Même le week-end, les matinales sont des éléments essentiels de
la grille des programmes des radios. Depuis la rentrée 2018,
c'est Bernard Poirette qui préside la tranche d'information
matinale d'Europe 1 le week-end. Un dimanche matin, je me suis
glissé dans les coulisses de ce rendez-vous d'information…
Depuis fin août 2018,
Bernard Poirette a pris la suite de Wendy Bouchard aux commandes
de cette matinale après une longue carrière à RTL. La séparation
a été douloureuse mais le journaliste semble bien acclimaté à sa
nouvelle radio et à sa nouvelle équipe. Si Europe 1 communique
peu sur ses audiences ces derniers mois, il se dit que la
matinale week-end réalise l'une des meilleures audiences de la
station. Qui plus est, on estime que 200 000 auditeurs de RTL
auraient suivi Bernard Poirette sur Europe 1.
Aux
côtés de Bernard Poirette travaille Fabrice Lafitte, un "vieux
de la vielle à Europe 1". Habitué des matinales notamment le
week-end, Europe 1 lui a demandé de poursuivre sur la matinale
week-end afin de faire profiter son expérience à cette tranche
dans un contexte de relance et avec l'arrivée d'un nouvel
anchorman. Avec Bernard Poirette, ils ont ainsi travaillé sur le
choix des chroniques mises à l'antenne mais aussi validé le
choix de Justine comme meneuse de jeu.
Au cœur de la rédaction…
Dimanche
7 avril. Il est un peu avant 7h00 lorsque j'arrive dans les
nouveaux locaux d'Europe 1 rue des Cévennes. Alexandre Lepoutre,
assistant de la matinale week-end, me guide. Les couloirs sont
silencieux. La rédaction est désertique. Ou presque car autour
du studio Lagardère, le studio de l'information, une petite
dizaine de personnes est au travail. Avec sérieux mais beaucoup
de bonne humeur.
Bernard Poirette est en studio. A ses côtés, Lenaïc Monier qui
présente le journal de 7h00 et Justine, la meneuse de jeu.
J'entre dans la régie où Fabrice Laffite est aux commandes. A
côté de lui, Christopher Fillocque, journaliste du bocal. Le
bocal étant l'endroit où toutes les informations (dépêches,
communiqués de presse, reportages…) arrivent.
Après avoir humer les odeurs de viennoiseries, de café et de jus
d'orange à l'entrée de la rédaction, j'assiste à une dégustation
de pâté et de saucisson en régie.
Ça
plaisante beaucoup entre la régie et la meneuse de jeu à travers
les micros qui permettent de se parler hors antenne. Ça vanne
même parfois sec dans les deux sens !
Une semaine de travail en amont du week-end
Le
travail de préparation de la matinale de ce dimanche a débuté
dès lundi dernier. En effet, dès le lundi, le réalisateur
commence à étudier la programmation musicale du week-end suivant
avec des propositions en lien avec l'actualité. Une partie du
travail amont se fait alors par messagerie électronique.
A
partir du jeudi, Alexandre Lepoutre entre en relation avec les
chroniqueurs pour caler les sujets et les reportages. Sur les
indications de Bernard Poirette et de Sébastien Guyot, rédacteur
en chef de la matinale, ils commencent aussi à caler les
inviter. Et ce n'est pas facile de faire venir des responsables
politiques ou syndicaux un samedi ou un dimanche à 8h00 pour
parler d'une actualité qui les a déjà occupée toute la semaine.
A
partir du jeudi, l'équipe commence aussi les enregistrements des
chroniques et interviewes qui ne seront pas assurées en direct.
Par exemple, Anicet Mbida qui présente une chronique innovation du
lundi au vendredi dans la matinale de Nikos Aliagas, enregistre
son intervention du samedi avec Bernard Poirette. De même,
l'invité culture est enregistrée avant le week-end. Mais le
talent de l'anchorman (présentateur de la tranche d'information)
et du réalisateur ne laissent rien deviner à l'antenne.
Tous
ces éléments qui composent la matinale sont retranscrits dans un
conducteur d'antenne que le réalisateur donne à chaque personne
présente en studio ou régie. Il est établi quasiment à la
seconde près en tenant compte des écrans publicitaires.
Une matinale qui commence la nuit…
Si
la matinale débute à 6h00, l'équipe de la matinale est arrivée
bien avant. Les journalistes sont là depuis 2h30 pour certains.
