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 ENTRETIEN AVEC... LAURENT DELIEN / SUN | 18/02/2016

La semaine, il travaille dans la gestion locative de biens immobiliers. Le dimanche, il partage sa passion des années 1980 sur l'antenne de SUN dans "100% 80". Laurent Delien fait partie des nombreux animateurs bénévoles qui font vivre nos radios locales associatives. Rencontre avec un homme passionné et l'un des plus anciens bénévoles de la radio nantaise…

La vie radiophonique de Laurent débute sur Radio Alpa au Mans par envie de parler de la musique des années 1980 : "A la fin des années 80, je n'ai pas adhérer aux nouvelles tendances dance. Passionné de musique, je me suis dit que c'était dommage que les années 1980 aient disparu complétement des radios. Mon idée était de revenir sur cette décennie si riche musicalement. J'ai proposé un projet à Radio Alpa, projet un peu farfelu pour certains dans ce contexte musical au début des années 1990 mais l'émission a bien fonctionné et je l'ai présenté durant 2-3 ans".

Laurent Delien : Ce qui m'a amené à la radio ce n'est pas forcément le plaisir d'animer, de faire de la technique ou du journalisme, c'était vraiment pour parler des années 80. Je n'ai jamais cherché à avoir un style particulier ni à faire carrière.

Ensuite pour des raisons personnelles, Laurent Delien quitté Le Mans mais garde cette passion pour les années 1980. Après avoir exploré quelques autres villes, il revient sur la région nantaise dont il est originaire. Un ami qui connaît sa passion des années 80 lui parle d'une radio nantaise qui diffuse régulièrement des morceaux des années 80 qu'on n'entend nulle part. Laurent écoute la dite station et tombe sur une petite annonce diffusée à l'antenne par laquelle la radio recherchait des bénévoles. "J'ai transmis mon projet et mon expérience en radio… et c'est ainsi que l'aventure à SUN a débuté !" C'était en 2003.

Au début, Laurent Delien présente un jeu avec des questions sur les années 1980 avec une coanimatrice puis une émission mêlant jeu et maxis [NDLR : des vinyles maxi 45 tours]. Par la suite, petit à petit, des personnes viennent l'accompagner pour y présenter des rubriques. Au final, il anime "100% 80" depuis 7-8 ans…

 

Sur SUN, nous sommes libres côté musique

 

Peuleux : Pour 2 heures d'antenne une semaine sur deux, combien de temps de préparation as-tu en amont ?

Laurent Delien : Sur 2 heures d'émission, je ne suis pas seul à l'antenne, j'ai des chroniqueurs. Sur la partie musicale, je dois y passer 8 heures à raison de quatre soirs par semaine de 21h00 à 23h00. Je fais pas mal de recherches sur les artistes que je vais diffuser. A l'époque où j'étais seul durant toute l'émission, je passais beaucoup plus de temps !

Peuleux : Tous les titres joués dans l'émission sont-ils  dans la playlist de SUN ou as-tu le droit d'en ajouter après les avoir retrouvé au fond d'un vieux grenier ?

Laurent Delien : Conformément à la couleur de SUN, nous sommes libres côté musique. La playlist de SUN est assez large au départ même si Pierre Boucart [NDLR : le directeur d'antenne] est toujours partant pour l'enrichir encore plus. Mais plus les années passent, plus il est difficile de trouver des morceaux originaux. Toutefois il m'arrive d'en diffuser quelques-uns. Contrairement aux radios commerciales et formatées, nous sommes libres et je pourrais faire 2 heures qu'avec des morceaux hors playlist. Mais le jour et l’heure de diffusion m’oblige à conserver des morceaux populaires des années 80 afin que chaque auditeur s’y retrouve.

 

Pour les bénévoles, il faut concilier vie de famille, vie professionnelle et radio

 

Si l'émission existe depuis 7-8 ans, Laurent Delien n'est plus à l'antenne qu'une semaine sur deux depuis 3 ans faute de temps pour la préparer. Eh oui, les bénévoles ont aussi (et surtout) une vie professionnelle et une vie personnelle à côté. Ce rythme quinzomadaire permet de préserver la vie de famille un dimanche sur deux.

En parallèle, "les chroniqueurs de l'émission étant aussi moins disponibles, cela devenait compliquer pour moi d'assurer des émissions seul. En plus avec les années, on devient de plus en plus précis et complet sur la qualité des chroniques donc on y passe plus de temps en préparation !" Laurent n'exclut pas un retour à un rythme hebdomadaire à termes si de nouveaux chroniqueurs arrivaient pour compléter l'équipe…

 

Contrairement à la majorité des animateurs des "grandes radios", les animateurs bénévoles ne sont pas passés par des écoles de radio comme Studio de France. La majorité des bénévoles a appris sur le tas petit à petit.

