Peuleux | Le monde de Spirou et Fantasio

 ENTRETIEN AVEC...  OLIVIER LEVASSEUR / NOSTALGIE | 09/04/2016

Animateur des soirées de Nostalgie le week-end, Olivier Levasseur a fait un petit tour de France avant de poser ses valises à Paris. Animateur de flux, il a une vision très conviviale de son métier et il a des rêves… Rencontre avec un animateur au nom de pirate !

 

Né en 1977 sur l'île de La Réunion, Olivier Levasseur fait ses premières armes sur des radios associatives locales. Pour ses débuts professionnels, il intègre la première équipe de NRJ Réunion. Sébastien Folin en est directeur d'antenne et Manu Payet y est standardiste. "Tu débutes dans un grenier avec les musiciens de Bob Marley en train de fumer leurs pétards ou avec James Brown qui te tape dans le dos alors que tu viens de l'annoncer sur scène pour un concert. Belle expérience !" En parallèle de NRJ, Olivier travaille chez un réparateur de matériels Apple avant d'enchainer, de 19h00 à minuit, avec les disques à la demande à la radio.

L'aventure NRJ Réunion s'arrête lorsqu'Olivier doit quitter l'Océan indien afin de poursuivre ses études supérieures à Bayonne. Mais il retrouve assez vite un micro avec un remplacement à NRJ Bordeaux. A l'issue de cet intérim, NRJ souhaite lui proposer un poste d'animateur en locale mais aucun poste ne se libère. Sa femme étant mutée à France Bleu Loire-Océan (Nantes), NRJ envisage de lui confier le poste d'animateur sur NRJ Saint-Nazaire qui doit prochainement ouvrir. Sauf que la fréquence ouvrira en réémetteur de NRJ Nantes. Pendant 4 ans, Olivier arrête la radio et entame une carrière d'agent de sécurité et garde du corps : "Je suis quand même un peu resté dans la musique car j'ai fait des tournées avec Johnny Hallyday ou U2 comme bodyguard".

 

La Réunion, Bayonne, Bordeaux, Nantes, Nancy, Mazamet, Toulouse, Paris... la vie est une suite d'opportunités !

 

En 2000, après 4 ans de ce régime, Olivier veut reprendre un micro et postule à RFM Nancy. "Le gars me rappelle pour me demander quand je peux commencer. Je lui réponds demain. Il m'a pris pour un fou étant donné la distance entre Nantes et Nancy mais il m'a embauché. Et j'ai beaucoup appris avec lui".

Après quelques temps dans l'est de la France, Olivier retrouve le sud-ouest comme animateur sur 100% basée à Mazamet. Ensuite, il obtient un CDD de 6 mois à Nostalgie Toulouse pour remplacer l'animateur titulaire en congés sabbatique qui monte sa boite d'Internet. "S'il ne revenait pas, il était convenu que je garde le poste. Je n'ai jamais souhaité autant de bonheur à quelqu'un ! Au final, je suis resté, j'ai déménagé à Toulouse et de là l'aventure Nostalgie est partie". "J'ai été très bien coaché par le responsable régional de Nostalgie car je ne connaissais pas trop le format adultes".

Très vite, la direction de Nostalgie lui demande de faire des remplacements à Paris. Après le quatrième, elle lui demande s'il veut rester en national. L'opportunité a été que Marc Leval quittait Nostalgie et la direction cherchait quelqu'un pour remplacer dans la grille celui qui remplacerait Marc Leval le matin.

Olivier Levasseur : Là encore, cela montre bien que la vie est faite de concours de circonstances et de choix impressionnants : à l'été 2010, j'étais en remplacement à Paris et j'ai assisté à la naissance de mon fils par téléphone alors que j'étais à l'antenne ! Il est né le 8 août, on m'a demandé de monter à Paris le 12 août. Nous avons tout lâché y compris la maison que nous faisions construire. L'aventure totale !

