j'ai
du respect pour les auditeurs et, pour moi, le projet a du sens
quand l'humain prévaut sur le reste. L'association est garante
d'un fonctionnement équilibré et ouvert ce qui n'est pas le cas
d'une entreprise privée qui va faire des choix à travers une
équipe restreinte, sans recours à de nombreux bénévoles.
Allier humain et technologies
Outre
l'aspect radio associative locale à la programmation musicale
spécifique, Sun cultive donc les aspects technologiques en étant
depuis (presque) toujours à la pointe dans ce domaine.
Pierre Boucard : Nous imaginons que la
radio sera complétement bouleversée dans les années à venir et
nous préparons ces bouleversements à travers les évolutions
technologiques que nous avons à notre disposition. C'est comme
un jeu de construction : nous avons des briques à disposition,
nous les testons, certaines briques marchent, d'autres non.
Bien que féru de technologie, Pierre
Boucard regrette que l'informatique puisse servir à tromper les
auditeurs (programmes enregistrés, voice-track…) alors qu'elle
peut élargir les champs d'action de la radio et lui apporter
plus de diversité. A travers Sun, il a voulu corriger cela en
alliant humain et technologies. "Voir venir les gens avec leurs
vinyles sous le bras, je trouvais cela plutôt sympa"
L'une des premières technologies
notables mise en œuvre par Sun a été le PS défilant (qui permet
de faire défiler sur la radio le titre de la chanson diffusée
par exemple). En 2007, Sun a été la première radio en France
avec Radio Classique à l'utiliser !
Peuleux : Aujourd'hui, Sun diffuse en
live vidéo sur Dailymotion, propose des podcast vidéo et a même
lancé MySun, une application révolutionnaire. Ce sont des outils
exceptionnels pour une radio locale !
Pierre Boucard : Aujourd'hui, la vidéo
est une composante essentielle de la radio : pour une même
chronique, nous avons plus de vues sur le podcast s'il est en
vidéo que s'il est simplement en audio. L'une n'est pas mieux
que l'autre, elles sont complémentaires et permettent de
s'adapter aux évolutions du public. La vidéo est aussi un bon
support pour nos invités et nos archives. Mais le son reste
notre priorité.
Lancée en 2014 après un développement en
interne, MySun est une application innovante qui offre la
possibilité aux auditeurs d'influencer directement la
programmation musicale en plus des fonctionnalités classiques
d'une application radio. Et outre le développement d'un service
de radio à la demande, Sun entend développer des aspects
communautaires autour de ce projet. Pour l'instant,
l'application protégée par un brevet n'a pas été revendue à
d'autres radios, Sun poursuit ses tests et les évolutions… et
avance avec prudence.
(Voir notre dossier spécial sur MySun
grâce au lien en bas de page).
La radio, c'est la gratuité donc l'hertzien…
Autre technologie sur laquelle Sun a
pris de l'avance : la RNT (radio numérique terrestre). Si la
fréquence de Nantes (en 2006) était plutôt un acte militant
envers l'avenir de la radio, la fréquence de Saint-Nazaire
(2012) est plus pragmatique. En effet, aujourd'hui, face à la
pénurie de fréquences FM, la RNT s'annonce comme le seul moyen
d'étendre sa zone de couverture pour une radio.
Pour Pierre Boucard, face au manque de
fréquences, il n'y a que deux solutions : la RNT ou Internet. Si
Sun est présente sur Internet avec son site web et son
application maison, elle est aussi reprise par des sites de
diffusion en ligne. Ce dernier aspect inspire la méfiance à une
radio qui fait tout pour rester indépendante aussi bien
technologiquement que du point de vue éditorial et financier.
Les accès payants, les cookies ou les forfaits data des
smartphones mangés par la publicité [NDLR : selon une récente
étude 70 % des consommations data des smartphones sont consommés
par les diffusions de publicités] semblent bien inutiles quand
la RNT est gratuite, anonyme et facilement accessible "avec un
simple bouton à tourner"
Pierre Boucard : Aujourd'hui, même si
l'un ne va plus sans l'autre, la radio c'est la gratuité donc
l'hertzien.
