Voix d'Europe 1 depuis près de 21 ans, Anne Le Gall est devenue
une spécialiste des questions société, santé et développement
durable. Reporter, chroniqueuse, animatrice, elle est
aujourd'hui l'une des rédactrices en chef de "Debout les
copains", la prématinale de la station. Rencontre avec une
journaliste passionnée et multicartes…
Alors que je
suis à Europe 1 pour interviewer Eva Roque et me glisser dans
les coulisses de la prématinale emmenée par Matthieu Noël, j'ai
la grande surprise d'être accueilli par Anne Le Gall en
personne. A l'issue de mon entretien avec Eva Roque et alors que
j'attends Céline Da Costa (elle est encore en studio avec Nikos
Aliagas), Anne Le Gall accepte de répondre à mes questions au
pied levé.
En 1996, lorsqu'elle rentre à l'école
supérieure de journalisme de Lille, Anne Le Gall a pour objectif
de travailler en presse écrite hebdomadaire. Finalement, pendant
ses études, elle attrape le virus de la radio qui, pour elle,
est le média de la vie, de la spontanéité, du direct avec une
aspect intimiste
En 1998, alors qu'elle sort de l'école,
Anne Le Gall se présente à la Bourse Laugas organisée par Europe
1. Arrivée en troisième position derrière Jean-Luc Bougeon et
Pascale Berthelot, elle se voit proposer un poste à la
rédaction. Elle débute comme reporter au service informations
générales. Au bout de 6 ans, elle devient reporter spécialisée
en sujets santé et société. A l'été 2013, elle s'ouvre à
l'innovation scientifique, sociale et numérique avec une
chronique quotidienne diffusée à 5h55 et 7h15. En 2016, elle
présente le journal de l'éducation.
J'aurais volontiers poursuivi "Circuits courts"…
En
2017, elle rejoint Maxime Switek aux commandes d'une émission au
format inédit dans les médias français et unique à la radio :
"Circuits courts" qui parle économie sociale et solidaire et
développement durable.
Anne Le Gall : J'ai adoré préparer et
présenter cette émission. J'aurais volontiers poursuivi
l'aventure mais la nouvelle direction d'alors ne l'a pas
souhaité, c'est le jeu…
Chaque émission comportait deux invités
en studio, un reportage faisant beaucoup appel aux
correspondants en régions, deux chroniques et un coup de fil.
"C'était donc beaucoup de travail en amont pour 45 minutes
d'antenne".
Anne Le Gall
: Nous étions alors sur une première saison - ce qui
demande beaucoup de travail - et sur des sujets pas encore
défrichés : monnaies locales, nouveaux types de management en
entreprise… Il fallait trouver des interlocuteurs qui étaient
encore sous les radars médiatiques, des raretés. Mais ça donnait
un travail passionnant d'investigation en amont. A l'antenne, ça
permettait d'aborder des sujets de découvertes, des sujets de
société très concernants et du quotidien (alimentation,
relations au travail, pouvoir d'achat, économie collaborative,
voisins...) mais pas abordés dans des émissions grand public
Peuleux : Les sondages étaient bons tout
comme les retours sur la qualité de l'émission. Ce n'est pas
d'autant plus dommage de se voir arrêter en plein envol ?
Anne Le Gall : C'est la vie d'une grille
des programmes en radio et le jeu des changements de direction.
Je me dis que j'ai eu la chance de la présenter durant un an.
J'en ai retiré énormément. Je conserve cet appétit pour ce type
de sujets. Peut-être que ça reviendra un jour… En attendant, il
y un relais qui a été pris avec Raphaëlle Duchemin dans "la
France qui bouge" même si l'émission est plus tournée vers
l'économie.
J'ai demandé à rejoindre la nouvelle prématinale…
Depuis
la rentrée 2018, elle est rédactrice en chef en duo avec Eva
Roque de la prématinale emmenée par Matthieu Noël et joker de la
même Eva Roque à la coanimation de ladite tranche d'information.
Elle s'est d'ailleurs portée volontaire pour ce poste dès
qu'elle a eu connaissance du projet.
Peuleux : Après presque 21 années
passées en Europe1, quel rôle avez vous préféré entre le
terrain, les chroniques, l'animation ou votre rôle actuel plus
en coulisses ?
Anne Le Gall : Je suis très terrain,
j'adore le reportage pour les rencontres. Le côté rencontre, je
le retrouve avec les invités de la prématinale mais je pense
être reporter dans l'âme. J'adore aller sur le terrain, aller
voir les gens dans leur univers. Je trouve aussi bien d'avoir
plusieurs casquettes et rôles dans une carrière pour avoir une
vue transversale. On a d'autant plus besoin lorsque l'on passe
rédacteur en chef. C'est bien de changer. Et cela fait 5 ans que
je change tous les ans, c'est une succession de défis !
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