 

J'ai toujours dit que j'étais un animateur de flux…

 

Peuleux : Depuis ton arrivée sur Nostalgie en national, tu as souvent changé de créneaux horaires. Ta spécialité, c'est bouche-trou !?

Olivier Levasseur : (rires) Je ne sais pas trop répondre à la question, je ne fais pas la grille des programmes ! Je pense que c'est peut-être parce je suis le dernier arrivé donc le plus malléable et le plus consentant à tous ces changements. Moi, cela ne pose pas de problème à partir du moment où il y a un nouveau challenge à chaque fois.

Peuleux : Tu es plus semaine ou week-end ?

Olivier Levasseur : Les deux mon colonel ! Le week-end, c'est une décision de Nostalgie. Nous sommes des soldats, nous faisons ce qu'on nous dit. Moi j'aime les deux, l'essentiel est d'être à la radio ! A titre personnel, cela m'arrange de n'être que le week-end car ça me permet de m'occuper de ma boite de production en semaine. Je suis à Nostalgie deux jours par semaine, je fais un petit passage en semaine de temps en temps pour voir les collègues et des remplacements…

 

Peuleux : Depuis janvier 2016, ta tranche du week-end se partage entre une tranche musicale classique et "Génération Nostalgie 80". Ton style d'animation change-t-il entre les deux ?

Olivier Levasseur : On essaye de rester le même mais finalement non : dès que tu rentres dans la thématique années 80, tu es porté par une ambiance différente, un peu discothèque, et ton style d'animation change avec cette musique entraînante. Je suis un peu plus rentre dedans.

Peuleux : Où va ta préférence entre l'animation d'un flux et l'animation d'une thématique ?

Olivier Levasseur : J'ai toujours dit que j'étais un animateur de flux parce que j'aime ça mais je me rends compte, peut-être parce que je vieillis, que la thématique me plait bien aussi. Tu personnalises plus ton émission avec des informations à aller chercher.

 

Peuleux : Le jour où Nostalgie te remercie, t'imagines-tu aller présenter un autre format musical... de la dance, du rap et du heavy metal ?

Olivier Levasseur : Je ne suis pas sûr qu'une radio jeune s'intéresse à moi, j'ai une voix assez grave qui ne correspond pas trop à leur format. Mais je me verrais bien sur Chérie FM !

Peuleux : C'est possible de passer d'une radio à l'autre au sein de NRJ Group ?

Olivier Levasseur : Le travail est le même : tu parles à des gens (un public d'adultes pour les deux radios en question). Donc la façon de s'exprimer est la même sur ces cibles similaires. Ce qui est très dur, c'est d'être très jeune et de passer sur une radio adultes car tu dois adapter ton animation pour une cible qui n'est naturellement pas la tienne. Aujourd'hui, comme j'ai vieilli, je suis dans la cible (rires) ! Quant à aller sur Chérie FM, je n'ai pas officiellement demandé mon transfert, j'ai plus tâté le terrain…

Peuleux : Selon le moment de la journée, la manière d'animer un flux est-elle la même ?

Olivier Levasseur : Non absolument pas. Le matin, tu es là pour réveiller les gens, leur donner la pêche, leur mettre la banane, tu as un style plus rentre dedans, plus attentionné et plus convivial. L'après-midi, sur le 12-16, tu les accompagnes sans les speeder pendant qu'ils sont au travail ou chez eux, donc tu calmes le jeu. En fin de journée, les gens rentrent du boulot, tu vas essayer d'attirer leur attention, tu es convivial et compatissant.

Peuleux : Animes-tu ta tranche musicale pareil en semaine que le week-end ?

Olivier Levasseur : Je me suis posé la question lorsque j'ai remplacé Christophe Ravet en soirée il y a peu. Et en fait, non ce n'est pas pareil. Le week-end, tu accompagnes des gens qui partent faire la fête avec des copains. Alors qu'en semaine, les gens sont plus sur le chemin du retour à la maison en sortant du travail ou de la salle de sport. Le dialogue n'est pas le même.