Sun veut suivre les auditeurs et mise sur la notion
de territoire…
Après
Nantes, son berceau natal, Sun a ouvert une fréquence RNT à
Saint-Nazaire et vient d'obtenir une fréquence FM à Cholet.
Peuleux : Pourquoi une fréquence à
Cholet donc en dehors des limites de la Loire-Atlantique ?
Pierre Boucard : Et Sun ne va pas
s'arrêter là et souhaite poursuivre son extension vers la
Roche-sur-Yon, Chateaubriand et Ancenis afin de suivre ses
auditeurs. La radio se consomme beaucoup en voiture, les grands
axes routiers sont donc stratégiques pour les radios locales.
Sun veut donc couvrir les grandes zones urbaines entourant la
métropole nantaise pour pouvoir garantir aux auditeurs une
continuité dans leurs déplacements personnels ou professionnels.
Même si les auditeurs peuvent nous écouter via Internet ou
l'application, il faut leur faciliter l'écoute par une présence
sur les ondes en FM ou RNT.
La fréquence à Cholet est un
développement cohérent avec ce que le projet territorial de Sun.
Ainsi, l'objectif est d'impliquer des bénévoles sur Cholet au
travers de décrochages locaux.
Pierre Boucard : Notre patte va être
d'apporter du local à Cholet car il n'y a pas de radio locale
sur ce territoire et une offre radio assez pauvre.
Peuleux : Du coup, le son unique à
Nantes va perdre une partie de son sens !
Pierre Boucard : Oui, c'est pour cela
que progressivement le Son Unique à Nantes devient le Son
UNique. Une évolution qui n'impact ni le nom même de la radio,
ni l'adresse du site qui ne font pas mention de Nantes.
Le système de sondage Médiamétrie "inadapté et
vieillot"
Aujourd'hui, Sun est l'une des plus
écoutées sur Nantes avec 13 000 auditeurs jour d'après les
sondages Médialocales. Bien qu'il trouve le système de sondage
Médiamétrie "inadapté et vieillot" notamment pour les radios
associatives, Pierre Boucard y jette toute de même un œil. Mais
pour une radio comme Sun, les sondages d'audiences de
Médiamétrie n'ont pas d'impact sur le mode de fonctionnement de
la radio et ne sont pas ses indicateurs les plus intéressants.
En effet, si les radios commerciales se
basent sur leurs audiences pour fixer les tarifs publicitaires,
Sun n'en tient pas compte. D'une part, statutairement la radio
ne peut pas tirer plus de 20% de ses recettes de la publicité,
et d'autre part, les annonceurs qui viennent sur Sun se basent
plus sur le partenariat et la notion de proximité.
Pour Pierre Boucard, des indicateurs
comme le nombre de connectés au flux en streaming, le nombre
d'appels reçus au standard pour les jeux ou donner des
informations trafics ou le nombre de participations sur MySun
sont plus parlants.
Je vais donc de l'éditorial au musical, du
technique au stratégique…
En plus d'être le créateur de Sun,
Pierre Boucard en est le directeur, un travail qui sur une radio
locale associative s'avère plus que multifacettes.
Peuleux : En quoi consiste au quotidien
ton travail de directeur de Sun ?
Pierre Boucard : C'est un travail très
large : j'écoute la radio de manière très très régulière
(rires), d'être à l'écoute de l'équipe (des bénévoles comme des
salariés), d'apporter du conseil et d'accompagner, de faire des
choix sur les programmes, être dans l'accompagnement technique,
je suis aussi engagé sur la partie partenariats, les fiances, la
stratégie globale du projet, être attentif à la programmation
musicale d'autant que j'aime beaucoup la musique. Je vais donc
de l'éditorial au musical, du technique au stratégique… tout en
gardant cette passion pour la radio.