Ils épluchent les dépêches de la nuit, construisent leurs
journaux. Lénaïc Monnier assure les journaux de l'heure et le
journal des sports tandis que Sébastien Guyot assure les
journaux de la demie et tient le poste de rédacteur en chef.
Fabrice Lafitte est arrivé vers 2h45. Il a remonté certains
reportages ou certaines chroniques. Puis il cale les différents
sons qui seront diffusés : jingles, tapis sonore,
bandes-annonces, chroniques enregistrées, reportages…
Vers
4h20, c'est Maguy Lebon qui fait son entrée dans l'open space de
la rédaction. Maguy est assistante de rédaction. Elle aide
les journalistes présentateurs de journaux à préparer leurs
textes. Selon les cas, elle va taper les textes que le
journaliste lui dicte ou bien elle va les relire si le
journaliste les a tapés lui-même. Ce matin, Lénaïc Monnier tape
et Maguy Lebon relit. Dans tous les cas, Maguy m'explique
qu'elle est la première auditrice des journaux. Si elle trouve
une phrase pas assez claire ou qu'elle ne comprend pas le sens
d'une information, elle la corrige avec le journaliste. Puis
elle les imprime avec les relances pour Bernard Poirette avant
que le journaliste ne passe en studio.
A la
question "mais pourquoi tant de papier au lieu de mettre les
textes sur des tablettes ?", Maguy et Lénaïc me répondent : "par
sécurité, au cas où la technologie planterait !".
En
régie, Christopher Fillocque surveille les dépêches mais aussi
le temps qui passe par rapport au conducteur et parfois
conseille les journalistes en studio sur une information à
retirer pour récupérer quelques secondes perdues. Et comme
Bernard Poirette est un grand bavard, cela arrive régulièrement.
En
studio, Sébastien Guyot jette un œil à BFM TV le temps d'un
reportage. Il y voit un responsable des pompiers de Paris en
train de réagir en direct à l'impressionnant incendie d'un
immeuble parisien hier soir. Il demande à Christopher Fillocque
de relancer la journaliste qui essaye de le joindre depuis cette
nuit "il faut que nous l'ayons !". A défaut, charge à Christopher
Fillocque de capter le son de BFM TV pour le retransmettre à
l'antenne plus tard.
De
son côté, Alexandre Lepoutre répond aux questions de Bernard
Poirette : "regarde combien coute un air bag pour motard !",
"quelle est le titre exact de la fonction de l'invité de 8h15
?". Il lui transmet aussi quelques informations. Il accueille
les invités à l'entrée d'Europe 1, les installe dans une zone
d'attente puis en studio. Il échange aussi avec les chroniqueurs
présents et le reste de l'équipe.
Au
fond de l'open space, Valérie Darmon travaille sur ses points
météo installée à un bureau placé dans la zone de "Debout les
copains" et le long du passage menant vers les bureaux de
Bernard Poirette et de l'équipe de Patrick Cohen.
Vers
8h00, l'équipe de la matinale voit arriver Fabienne Le Moal qui
va préparer son journal de 12h30. Puis c'est l'équipe de Patrick
Cohen qui vient glisser les sujets qui seront abordés dans
"C'est arrivé demain".
Une fin d'émission détendue…
A
partir de 8h38, l'ambiance se détend d'un cran avec
l'enchaînement de l'interview culture et des "Balades
gourmandes" qui sont enregistrées. Pendant que les sons
passent à l'antenne, les blagues redoublent entre le
réalisateur, la meneuse de jeu et l'assistant de la matinale.
9h06, Bernard Poirette salue les auditeurs. La matinale est
finit. En studio, Lénaïc Monier part préparer le flash de 9h58.
Justine reste en place pour accompagner Patrick Cohen qui vient
s'installer. En régie, l'équipe de la matinale range ses
affaires pour laisser les manettes à l'équipe de "C'est arrivé".
Bernard Poirette sort à son tour du studio pour aller en régie,
il range le pâté et les cornichons avant de rejoindre son bureau
où il va ranger ses polars dans des cartons de ramettes de
papier.
Encore quelques échanges et plaisanteries avec les collègues qui
arrivent et chacun repart vers des occupations plus
personnelles. En chemin vers la sortie, on sent monter
l'agitation du côté du studio Merlin où le "Grand rendez-vous"
se prépare. Les techniciens sont au travail, la maquilleuse
déballe son matériel…
A la
semaine prochaine pour une nouvelle matinale week-end….
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