Depuis fin août 2016, RFM a confié sa matinale à Elodie Gossuin et Albert Spano appuyés par deux chroniqueurs de choc : Karine Ferri et Marc-Antoine Le Bret. Suivez-moi dans les coulisses du "Meilleur des réveils"…

Lundi 10 avril 2017, il est 7h40. Paris se réveille calmement en pleine vacances scolaires. Après m'avoir récupéré à l'accueil d'Europe 1, Pascal Atenza (producteur de la matinale) m'emmène jusqu'aux studios de RFM. Les locaux sont vides à cette heure matinale, seule l'équipe de la matinale est présente. A mon programme, rencontre avec Pascal Atenza et interviewes d'Elodie Gossuin et Albert Spano. Mais aussi 2 heures dans les coulisses du " Meilleur des réveils".

Depuis fin août 2016, RFM a confié sa matinale à un duo : Elodie Gossuin et Albert Spano. Elodie coanimait déjà "Le Meilleur des réveils" la saison dernière avec Bruno Roblès. Albert Spano est une grande voix de la bande FM, il animait les matinées de RFM depuis son arrivée de Virgin radio. Aux côtés de ce duo plein de complicité, RFM met aussi en avant Karine Ferri pour une chronique musicale et Marc-Antoine Le Bret pour une pastille humoristique.

Neuf personnes font vivre la matinale quotidiennement

Mais pour faire vivre cette matinale, il y a toute une équipe devant et derrière le micro. Ainsi, aux quatre noms apparaissant sur les affiches promotionnelles, il convient d'ajouter

-       Pascal Atenza, producteur de la matinale depuis la rentrée 2016 et auteur,

-       Nicolas Lejeune, réalisateur de la matinale qui assure aussi l'animation de la prématinale de 5h00 à 6h00 et fête les anniversaires,

-       Julie, community manager qui gère les réseaux sociaux et le direct vidéo de Marc-Antoine Le Bret,

-       Hugo, assistant,

-       Sylvain, journaliste maison qui assure les flashes d'information nationaux, le "Journal des bonnes nouvelles" et la météo francilienne.

Tous sont employés de RFM. "Le Meilleur des réveils" est produit par la radio, Pascal Atenza n'apporte pas un produit clé en main via sa société de production comme peuvent le faire Cauet ou Cyril Hanouna.

Une matinale, ça ne se refuse pas !

Lorsque la direction de RFM propose la matinale à Albert Spano, l'animateur appelle Pascal Atenza qu'il connait depuis Rire & Chansons pour qu'il travaille avec eux. Depuis la rentrée, Pascal Atenza découvre le métier de producteur qu'il n'avait jamais exercé auparavant. S'il maitrise bien la partie éditoriale, il apprend chaque jour sur la partie fonctionnement.

Pascal Atenza : Ce qui me plait c'est le côté éditorial. Même si RFM est une radio musicale, nous ne pouvons pas passer à côté de la vie quotidienne des auditeurs. Par rapport à d'autres matinales sur des musicales, nous donnons peut-être un peu plus de contenus avec des insolites ou un peu d'actualité. Nous n'en faisons pas des tonnes mais nous ne sommes pas en dehors de la vraie vie.

Lorsque la direction de RFM propose la matinale à Albert Spano, il accepte "parce que c'est le prime, parce que c'était avec Elodie, parce que c'est RFM et parce que c'est aussi une certaine forme de reconnaissance". D'ailleurs, avant même que RFM ne lui propose la matinale, Albert avait en tête un certain nombre de propositions à présenter à la direction de la radio si une telle offre lui était faite. Travailler avec Elodie Gossuin en faisait partie.

Albert Spano : Pour moi, la question était de me glisser dans les pantoufles de Bruno mais avec les pieds d'Albert Spano. Il fallait donc faire bouger des choses mais la question de la coanimatrice n'était pas en jeu. Et puis, je savais que ça matcherait avec Elodie que je croisais tous les matins au passage d'antenne entre la matinale et ma tranche.

Quant à Elodie Gossuin, elle était déjà à l'affiche du "Meilleur des réveils" la saison précédente aux côtés de Bruno Roblès. C'est Thomas Pavloski, directeur de RFM, qui lui a proposé de rejoindre la matinale de la station. Elle a saisi cette opportunité comme une chance à la fois parce qu'elle avait viscéralement envie de refaire de la radio et parce que c'était la radio qu'elle écoutait, qui lui ressemblait musicalement le plus. Par ailleurs, malgré ses expériences radiophoniques aux côté de Manu Lévy, elle savait qu'elle pouvait apprendre beaucoup de Bruno Roblès sur le plan technique.

Peuleux : Pourquoi RFM est venue te chercher : pour ta notoriété, ta sympathie, ton empathie…?

Elodie Gossuin : Venir me chercher pour mon parcours ou seulement ma notoriété n'aurait pas été un choix judicieux. Je doute que le choix de RFM se soit basé uniquement sur une stratégie de communication. Ce n'est pas l'ADN de la radio, ni la base de la matinale. Ce qui m'a été dit, c'est que c'était par rapport à ce que j'avais fait sur Fun Radio et NRJ. Ils m'ont demandé d'être naturelle et de rester celle que je suis, c'est-à-dire une maman de quatre enfants qui a une vie comme les autres.