Laurent Delien : J'ai commencé avec du matériel simple au Mans : du vinyle, des cassettes et un seul lecteur CD. Je ne suis pas super calé en technique, même avec les années il y a encore plein de choses que je ne connais pas. Nous avons aujourd’hui des formations internes à la radio qui nous permettent justement de nous perfectionner à ce niveau là

 

Sur les années 80, nous ne sommes pas dans la même optique que des RFM ou Nostalgie

 

Si la formule de "100% 80" est la même depuis 2-3 ans (hormis quelques chroniques qui ont changé), tous les ans Laurent et la Direction se remettent en question. L'idée principale est de trouver un bon équilibre entre le blabla et la musique pour un dimanche matin. "Là je pense qu'avec une rubrique toutes les 20 minutes, une plage de 20 minutes de musique non-stop dont un live en début de deuxième heure après les informations... Nous avons une bonne formule et que nous allons rester encore comme ça… A moins que je ne trouve une nouvelle idée !

Peuleux : Les musicales nationales consacrent une large tranche aux années 1980 en soirée le week-end alors que SUN est sur ce créneau entre la sortie de la messe et la préparation du repas familial…

Laurent Delien : Les nationales sont plus formatées et diffusent généralement que des morceaux populaires des années 80 qu’on pouvait retrouver en discothèque à l’époque. Notre idée est plus de parler aux quadragénaires (voire quinquagénaires) qui vont écouter SUN en fond musical avec les enfants le dimanche matin. J'essaye de varier les rythmes et styles musicaux pour que les auditeurs ne décrochent pas… Ainsi j’alterne des styles rock, new wave, italo disco ou pop durant les 2 heures d’émission. Nous ne sommes pas dans la même optique que des RFM ou Nostalgie, par exemple, qui jouent sur le côté sorties en boite le soir en week end.

 

SUN est la radio des gens qui aiment la musique

 

Pour finir cet entretien avec Laurent, je lui ai demandé ce que SUN représente dans le paysage radiophonique nantais selon lui :

Laurent Delien : Pour moi, SUN est la radio locale des gens qui apprécient tous les styles de musiques. La programmation est très variée avec de nombreuses émissions aux couleurs musicales différentes, SUN est une radio à part pour cela. SUN reste populaire mais musicalement, elle tente de se différencier des autres




LE 8 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

 

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué l'enfance ?

J'habitais dans un village où on ne captait pas très bien la radio donc ça limite la réponse… Mais je me rappelle de Radio Nantes parce que je jouais et j'allais chercher les 45 tours que je gagnais au dernier étage d'un immeuble Place du Commerce.

 

La plus belle rencontre radiophonique ?

Je n'ai pas une rencontre en particulier à raconter. Je pense plus aux passionnés que la radio m'a permis de rencontrer comme un passionné d'italo-disco qui avait créé un site Internet reconnu mondialement ou des DJ des années 80 qui ont des tonnes de vinyles et de maxis chez eux…

 

La pire rencontre radiophonique ?

Sans objet...

 

Le plus beau souvenir en radio ?

J'ai rencontré des auditeurs fidèles qui sont non-voyants. L'un est venu en studio à l'époque où SUN était encore rue de la Tour d'Auvergne et l'autre écoutait depuis Toulouse. Et ça me touche plus particulièrement car ces personnes ont peut-être plus l'oreille que nous et leurs compliments m'ont particulièrement touché.

 

Le pire souvenir en radio?

Les galères techniques bien sûr ! Surtout quand elles arrivent toutes le même jour : le CD qui bloque, le jingle qui ne part pas, le logiciel qui plante…

 

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Oui beaucoup ! Je n'écoute que SUN, un peu Europe 1 mais musicalement uniquement SUN.

 

Quand tu sors de la radio, que fais-tu ?

Compte tenu que l’émission se termine le dimanche à 12 heures, je rentre à la maison pour manger en famille ! 

 

Et dans 5 ans ?

Je me pose toujours la question "qu'allons-nous faire de plus ?" Je me dis parfois que nous avons fait le tour de la question mais nous trouvons toujours quelque chose à dire. Dans 5 ans, je ne sais pas mais la radio m'apporte beaucoup. Je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre à la radio  sans rapport avec les années 80 et mais en tout cas je n’ai rien connu de plus enrichissant verbalement que présenter une émission en direct 

 

Remerciements : à Laurent Delien pour son temps et son accueil, à Pierre Boucart pour la mise en relation | Crédits photos : F.Elsner pour 20 Minutes, page Facebook de "100% 80", Peuleux 

 

 

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Entretien avec...
Pierre Boucard (Sun)
 


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dernière mise à jour de cette fiche le 26/02/2016


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