En
2000, après 4 ans de ce régime, Olivier veut reprendre un micro
et postule à RFM Nancy. "Le gars me rappelle pour me demander
quand je peux commencer. Je lui réponds demain. Il m'a pris pour
un fou étant donné la distance entre Nantes et Nancy mais il m'a
embauché. Et j'ai beaucoup appris avec lui".
Après quelques temps
dans l'est de la France, Olivier retrouve le sud-ouest comme
animateur sur 100% basée à Mazamet. Ensuite, il obtient un CDD
de 6 mois à Nostalgie Toulouse pour remplacer l'animateur
titulaire en congés sabbatique qui monte sa boite d'Internet.
"S'il ne revenait pas, il était convenu que je garde le poste.
Je n'ai jamais souhaité autant de bonheur à quelqu'un ! Au
final, je suis resté, j'ai déménagé à Toulouse et de là
l'aventure Nostalgie est partie". "J'ai été très bien coaché par
le responsable régional de Nostalgie car je ne connaissais pas
trop le format adultes".
Très vite, la
direction de Nostalgie lui demande de faire des remplacements à
Paris. Après le quatrième, elle lui demande s'il veut rester en
national. L'opportunité a été que Marc Leval quittait Nostalgie
et la direction cherchait quelqu'un pour remplacer dans la
grille celui qui remplacerait Marc Leval le matin.
Olivier Levasseur :
Là encore, cela montre bien que la vie est faite de concours de
circonstances et de choix impressionnants : à l'été 2010,
j'étais en remplacement à Paris et j'ai assisté à la naissance
de mon fils par téléphone alors que j'étais à l'antenne ! Il est
né le 8 août, on m'a demandé de monter à Paris le 12 août. Nous
avons tout lâché y compris la maison que nous faisions
construire. L'aventure totale !
J'ai toujours dit que j'étais un animateur de flux…
Peuleux : Depuis ton
arrivée sur Nostalgie en national, tu as souvent changé de
créneaux horaires. Ta spécialité, c'est bouche-trou !?
Olivier Levasseur :
(rires) Je ne sais pas trop répondre à la question, je ne fais pas la
grille des programmes ! Je pense que c'est peut-être parce je
suis le dernier arrivé donc le plus malléable et le plus
consentant à tous ces changements. Moi, cela ne pose pas de
problème à partir du moment où il y a un nouveau challenge à
chaque fois.
Peuleux : Tu es plus
semaine ou week-end ?
Olivier Levasseur : Les deux mon colonel
! Le week-end, c'est une décision de Nostalgie. Nous sommes des
soldats, nous faisons ce qu'on nous dit. Moi j'aime les deux,
l'essentiel est d'être à la radio ! A titre personnel, cela
m'arrange de n'être que le week-end car ça me permet de
m'occuper de ma boite de production en semaine. Je suis à
Nostalgie deux jours par semaine, je fais un petit passage en
semaine de temps en temps pour voir les collègues et des
remplacements…
Peuleux
: Depuis janvier 2016, ta tranche du week-end se partage entre
une tranche musicale classique et "Génération Nostalgie 80". Ton
style d'animation change-t-il entre les deux ?
Olivier Levasseur :
On essaye de rester le même mais finalement non : dès que tu
rentres dans la thématique années 80, tu es porté par une
ambiance différente, un peu discothèque, et ton style
d'animation change avec cette musique entraînante. Je suis un
peu plus rentre dedans.
Peuleux : Où va ta
préférence entre l'animation d'un flux et l'animation d'une
thématique ?
Olivier Levasseur :
J'ai toujours dit que j'étais un animateur de flux parce que
j'aime ça mais je me rends compte, peut-être parce que je
vieillis, que la thématique me plait bien aussi. Tu
personnalises plus ton émission avec des informations à aller
chercher.
Peuleux : Le jour où
Nostalgie te remercie, t'imagines-tu aller présenter un autre
format musical... de la dance, du rap et du heavy metal ?