La présence de Marc-Antoine Le Bret et de Karine Ferri contribue à apporter plus de contenus à la matinale et à les diversifier.

Pascal Atenza : Stéphane Bosc (patron de RFM) a toujours rêvait d'avoir un humoriste à l'antenne. Il l'avait déjà fait sur Nostalgie avec Rémi Marceaux ce qui était précurseur. Là, nous sommes heureux d'accueillir Marc-Antoine qui est l'un des meilleurs du moment. Marc-Antoine travaille de son côté, je ne regarde pas ce qu'il fait, nous découvrons sa copie lorsqu'il nous la transmet le matin même.

Elodie Gossuin : Marc-Antoine Le Bret a un style différent de ce qui se fait ailleurs et aujourd'hui il est devenu indispensable au "Meilleur des réveils". Il permet de traiter des sujets trop lourds et difficiles que nous ne pourrions pas traiter de notre côté. Il nous permet de rester dans le bon plan et la bonne humeur, dans le service et les infos sourire.

Le réveil sonne vers 4h00 pour nous !

Si la matinale débute à 6h00, l'équipe arrive à RFM bien avant. Pascal Atenza et Albert Spano se lèvent à 4h00. Pascal arrive à la radio vers 5h00 et Albert vers 5h30. Elodie qui s'est levée à 4h15 arrive plus tard car elle habite à 90 minutes de Paris en voiture.

Pascal Atenza : Je travaille l'éditorial le matin même. Aujourd'hui avec les réseaux sociaux, l'information va très vite et une information que nous aurions repérée la veille au soir pourrait avoir été largement diffusée dans la nuit. Nous préparons donc juste avant l'émission avec des informations tombées pendant la nuit ce qui nous donne une certaine fraicheur.

Albert Spano : Nous avons un producteur, Pascal Atenza qui nous aide beaucoup dans la préparation de l'émission mais qui ne fait pas tout. Je prépare beaucoup l'émission la veille mais je déteste arriver en dernière minute. J'aime bien arriver un peu avant pour relire mes interventions. Je ne laisse pas trop la place au hasard même s'il y a une part d'improvisation pendant les jeux par exemple. Je veux que les choses soient verrouillées et que nous ayons un conducteur précis.

Pour sa part, Elodie relit les interventions que Pascal Atenza lui a préparées en arrivant et y apporte sa touche, son humeur et son ton.

L'ambiance est la même à l'antenne que dans les couloirs de RFM

Hors antenne, l'ambiance est chaleureuse. Le duo d'animateurs discute avec Bruno, le réalisateur. Ça se charrie beaucoup. Pascal Atenza passe dans le studio pour relire les textes avec Elodie et surveiller la troupe. Les personnels de RFM qui arrivent petit à petit s'arrêtent saluer l'équipe de la matinale. Quant à Sylvain, le journaliste, il rejoint le duo en studio pour les flashes nationaux. En revanche, il s'installe dans le second studio pour la météo en Ile-de-France.

Vers 8h10, Marc-Antoine Le Bret arrive, salue l'équipe et se pose dans le second studio pour relire son texte. Elodie Gossuin s'isole pour se coiffer et se maquiller avant "Le Bret du faux", la pastille humoristique est en effet filmée pour une diffusion en Facebook Live et une mise à disposition en podcast vidéo. Dans son sillage, différents collaborateurs de RFM arrivent en studio pour assister à la chronique. Julie arrive à son tour pour préparer le live vidéo. Elle installe Albert Spano et Elodie Gossuin l'un à côté de l'autre dans le champ de la même caméra pendant que l'imitateur s'installe en face dans le champ de la seconde caméra. Pendant la chronique, les rires fussent dans le studio sans retenue. Après sa chronique, Marc-Antoine Le Bret repart aussi discrètement qu'il est arrivé.

Quant à Karine Ferri, je n'ai pas eu la chance de la croiser car l'animatrice est rarement en studio. En effet, mariée à un joueur de football du Stade rennais et jeune maman (son fils est né en avril 2016) elle vit désormais à Rennes. Elle présente donc sa chronique "Music Story" depuis chez elle. Parfois, elle vient en studio lorsqu'elle est sur Paris pour la présentation d'une émission de télévision ou la présentation des tirages du Loto.

Un duo naturel et plein de bonne humeur

Lorsque vous êtes dans les studios de RFM, une chose vous saute très vite aux yeux : la bonne ambiance qui règne dans l'équipe et la complicité au sein du duo. Pascal Atenza se réjouie de voir qu'Elodie et Albert ont très vite eu une vraie complicité, une complicité qui se sent à l'antenne. Mais il est aussi très fier que l'équipe dans son ensemble fonctionne bien et s'entende aussi bien.

Elodie Gossuin : J'ai le sentiment qu'avec Albert, nous sommes un binôme, non pas qui frôle la perfection professionnelle - ce qui serait prétentieux à dire - mais qui frôle la perfection à titre personnel. Nous sommes complémentaires avec des compétences différentes. Les compétences d'Albert sont bien au-delà des miennes en termes techniques et de maitrise du média. Nous sommes complémentaires dans notre vision des choses et dans la répartition des rôles.