 

Peu importe le nombre d'auditeurs, je me donne à fond !

 

Peuleux : Le soir le week-end, les français sont plus devant la télévision qu'à l'écoute de la radio, tu ne te sens pas seul ?

Olivier Levasseur : Il m'arrive de me poser la question mais je m'en moque ! Je sais qu'il y a du monde et peu importe leur nombre, je me donne à fond. C'est comme un artiste qui monte sur scène, il fait son spectacle pareil qu'il y ait 3 ou 3000 personnes dans la salle. A la radio, c'est pareil sauf que nous ne voyons pas les auditeurs.

Quant à donner les audiences de sa tranche, Olivier Levasseur en est incapable : il a vu les chiffres mais ne les a pas retenu, il sait juste qu'ils sont dans le vert…

 

Peuleux : Comment définis-tu ton style ?

Olivier Levasseur : Peut-être bon camarade toujours à blaguer, à compatir et à aller de l'avant.

Peuleux : Est-ce que le ton que tu as à l'antenne est le même au début de ta tranche qu'à la fin ?

Olivier Levasseur : Autrement dit est-ce que je m'endors (rires) ! Non car je fatigue, c'est physiologique. Donc passé le cap des 22h00, mon animation va changer un peu mais je me bats pour rester identique jusqu'au bout. Nous sommes des professionnels (rires) !

Et il en faut de l'énergie sur Nostalgie car la consigne sur les soirées du week-end est de parler six fois par heure, "On accompagne vraiment les gens !"

 

Et pour celles et ceux qui se demandent encore pourquoi j'ai parlé d'un "animateur au nom de pirate" en introduction, voici la réponse : le vrai nom d'Olivier n'est pas Levasseur car il a jugé son vrai nom à particule trop compliqué et trop long pour l'antenne : "J'ai gardé mon prénom et pour mon nom d'antenne j'ai fait un double clin d'œil : d'une part à "Arthur et les pirates" et d'autre part à mes origines réunionnaises puisqu'Olivier Levasseur est un pirate connu à La Réunion".

 

PS : Compte tenu des mesures de sécurité mises en place par NRJ Group suite aux attentats parisiens du 13 novembre 2015, je n'ai pas eu accès aux studios de Nostalgie pour réaliser cette interview. C'est installé dans un café proche de la rue Boileau que nous avons discuté avec Olivier avant de nous glisser 2 minutes dans le hall de NRJ pour quelques photos. Donc pas de photos des studios à vous montrer…

 



LE 8 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

 

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

Sans hésitation, l'émission qui a marqué mon adolescence c'est celle d'Arthur quand il est arrivé de Skyrock sur Fun Radio. J'écoutais cela de La Réunion, c'était une révolution ! "L'Orgasmotron", l'animateur le plus con de la radio, l'émission "interdite aux femmes enceintes !" Ça m'a marqué à l'époque… Une émission de référence. Quant à la voix, c'est Smicky qui a été animateur sur NRJ et la voix de la radio avant Richard Darbois.

 

La plus belle rencontre radiophonique ?

James Brown que j'ai lancé sur scène. Le parrain, la légende de la soul qui te tape dans le dos !

 

La pire rencontre radiophonique ?

Doc Gynéco quand j'étais sur 100% dans le Tarn ! En interview, il faut l'enregistrer… entre la question et la réponse, tu as l'impression d'avoir un décalage satellite. Avec le recul, je ne sais pas s'il joue un jeu tout le temps ou s'il est réellement comme ça. En plus, il se recule à 10 mètres du micro pour te répondre et tu n'entends plus rien.

 

Le plus beau souvenir en radio ?