Olivier Levasseur :
Je ne suis pas sûr qu'une radio jeune s'intéresse à moi, j'ai
une voix assez grave qui ne correspond pas trop à leur format.
Mais je me verrais bien sur Chérie FM !
Peuleux : C'est
possible de passer d'une radio à l'autre au sein de NRJ Group ?
Olivier Levasseur :
Le travail est le même : tu parles à des gens (un public
d'adultes pour les deux radios en question). Donc la façon de s'exprimer est la même sur ces
cibles similaires. Ce qui est très dur, c'est d'être très jeune
et de passer sur une radio adultes car tu dois adapter ton
animation pour une cible qui n'est naturellement pas la tienne.
Aujourd'hui, comme j'ai vieilli, je suis dans la cible (rires) !
Quant à aller sur Chérie FM, je n'ai pas officiellement demandé
mon transfert, j'ai plus tâté le terrain…
Peuleux : Selon le
moment de la journée, la manière d'animer un flux est-elle la
même ?
Olivier Levasseur :
Non absolument pas. Le matin, tu es là pour réveiller les gens,
leur donner la pêche, leur mettre la banane, tu as un style plus
rentre dedans, plus attentionné et plus convivial. L'après-midi,
sur le 12-16, tu les accompagnes sans les speeder pendant qu'ils
sont au travail ou chez eux, donc tu calmes le jeu. En fin de
journée, les gens rentrent du boulot, tu vas essayer d'attirer
leur attention, tu es convivial et compatissant.
Peuleux : Animes-tu
ta tranche musicale pareil en semaine que le week-end ?
Olivier Levasseur :
Je me suis posé la question lorsque j'ai remplacé Christophe
Ravet en soirée il y a peu. Et en fait, non ce n'est pas pareil. Le
week-end, tu accompagnes des gens qui partent faire la fête avec
des copains. Alors qu'en semaine, les gens sont plus sur le
chemin du retour à la maison en sortant du travail ou de la
salle de sport. Le dialogue n'est pas le même.
Peu importe le nombre d'auditeurs, je me donne à fond !
Peuleux
: Le soir le week-end, les français sont plus devant la
télévision qu'à l'écoute de la radio, tu ne te sens pas seul ?
Olivier Levasseur :
Il m'arrive de me poser la question mais je m'en moque ! Je sais
qu'il y a du monde et peu importe leur nombre, je me donne à
fond. C'est comme un artiste qui monte sur scène, il fait son
spectacle pareil qu'il y ait 3 ou 3000 personnes dans la salle.
A la radio, c'est pareil sauf que nous ne voyons pas les
auditeurs.
Quant à donner les
audiences de sa tranche, Olivier Levasseur en est incapable : il
a vu les chiffres mais ne les a pas retenu, il sait juste
qu'ils sont dans le vert…
Peuleux : Comment
définis-tu ton style ?
Olivier Levasseur :
Peut-être bon camarade toujours à blaguer, à compatir et à aller
de l'avant.
Peuleux : Est-ce que
le ton que tu as à l'antenne est le même au début de ta tranche
qu'à la fin ?
Olivier Levasseur :
Autrement dit est-ce que je m'endors (rires) ! Non car je
fatigue, c'est physiologique. Donc passé le cap des 22h00, mon
animation va changer un peu mais je me bats pour rester
identique jusqu'au bout. Nous sommes des professionnels (rires)
!
Et il en faut de
l'énergie sur Nostalgie car la consigne sur les soirées du
week-end est de parler six fois par heure, "On accompagne
vraiment les gens !"
Et pour celles et
ceux qui se demandent encore pourquoi j'ai parlé d'un "animateur
au nom de pirate" en introduction, voici la réponse : le vrai
nom d'Olivier n'est pas Levasseur car il a jugé son vrai nom à
particule trop compliqué et trop long pour l'antenne : "J'ai gardé mon prénom et pour mon
nom d'antenne j'ai fait un double clin d'œil : d'une part à
"Arthur et les pirates" et d'autre part à mes origines
réunionnaises puisqu'Olivier Levasseur est un pirate connu à La
Réunion".