Pierre Boucard avoue avoir reçu des
propositions pour travailler sur des radios privées. Toutefois,
il explique ne pas avoir donné suite par manque d'intérêt, "il
n'y avait pas de garantie de pouvoir m'épanouir en continuant à
faire ce que j'avais envie".
Peuleux
: Quel regard porte le papa de Sun sur son enfant ?
Pierre Boucard : Je suis plutôt
satisfait de ce qui est arrivé depuis mon grenier (sourire). Je
suis rassuré de voir que ce que j'ai fait et que toute
l'énergie que j'ai déployé ont porté leurs fruits.
Peuleux : Selon toi, que représente SUN
dans le paysage radiophonique nantais ?
Pierre Boucard : Sun a sa place dans le
paysage nantais. Si on porte un regard sans préjugés, Sun fait
un travail très différent des autres radios locales. Le but est
de continuer à se différencier, à rester unique sur la manière
de faire de la radio, d'innover, de proposer des contenus sur
différentes plateformes. Il y a encore de quoi s'amuser ! La
radio continue sa révolution avec des contraintes qui vont se
renforcer et une audience globale du média en baisse régulière.
Pierre Boucard se dit convaincu que la
FM va continuer longtemps comme les grandes ondes existent
toujours. Mais pour lui, la bonne question est de savoir combien
de temps les auditeurs vont encore écouter la FM. L'autre
question est aussi de savoir comment toucher les auditeurs,
comment les contenus que Sun produit aient écho auprès du
public et sur le territoire.
Pierre Boucard : Le territoire est aussi
un enjeu pour les radios locales qui peuvent y revenir en force
face aux webradios et grandes radios nationales comme dans les
années 1980. C'est à nous de travailler pour que les auditeurs
redécouvrent, sans préjugés, les radios locales et associatives.
Peuleux : Tu ne passes jamais derrière
le micro ?
Pierre Boucard : J'en ai fait au début
de Sun, aujourd'hui, je n'ai pas le temps ! Et je ne veux pas
faire de l'antenne pour faire de l'antenne si derrière je n'ai
pas le temps de travailler mes émissions pour assurer un niveau
de qualité.
Peuleux : Sun est très impliquée dans
différentes entités comme le SNRL (Syndicat national des radios
livres), la FRAP (Fédération des radios associatives des Pays de
la Loire) ou le GRAM… Pourquoi cette implication et souvent en
première ligne ?
Pierre Boucard : Nous sommes très
militants. Je n'oublie pas que si nous sommes là aujourd'hui
c'est parce que des gens se sont battus pour cela il y a 35 ans.
Et comme jamais rien n'est acquis, il faut continuer à défendre
cet espace de liberté. Il faut savoir porter des applications au
niveau local mais il faut aussi savoir les porter au niveau
national. Pour cela, il faut une certaine légitimité, j'essaye
modestement de l'avoir au travers des compétences technologiques
développées par Sun. Et puis sans aller au niveau national,
j'aime bien échanger au plan régional avec d'autres radios car
les problématiques que nous avons à Nantes ne sont pas les mêmes
que celles des radios en milieu rural.
Peuleux : S'il manquait une seule chose
à Sun pour avancer, ce serai quoi ?
Pierre Boucard : Plus de financement
pour aller plus vite. Mais pas trop non plus pour ne pas perdre
notre indépendance et parce que le manque de moyens nous rend
plus ingénieux. Plus on est petit, plus on est agile et souple.
Mais en même temps, il faut aussi avoir des moyens pour aller
plus vite et se poser moins de questions en laissant des projets
dans les cartons. Je pense ici à MySun : nous avons mis presque
10 ans pour le créer entre technologies non disponibles et
manque de moyens en interne. Aujourd'hui, un soutien financier
un peu plus important nous permettrait d'accélérer un peu nos
développements et notre notoriété car cela va de pair. Il y a
des frémissements sur certains aspects que nous développons, en
accélérant un petit peu, il peut y avoir un effet d'entrainement
qui peut nous permettre de trouver une équilibre en termes
financiers, en termes d'équipe et en termes de développement qui
soit optimal. C'est ce point équilibre que l'on vise !
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