Grande voix de la bande FM
française, Carl Defray parle à l'oreille des auditeurs de RFM
depuis 2010 et les accompagnent tous les matins le week-end
depuis 10 ans. Rencontre avec un animateur très très bavard avec
une âme d'artiste…
Lorsque vous regardez le C.V. de Carl
Defray, une longue liste de radios apparaissent : ERL, Relatif
FM, RVS, Ciel FM, M40, RTL1, Résonnance, NRJ, Nostalgie, RTL2 et
RFM. Mais l'histoire commence alors que Carl n'a que 16 ans. Il
veut faire de la radio mais sa maman lui dit "c'est bien la
radio mais d'abord l'école et le Bac, après tu feras ce que tu
veux". Sauf que Carl ne peut pas attendre. Il fait du stop pour
aller frapper aux portes des radios et rencontre finalement le
responsable d'ERL, une radio locale dans l'Eure. Et Carl part
chaque mercredi après-midi avec ses disques sous le bras pour
faire une émission de classement.
Carl Defray : Une fois mon Bac en poche,
je pars à Narbonne pour vivre ma passion de la danse (on ne se
moque pas !) avec une troupe topissime au cabaret le Milord.
RVS, mon
premier contrat pro…
En
1988, après être rentrée dans l'Eure, Carl frappe à la porte de
RVS qui cherchait un DJ pour le vendredi et le samedi soir. RVS
reste aujourd'hui encore une radio iconique de la FM normande
avec des animateurs comme Olivier Barroux (le futur complice de
Kad Mérad) et Vincent Neveux le matin, Bruno Gilbert
(aujourd'hui sur Nostalgie) ou Pascal Langlois (aujourd'hui sur
RTL2). Et des vedettes qui viennent en studio comme Serge
Gainsbourg, Jean-Jacques Goldman, Iggy Pop
Carl Defray : Un soir, le mec qui prend
l'antenne à la suite est absent. Mickaël Bourgeois, directeur
d'antenne, me demande de le remplacer en donnant seulement
l'heure. Après 2 tops horaire, il me dit qu'il aime bien ma voix
et me demande de parler un peu. De fil en aiguille, la semaine
suivante, il me propose un contrat d'animateur, mon premier vrai
contrat.
Mais
la Guerre du Golfe survient et impacte fortement l'économie des
médias. La direction propose alors aux animateurs de leur payer
leur salaire en deux fois. Si certains s'en vont, Carl reste
avant de finalement partir lorsqu'il a l'opportunité d'aller sur
Ciel FM, une radio détenue par Patrick Deschamps.
Après une année dans la Capitale des
Gaules, il prend la direction de Paris pour aller travailler sur
M40 où il fait la connaissance de Dominique Duforest, "un mec
extraordinaire" qu'il considère comme son père spirituel en
radio.
En janvier 1995, M40 est rachetée par la
CLT qui la transforme en RTL1. S la nouvelle direction dit
qu'elle n'est pas là pour couper des têtes et que personne ne
sera viré, elle vire finalement tout le monde sauf Carl Defray
et Pat Angéli. Carl se voit confier les soirées mais un accident
de la vie l'oblige à quitter l'antenne.
Alors qu'il est en convalescence près de
Fécamp chez les parents de sa première femme, il rencontre
Francis Delafosse, directeur de Résonnance. Les deux hommes
sympathisent et Carl l'aide à développer sa radio.
Pendant 1
an, j'étais sur deux radios en même temps !
Et puis en 1996, la direction de NRJ
l'appelle - après avoir eu son numéro de téléphone par Dominique
Duforest - pour lui proposer les matins du week-end. Carl
accepte à conditions de pourvoir rester sur Résonnance en
semaine.
Carl Defray : Pendant 1 an, j'ai cumulé
les deux radios. Donc les auditeurs de la région du Havre
pouvaient m'écouter 7 jours sur 7 ! Mais je n'ai pas tenu
longtemps physiquement avec la route en plus, j'ai donc quitté
Résonnance pour me consacrer à NRJ où je suis resté 7 ans.
Si départ de Résonnance se fait "en
toute amitié", le départ de NRJ est plus brutal. Alors que Max
Guazzini et Christophe Sabot quittent le navire, on annonce à
Carl qu'il a "une vieille voix". Il est remercié 3 jours après
qu'Éric Jean-Jean ait été viré.