Je vais en parler même si je n'en suis pas fier : il y a plus de 10 ans, un animateur a appelé un homme pour son anniversaire. Monsieur n'est pas là et la femme qui répond propose que l'animateur lui laisse le message. Là, l'animateur lit le poème envoyé avec la demande d'appel, poème qui se termine par "je t'aime bébé, signé Delphine". Et là, la dame au téléphone répond qu'elle est sa femme et qu'elle ne s'appelle pas Delphine… Gros blanc à l'antenne. Le réalisateur disparaît derrière la console. Le journaliste glisse sous sa chaise. Il y a un mec dans le studio qui sort en hurlant de rire. Et l'animateur reste seul au monde… Cet animateur c'était moi ! Cela a été terrible mais je le garde dans les beaux souvenirs parce qu'on en parle encore aujourd'hui !

 

Le pire souvenir en radio ?

Je n'en ai pas !

Peuleux : Même pas une galère technique ?

Olivier Levasseur : Il n'y a pas longtemps, j'ai un titre diffusé à l'antenne qui a ralenti comme un vinyle. En fait dans la baie technique, il y a un disque dur qui a cramé, le secours n'est pas parti. En fait, il y en a trois ou quatre en série qui ont cramé ! Les gars de la technique m'ont fait cadeau du disque dur en me disant que c'était la première fois que ça arrivait…

Suite à cette interview, Olivier m'a envoyé un message le soir suivant : "Concernant le pire souvenir en radio et bien c'est ce soir ! je viens de réaliser une émission avec la gastro !"…

 

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Absolument ! J'écoute Virgin Radio dont j'aime beaucoup les éléments de l'habillage antenne, ça m'inspire beaucoup pour ma boite de production. C'est très dynamique. J'aime aussi la musique !

Peuleux : Le format musical de Nostalgie est-il en phase avec vos goûts musicaux ?

Olivier Levasseur : Oui et non. J'écoute beaucoup Nostalgie sur la route, j'aime bien la thématique  années 80. J'écoute aussi la concurrence… en fait j'écoute de tout sauf de la musique classique.

 

Quand tu sortes de la radio, que fais-tu ?

Olivier Levasseur : Je rentre chez moi, il est minuit passé ! Le lundi, je suis réveillé à 6h00 par deux petits monstres qu'il faut conduire à l'école. Du coup, en début de semaine, je suis souvent grognon mais ça va mieux au fil de la semaine. Sinon je m'occupe de ma boite de production. J'interviens aussi à l'Ecole de la Radio à Toulouse, j'adore ça ! Je trouve bien que les vieux singes comme moi puissions transmettre notre expérience à la jeune génération qui arrive… En espérant qu'elle ne fasse pas les mêmes conneries que nous. J'ai aussi gardé des contacts avec des gars de NRJ Réunion et nous travaillons sur deux gros projets dans l'Océan indien… A suivre…

 

Et dans 5 ans ?

J'ai très envie de monter ma propre radio, d'avoir mon propre bébé. J'y travaille d'arrache-pied mais c'est très compliqué… mais chut c'est secret !

Peuleux : En attendant, si le grand patron vient te voir en te demandant de choisir ta radio au sein de NRJ Group et ta tranche, que prends-tu ?

Olivier Levasseur : Sans hésiter : Chérie FM 9h00-13h00 en semaine. J'adore cette tranche, tu as les gens à côté de toi, tu les accompagnes. Chérie FM parce que j'adore, je ne m'en cache pas, j'ai postulé à Chérie FM avant de postuler à Nostalgie. J'ai retrouvé des lettres de candidatures sur Chérie FM en local de 2000 !

Peuleux : Chérie FM c'est parce que tu aimes parler aux femmes ?

Olivier Levasseur : Comme disait un certain animateur nommé Morgan "Je suis un animateur pour femmes !"

 

Remerciements : Merci à Olivier Levasseur pour son accueil, sa franchisse et sa bonne humeur... Et je garde tes deux secrets au chaud ;o) | Crédits photos : Nostalgie, Peuleux 

 

 

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Entretien avec...
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#RADIOTRAVAIL avec
Olivier Levasseur
     

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dernière mise à jour de cette fiche le 17/04/2016


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