En quelques mois, Léa Lando s'est imposée comme l'une des
révélations de "Ça pique mais c'est bon". Pourtant
destinée à une belle carrière de juriste, elle a préféré le
monde du spectacle à la robe noire. Passée par la télévision et
la radio avant de se frotter à la scène, l'humoriste rêve de
cinéma. Rencontre avec la plus célibataire des chroniqueuses
d'Europe 1…
Europe 1, le11 avril 2017. Après avoir assisté à l'enregistrement
d'une émission d'Anne Roumanoff, je quitte le studio Merlin
alors qu'arrive Adriana Karembeu, invitée de la deuxième
émission enregistrée ce mardi, pour rejoindre une autre
femme : Léa Lando. Depuis la rentrée 2016, l'humoriste officie
régulièrement comme chroniqueuse dans "Ça pique mais c'est bon"
où elle a le rôle de la célibataire endurcie. Fidèle auditeur de
l'émission, Léa fait partie de mes coups de cœur radiophoniques
de la saison. J'avoue ne pas bouder mon plaisir de la rencontrer
d'autant qu'elle est aussi naturelle, drôle et belle en vrai
qu'à la radio... Et qu'elle m'a fait gagner un bon d'achat
de 500 euros chez Habitat lors d'un jeu de Noël en décembre
dernier...
Etre avocate est une bonne formation pour le specatcle
Ce n'est pas une légende : à un mois de passer l'examen pour
être avocate, Léa Lando abandonne ses études pour se lancer dans
le monde du spectacle. A l'époque, elle rêve de cinéma. Elle
commencera comme animatrice à la télévision sur des chaînes du
câble et du satellite comme Filles TV ou MCE.
Peuleux
: Tu n'as jamais regretté d'avoir abandonné tes études de Droit
?
Léa Lando : Non. Mais nous sommes beaucoup à avoir fait des
études de Droit avant de tourner vers le monde du spectacle.
Etre avocat est une bonne formation, ça t'apprend la rigueur et
l'écriture, ça t'apprend à parler en public et à être
convainquante… même quand tu mens !
Après avoir reçu Max en interview sur Filles TV, l'animateur lui
propose de venir travailler avec lui sur le morning d'Ado FM.
Après une saison pleine de bons souvenirs, elle part sur
Générations, toujours pour un morning.
Léa Lando : Je suis du matin mais le morning ça pique trop
!
Un jour, alors qu'elle passe un casting de comédienne pour
Canal+, le truffier du festival "Juste pour rire" la repère. Le
monsieur a déjà découvert Gaspard Proust, Florence Forresti ou
Franck Dubosc. Il discute et pendant 2 à 3 ans, il l'appelle
régulièrement la poussant à monter sur scène.
Léa Lando : Il m'a eu à l'usure. Il m'a poussé, suivi puis
accompagné pendant mes 3 ans de scène.
Léa monte sur scène avec son premier spectacle en 2012. Elle le
promène de salle en festival jusqu'en 2016 où elle arrête pour
pouvoir écrire son prochain spectacle annoncé pour octobre 2017.
Anne Roumanoff ne me lâche plus !
Sa rencontre avec Anne Roumanoff est "une histoire incroyable".
Un jour, elle reçoit un message Facebook de l'humoriste en rouge
qu'elle n'a jamais croisé mais qui lui écrit avoir beaucoup
entendu parler d'elle et lui propose de venir participer à son
émission "Samedi Roumanoff" diffusée sur Europe 1. Le message se
termine par "Amitiés, Anne Roumanoff" avec un numéro de
téléphone portable. Au début, Léa Lando croit à une blague avec
un faux profil Facebook d'autant qu'elle ne voit pas pourquoi
l'humoriste qui cartonne sur Europe 1 viendrait chercher une
débutante comme elle. Et cela sans la rencontrer ou la tester
avant. Pensant que quelqu'un se moque d'elle, elle répond avec
humour : "Oui mais bien sûr. Avec plaisir." Peu de temps après,
elle se retrouve bien à Europe 1 et participe une première fois
à "Samedi Roumanoff".