Carl Defray : Je retourne à mes
premières amours le théâtre. Je rejoins une troupe de théâtre
qui se monte pour jouer "Moragavine" de l'auteur suisse Blaise
Cenders, dans une ambiance digne du "Silence des agneaux",
j'étais l'acolyte.
La pièce marche bien avec une tournée en
France. Lorsque la troupe a l'opportunité d'effectuer une
tournée dans les pays francophones dont le Québec, Carl se pose
des questions car jeune papa, il ne s'imagine pas vivre 6 mois
sans voir ses enfants. C'est là que fin août 1998, le destin va
lui donner un coup de pouce
Carl Defray : Je discute avec Christophe
Sabot qui me conseille de prendre contact avec Nicolas Lespaule,
directeur d'antenne de Nostalgie, qui cherche un animateur pour
le soir. Je vais voir Nicolas et je rencontre l'équipe de la
radio avec qui le courant passe super bien. Je fais une maquette
sans conviction. Nicolas me dit qu'il me rappelle d'ici une
semaine mais il me rappelle le soir même pour commencer le
lendemain.
Carl ne commencera que quelques jours
plus tard, le temps de prévenir la troupe de théâtre. Il prend
alors les commandes de la tranche 22h00-1h00. Mais lorsque le
premier sondage d'audience de la saison tombe, Nicolas lui dit
qu'il y a un problème : "je réunis plus de jeunes que Fun
Radio". Nicolas m'annonce alors qu'il me passe sur les matinales
du week-end et me propose de devenir le joker de Christophe
Nicolas qui présente la matinale.
La
proposition de RFM ne pouvait pas être refusée…
Carl
"se marre bien sur Nostalgie" mais au bout de 2 saisons et Nicolas Lespaule
étant parti, l'animateur tourne un peu en rond sur Nostalgie, il
retourne alors sur RTL2 qui lui confie le 16h00-21h00 du
week-end. A la rentrée 2003, il reprend le 9h00-12h00 en
semaine. La rentrée suivante, il anime le 12h00-16h00 en
national. A la
rentrée 2006, il retrouve les matinées de la station. Et en
2008, il prend la charge des matinales du week-end (6h00-10h00).
En 2010, Jean-Philippe Denac, qui est
passé de la direction d'antenne de RTL2 à celle de RFM la saison
précédente, demande à Carl de le rejoindre.
Carl Defray : J'hésite, j'hésite
beaucoup car j'étais tranquille sur RTL2, je m'entendais bien
avec tout le monde, mon poste était bien installé et je faisais
pleine de délocalisations...
Mais en plus de l'animation de la
tranche 9h00-13h00 en semaine (entre la matinale de Bruno
Roblès) et la tranche musicale de son vieux complice de M40, Pat
Angéli, Jean-Philippe Denac lui propose aussi d'être
coordinateur d'antenne avec la stratégie et la mise en ondes des
évènements à l'antenne, la gestion des animateurs à Paris et la
gestion des animateurs en régions en soutien de Bruno Dubois.
Carl Defray : C'était hyper intéressant
mais je passais des journées de dingue à la radio, de 7h30 à
20h00. Sachant qu'en plus, je venais de prendre les Studios
Ferber dont je m'occupais de l'administratif les week-ends.
Peuleux : Pourtant à la rentrée 2014, tu
bascules sur les week-ends avec le 6h00-12h00…
Carl Defray : Jeune, j'étais très
carriériste - mais sans les dents longues - et je n'ai pas vu
grandir mes enfants et ça m'a couté un divorce. Alors lorsque la
vie m'a offert l'occasion d'être à nouveau papa, cela m'a fait
réfléchir. J'ai voulu profiter de mon fils pleinement et Maxime
me le rend bien. Et puis maintenant, j'ai aussi la possibilité
de plus profiter des grands même s'ils habitent à Marseille. Je
ne travaille plus la semaine que pour des remplacements
notamment l'été.
Un animateur
à l'américaine…
Peuleux
: Quelle est ta feuille de route pour animer ces deux fois 6
heures d'antenne par semaine ?
Carl Defray : J'ai la chance d'avoir à
RFM - comme j'ai eu à NRJ ou RTL2 - une direction qui mise
davantage sur la personnalité de l'animateur que d'imposer des
règles figées. Je suis là pour donner de la convivialité, de la
bonne humeur, du bon esprit. On, a une putain de liberté !
