Le 22 décembre 1937,
Pierre Bouteiller voit le jour à Angers. Son père travaillant à
la Banque de France, il est souvent muté entraînant la famille
aux six coins du pays (Rennes, Le Havre, Marseille, Sedan,
Limoges…). Dans sa jeunesse, il joue du violon et du piano
rêvant de devenir chef d'orchestre. Mais le solfège l'assommant,
il joue du piano en dilettante. Pendant ses études de
psychologie à Paris, il fait partie d'un groupe de jazz et
écoute "Pour ceux qui aiment le jazz" sur Europe n° 1.
En
1958, Pierre Bouteiller s'inscrit à la Coupe des
reporters, un concours de jeunes reporters organisé par Europe
n° 1. Il remporte le concours ex aequo avec Philippe Labro. Tous
les deux gagnent un stage au sein de la rédaction dirigée par
Maurice Siégel et Jean Gorini.
En 1968, devenu un
spécialiste des sujets culturels, Europe 1 lui confie "Je sors
pour vous" en quotidienne.
En 1969, Pierre
Bouteiller diffuse une imitation du Général de Gaulle par Henri
Tusot.
Cette imitation jugée irrespectueuse lui vaut d'être licencié.
Il assumera en déclarant "Il faut être viré régulièrement".
En octobre 1969,
Roland Dhordain l'invite à rejoindre France Inter. Il présente
l'émission "Embouteillages" pendant deux saisons.
A la rentrée 1971, il
lance le "Magazine de Pierre Bouteiller" en quotidienne.
L'émission sera aussi diffusée le samedi à partir de la rentrée
1972 pendant trois saisons.
A la rentrée 1978,
Pierre Bouteiller présente "Bloc-notes" sur France Inter durant
une saison.
A la rentrée 1981, il
arrête le "Magazine de Pierre Bouteiller" et prend en charge
"Inter-Hebdo" le samedi pendant une saison.
En 1981, tout en
restant sur France Inter, il est nommé directeur des variétés de
TF1. Il restera en poste une saison, période pendant laquelle il
supprimera la diffusion du concours Eurovision de la chanson
qu'il ne tient pas en haute estime, il évoque "l'absence de
talent", "la médiocrité des chansons" et le qualifie de
"monument à la bêtise" ou bien "d'émission de merde". Sa
décision vaudra à la France d'être absente cette année-là du
concours aucune autre chaîne n'ayant eu le temps de reprendre le
flambeau. C'est lui met à l'antenne "Droit de réponse",
l'émission de débats de Michel Polac.
A
la rentrée 1982, il prend la présentation du "Magazine
de Pierre Bouteiller" dans une version dominicale. France Inter
lui confie aussi la présentation de l'émission "le Masque et la
plume". Il succède à François-Régis Bastide et fait le choix d'
élargir les thèmes de l'émission à la chanson, à la mode et à la
musique.
De 1983 à 1986, Pierre
Bouteiller présente "Carnets de notes" sur France Musique.
En
1987, il écrit avec Alain de Sédouy "les voix de la France"
(éditions Calmann-Lévy).
A la fin de la saison 1987-1988,
il arrête le "Magazine de Pierre Bouteiller".
A la rentrée 1989,
Pierre Bouteiller est nommé directeur des programmes de France
Inter. Il cède alors la présentation du "Masque et la plume" à
Jérôme Garcin. Il fait revenir Bernard Lenoir, donne sa chance à
Laurent Ruquier avec "Rien à cirer" et met à l'antenne Jean-Luc
Hees avec "Synergie" et " Passées les bornes : il n'y a plus de
limite " de Gérard Lefort.
En 1990, il est fait
chevalier de la Légion d'honneur.
En 1996, il se porte
candidat à la présidence du groupe Radio France mais Michel
Boyon lui est préféré.
A la rentrée 1996,
Pierre Bouteiller quitte la direction des programmes de France
Inter et prend la présentation du magazine quotidien "Quoi qu'il
en soit".
En
1999, il arrête la présentation de "Quoi qu'il en soit"
pour prendre la direction de France Musique. Nommé par
Jean-Marie Cavada, nouveau président de Radio France, il est à
l'origine de la diversification de la grille des programmes de
la station. Son travail se matérialisera par l'apparition d'un
"s" au nom de la station.
En 2004, il quitte la
direction de France Musique et est mis à la retraite par le
nouveau PDG de Radio France, Jean-Paul Cluzel.
En 2006, Pierre
Bouteiller publie "Radioactif : Souvenirs" (éditions Robert
Laffont).
En 2006, Jean-François
Bizot et Frank Ténot (qui ont repris la radio TSF Jazz en 1999)
font appel au grand passionné de jazz qu'est Pierre Bouteiller.
Il prend alors les commandes de "Si bémol et fadaise" diffusée
dans un premier temps le matin puis le dimanche. Son émission
prend comme générique un morceau de jazz qu'il utilisait déjà
sur France Inter pour "Quoi qu'il en soit".
Le dimanche 28 juin 2015,
il présente le dernier numéro de "Si bémol et fadaise" sur TSF
Jazz.
Le 10 mars 2017,
Pierre Bouteiller meurt à l'âge de 82 ans à Paris.
Les anecdotes en plus :
>
Pierre Bouteiller a aussi été critique de cinéma pour
le Quotidien de Paris alors dirigé par Philippe Tesson et a
travaillé pour M6 à la création d'un rendez-vous culturel
quotidien.
> Homme à l'humour caustique, Pierre
Bouteiller a déclaré un jour "Radio France c'est simple : si
cela parle, c'est France Musique, s'il y a de la musique, c'est
France Info qui est en grève."
Nota : Les biographies présentées par Histoire(s)
radiophonique(s) sont essentiellement radiophoniques. De ce
fait, les autres talents des personnalités présentées ne sont
évoqués que dans les (très) grandes lignes.
Sources : Wikipédia, France inter, Europe 1 | Photo : Gallier
pour France Inter, Roger Picard pour France Inter, Le Parisien