Léa Lando : Ça a plutôt bien marché. Elle m'a reprise pour des
remplacements de chroniqueurs. Et finalement, je suis devenue
titulaire la seconde saison. Depuis elle ne me lâche plus
(rires) !
Lorsqu'Anne Roumanoff l'appelle pour rejoindre la bande de "Ça
pique mais c'est bon !" à la rentrée 2016, Léa Lando n'hésite
pas une seconde. Elle se dit très heureuse de pouvoir partir
dans une nouvelle aventure avec Anne Roumanoff. Et cela d'autant
plus que les deux femmes étaient restées sur leur faim après
l'arrêt brutal de "Samedi Roumanoff" pourtant très écouté.
Elles étaient heureuses de retravailler ensemble et avaient
comme une revanche à prendre.
Ma chronique a été bonne, si l'invité a réagi
Peuleux
: Comment prépares-tu tes chroniques ?
Léa Lando : Je ne prépare rien du tout moi ! Tu plaisantes,
j'arrive les mains dans les poches (rires) ! Non, je prépare
différemment selon que c'est une émission d'actualité ou une
émission avec un invité. Si c'est de l'actualité, je regarde les
informations pour m'inspirer un sujet à traiter avec humour et
de manière décalée. Je me pose alors chez moi pour travailler.
Lorsque c'est un invité, j'étudie son parcours et ce qu'il a
fait. J'essaye de l'inclure dans la chronique et dans
l'actualité. Je travaille souvent la veille pour être fraîche
dans l'actualité.
Si Léa Lando prépare aussi les réponses aux questions qu'Anne
Roumanoff lance désormais à ses chroniqueurs, la préparation des
"Top 10" ou des brèves d'actualité est un travail collectif.
Tous les chroniqueurs écrivent et les meilleurs textes sont
gardés puis répartis entre les chroniqueurs présents ce jour-là.
Léa Lando : Ce qui fait que parfois, c'est un autre chroniqueur
qui lit ce que j'ai écrit. Didier Porte peut lire une de mes
blagues tandis que je vais lire une brève écrite par Arnaud
Demanche. Parfois, des vannes peuvent tomber à l'eau car celui
qui lit n'a pas l'intonation que nous avions imaginée en
l'écrivant.
Peuleux : Quand tu as l'invité en face de toi, comment fais-tu
pour l'emmener dans ton petit monde ?
Léa Lando : C'est toute la difficulté de l'exercice ! Il n'y a
pas de recette miracle. Je me dis que ma chronique a
été bonne, si l'invité a réagi. Que sa réaction ait été bonne ou
non.
Peuleux : Tu as déjà eu un flop avec un invité ?
Léa Lando : Oui, avec Florian Philippot. Nous ne savions pas
comment nous préparer à cette émission, nous n'avions pas
forcément envie de recevoir quelqu'un du FN mais il le fallait
par équité des temps de parole. Et puis, nous nous devons d'être
impartiaux et de traiter tous les invités à l'identique. Anne
était stressée. Moi, j'intervenais en dernière alors que
tous les clichés sur ou contre le Front National étaient passés.
En plus, je m'adressais à lui avec l'accent juif. Comme il avait
dit que c'était très cliché de dire que le FN était antisémite
et raciste, qu'ils étaient passés à autre chose, ce fût pour moi
très délicat d'arriver en fin d'émission pour lui en remettre
une couche.
Il n'a pas été très à l'aise, moi non plus. Il a été vexé mais
c'était prévisible. Cela a créé une chronique qui a fait flop.
Nous sommes dans la vie comme à la radio mais en
poussant un peu les curseurs…
Peuleux
: Au fil des mois, j'ai le sentiment que parmi tous les
chroniqueurs de l'émission, tu es passée sur le haut du panier.
D'autant que tu es aussi celle qui annonce Anne pendant le tour
de table de début d'émission ? Tu es la chouchou de la chef ?