Peuleux : Combien de fois par heure
interviens-tu à l'antenne ?
Carl Defray : De 6h00 à 9h00 qui est
plus une matinale, je fais six à sept speaks. De 9h00 à 12h00,
j'en fais quatre car je sus plus dans un flux musical. Les deux
rythmes dans la même tranche sont intéressants et le temps passe
vite.
Peuleux : Les studios sont vides le
week-end, tu n'es pas trop triste de ne voir personne ?
J'ai Christophe Darmon qui m'accompagne
pour les flashes d'information. Et encore depuis septembre
dernier, il est souvent en radiotravail avec son casque et un
Scoopy puisqu'il a déménagé à Montpellier. Il ne vient en studio
qu'une fois de temps en temps. Je vois aussi Éric Dessestre qui
prend la suite à l'antenne et le gars de la sécurité qui
patrouille. Autant j'aime travailler en équipe comme sur la
matinale de l'été où j'adore bosser avec Julie, autant je fais
partie d'une école de radio où nous sommes des DJ à
l'américaine, des gars solitaires. Sur NRJ, j'avais un
réalisateur mais j'ai besoin d'être aux boutons en même temps
que je parle. Je me considère plus comme un réalisateur - la
réalisation occupe la plus grande partie de mon temps d'antenne
- que comme animateur. Et puis je suis un ours !
Lire et
regarder vivre les gens m'inspire…
Si le réveil de Carl sonne à 4h00 du
matin le samedi et le dimanche pour prendre l'antenne au top
horaire de 6h00, il prépare son émission tranquillement chez
lui. Pour cela, il se repose beaucoup sur des réflexes acquis
avec l'expérience : il regarde des sites web notamment anglais,
il lit ses magazines papier "reçus dans la boite aux lettres",
il lit beaucoup de romans et il regarde les gens vivre, cela
l'inspire beaucoup. En dehors de l'horoscope et de l'éphéméride,
il n'écrit aucune intervention. Et on conducteur d'antenne est
dans l'ordinateur, "c'est moderne" !
Peuleux
: As-tu une hygiène de vie pour tenir ce rythme chaque week-end
?
Carl Defray : La coke ! Non je plaisante
! Je fais un peu de sport dont de la boxe pour maintenir la
forme et le cardio, j'arrive à 55 ans quand même avec mon petit
bonhomme qu'il faut que j'arrive à suivre ! Je ne me refuse pas
une bonne bouffe entre potes. Mon équilibre, c'est la famille et
mes amis. Et le week-end, je ne dors que 3 à 4 heures et ça me
va.
Peuleux : Tu publies chaque week-end de
vidéos sur les réseaux sociaux, quelle est l'idée derrière cela
?
Carl Defray : Il faut savoir qu'avec mon
fils Maxime, nous sommes très fusionnels. Et cela d'autant plus
que je m'occupe beaucoup de lui la semaine. Ma femme travaille
dans l'associatif, elle fait un boulot formidable mais très
prenant avec des déplacements. Alors quand il était petit, il ne
comprenait pas pourquoi papa n'était pas là le week-end, au
point de faire des crises. Un jour, j'ai eu l'idée de me filmer
au travail et j'ai mis cela sur les réseaux sociaux pour que ma
femme lui montre. Maxime a adoré mais les gens qui me suivent
aussi. J'ai fait une deuxième vidéo puis une troisième et ainsi
de suite. Ça crée une petite communauté autour de moi et c'est
sympa. Et puis, i faut aussi se rappeler qu'avec Christophe
Darmon, nous avons étaient les premiers en radio à faire des
directs depuis le studio de RFM sur Périscope ! C'était avant
qu'il y ait des caméras dans tous les studios de radio. Voilà,
tout cela, c'est du divertissement come la radio !
Retrouvez Carl Defray dans "le
Réveil du week-end" sur RFM le week-end de 6h00 à 12h00
Et si vous souhaitez découvrir
le chanteur Carl Defray, n'hésitez pas à cliquer sur
les lien ci-dessous pour découvrir son duo avec Annamaria (vue
dans "The Voice") "Canta conmigo (chante avec moi)" sur YouTube
ou à chercher son premier Ep "9.08" sur votre plateforme de
musique préférée avec un premier extrait baptisé "Song for life"
et avant de le découvrir sur scène en 2025.
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