Au sein du duo, même s'ils ont évoqué la question de la répartition des rôles au tout début de leur collaboration, celle-ci s'est faite naturellement entre eux deux.

Albert Spano : J'ai fait le pari du naturel. Je pense que le secret est d'être à l'antenne comme nous sommes chez nous ou dans les couloirs de la radio. Il n'y a pas de rôle à jouer. Pour moi, Elodie Gossuin est superbe physiquement mais elle est mieux en maman. A l'antenne, c'est mieux d'écouter la maman que la Miss France. Je ne travaille pas avec Miss France mais avec une animatrice.

Albert Spano assure plutôt le côté technique : les annonces, les désannonces et les relances. Elodie Gossuin assure tout le côté animation avec naturel et le sourire. La répartition des rôles est équilibrée et naturelle. "Nous animons une émission à deux".

Albert Spano : Je suis hyper fier de nous parce que nous nous sommes trouvés dès la première émission que nous avions faite, sans annonce, le vendredi avant la rentrée officielle de RFM. Cela a été une façon pour nous de faire une première en nous déchargeant de la pression. Et nous avons été carrés. A la deuxième émission, nous nous sommes retrouvés à l'identique.

Le duo explique n'avoir fait quasiment aucun entrainement en amont pour la matinale et avoir principalement travaillé avec Marc-Antoine Le Bret afin de caler leur duo avec l'imitateur.

Albert Spano : Nous faisons nos premières vannes entre nous à partir de 5h30 ce qui nous met dans une bonne ambiance avant la prise d'antenne. Il y a une super ambiance dans l'équipe. Nous sommes en train de devenir une machine de guerre. Je prends le pari !

Elodie : Et moi, je suis un tank ! (Rires)

La manière dont se sont passées les délocalisations - des moments pas toujours faciles à gérer - conforte l'opinion d'Albert Spano sur la complicité du duo tandis qu'Elodie trouve que ces délocalisations étaient à leur image : dans la vraie vie des gens [NDLR : la matinale s'est délocalisée chez un auditeur et dans un hypermarché].

Nous sommes plus qu'un duo, nous sommes des jumeaux !

Le duo explique avoir atteint une compréhension intuitive à l'antenne "comme un vieux couple peut comprendre ses silences". Et Elodie d'ajouter "J'ai un mari et j'ai un autre homme dans ma vie : Albert !" (Rires).

Albert Spano pense que cette compréhension intuitive facilite le naturel de leurs interventions. Et pour lui s'est important car cela veut dire que le jour où l'un des deux est moins bons, moins en forme, l'autre peut le soutenir, le rattraper. "Le fait de ne pas porter l'émission seul m'aide. Tant que nous ferons l'émission à deux, cela sera une force pour nous" ajoute Albert Spano.

Elodie : Nous n'avons pas de problème d'égo entre nous. Donc cela ne pourrit pas notre relation personnelle. Donc cela ne pourrit pas notre relation à l'antenne. Nous avons une telle confiance entre nous qu'il m'est arrivé de leur confier des choses personnelles comme je ne l'avais jamais fait dans le cadre professionnel. Bon si ça se trouve ce que je dis sera dans le prochain livre d'Albert qui sortira dans un an ! (Rires).

Des délocalisations magiques dans la vraie vie

De son côté, lorsqu'il évoque les deux dernières délocalisations de la matinale, chez un auditeur et dans un hypermarché, Pascal Atenza a des étoiles dans les yeux.

Pascal Atenza : Lorsque nous avons proposé de réaliser la matinale depuis chez un auditeur, nous avons eu 2000 participations. Impressionnant ! Nous sommes partis chez un gars pour qui c'était le plus beau jour de sa vie, il avait passé deux jours à faire le ménage. Nous y sommes allés un peu à reculons sur le projet ne sachant pas trop ce que nous ferions mais finalement cela a été un moment génial. Nous avons d'ailleurs envie de recommencer d'ici la fin de la saison.

La délocalisation dans un hypermarché de Pessac (près de Bordeaux) a aussi été une expérience étonnante pour l'équipe. En arrivant à 5h30 à l'hypermarché, ils ont trouvé 200 auditeurs devant la porte. Ils imaginaient faire l'émission coincés dans le rayon surgelés alors qu'une super scène les attendait. Les artistes qui sont venus les rejoindre étaient ravis. "Nous en sommes sortis ravis avec une ambiance et un public géniaux. Ça reste un grand souvenir au final !"

Entre les audiences qui sont globalement "mieux que les années précédentes" (*) et le duo qui fonctionne bien, tout semble indiquer que l'équipe sera encore présente à la rentrée 2017 sur RFM.

(*) "Le meilleur des réveils" est la deuxième matinale sur les musicales adultes en national et la première en Ile-de-France. Sources : enquêtez "126.000 Radio" de Médiamétrie sur la période janvier-mars 2017 / audience exprimée en quart d'heure moyen.