Léa Lando : J'ai couché avec Anne Roumanoff, c'est d'une
évidence ! Alors que Willy Rovelli toujours pas (rires) ! Je ne
sais pas si je suis sur le dessus du panier. Pour l'annonce, je
pense que cela vient du fait que nous nous connaissons bien
toutes les deux. Anne a cette qualité de s'entourer de jeunes
talents à qui elle veut donner une chance donc des gens qu'elle
connaît peu. Du coup, ceux qu'elle connaît mieux comme Willy
Rovelli, Chris Deslandes ou moi, la rassurons par notre présence
et notre complicité naturelle.
Peuleux : Dans l'émission, tu as le rôle de la fille jolie (ce
qui n'est pas faux), célibataire mais qui n'a pas de chance en
amour, qui ne trouve pas l'amour. C'est un rôle ou c'est la vérité ?
Léa Lando : C'est la vérité ! Olivia Moore joue la maman mais
c'est ce qu'elle est dans la vie. Didier Porte est le
grognon-ronchon mais c'est ce qu'il est dans la vie. Willy est
le chanteur d'opéra qui met l'ambiance en ayant du mal avec les
filles, c'est ce qu'il est dans la vie. Jérémy Lorca joue le gay
mais c'est ce qu'il est dans la vie. Nous sommes à l'antenne
comme nous sommes dans la vie mais en poussant un peu les
curseurs.
Peuleux : Mais du coup, cette image de célibataire que tu
renvoies à la radio n'a pas comme conséquence de te faire
draguer par plein de mecs dans la rue ?
Léa Lando : Je suis une éternelle célibataire et je ne me fais
pas draguer dans la rue. Les gens pensent peut-être que je
déconne à l'antenne, c'est là le problème (rires) ! J'ai même
reçu un tweet me disant "on a compris, ce n'est plus drôle",
j'ai répondu que ce n'était pas drôle parce que c'était vrai !
Pareillement, nous répétons mille fois qu'Anne est gourmande,
qu'elle aime le chocolat ou qu'elle est tout le temps au régime…
Mais c'est tellement vrai ! Du coup, les gens qui nous suivent
régulièrement peuvent avoir l'impression de faire partie de nos
vies.
Peuleux : Tu es belle, tu es drôle, tu commences à avoir du
succès mais tu es célibataire ! Tu es chiante ou quoi ?
Léa Lando : (Rires) Oui c'est ça ! Elle est bien ta question !
Non, je suis assez exigeante. Comme dirait ma mère, il vaut
mieux être seule que mal accompagnée. Je suis seule depuis
longtemps parce que je suis chiante, exigeante et prudente.
"Ça pique mais c'est bon !", c'est pour le plaisir, pas
l'argent…
Lorsque
vous demandez à Léa de parler d'Anne Roumanoff, elle ne tarie
pas d'éloges. Elle lui reconnaît la grande qualité de faire
partie des rares personnes dans le métier à tendre la main à de
jeunes artistes. Elle la décrit aussi comme une grande bosseuse,
une stakhanoviste du boulot.
Léa Lando : Son autre qualité est qu'elle sait s'entourer de
gens de qualité (sourire) mais elle est aussi généreuse. Elle
est top ! C'est un modèle sur lequel beaucoup de gens devraient
se calquer. Elle n'est pas arrivée là par hasard. Elle a
beaucoup travaillé, elle a du talent, elle est généreuse. Elle m'épate…
Si l'émission d'Anne Roumanoff est reconduite à la rentrée
prochaine, Léa Lando resignera de suite "si elle me paye plus !"
avant d'ajouter qu'elle vient travailler pour le plaisir et non
pour l'argent.
A l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits
des femmes, Rire & Chansons a consacré sa journée aux femmes
humoristes. Parmi les drôles de dames qui se sont succédées au
micro de la radio du rire, il y avait Léa Lando qui a eu sa
propre émission.
Léa Lando : J'ai été reçue comme Léa Lando l'humoriste. Je n'ai
pas encore l'habitude d'être l'invitée principale. Mais mes
sketches passent de temps en temps sur Rire & Chansons dont un
sketch que j'avais fait à "l'Open du Rire". L'équipe a été top.
Et puis, c'est toujours bien de parler des Droits de la Femme.
Peuleux : Ça ne t'a pas donné envie d'avoir ta propre émission ?
Léa Lando :
Pourquoi pas… Pourquoi pas…
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