Après la Première
guerre mondiale, avec la paix retrouvée, deux choix s'offrent aux pouvoirs
publics : établir un monopole au profit de l'État (ce qui est le cas dans la
majorité des pays) ou bien laisser se développer des radios privées. En
France, le Gouvernement décide de créer des radios d'État tout en laissant
se développer les radios privées. C'est le début de l'épopée radiophonique
en France.
Les radios étatiques
sont créés par l'armée de terre (comme le Poste de la Tour Eiffel) ou le
ministère des PTT (comme PTT Paris lancée en janvier 1923). Côté privée,
les constructeurs de récepteurs font vite un constat : pour vendre des
postes, il faut qu'il y ait des émissions à écouter. Ils décident donc de
remédier au problème en créant leur propre radio. C'est ainsi que Radiola
voit le jour en 1922 puis ce sera Radio LL (rebaptisée plus tard Radio
Cité). La presse écrite se lance aussi dans l'aventure avec le Poste
Parisien créé par le journal Le Petit Parisien.
En province, de
nombreuses radios se créent aussi sous la houlette des PTT ou du privé.
Les radios émettent
aussi bien en ondes moyennes, qu'en ondes courtes ou e grandes ondes. Au
final, ce manque de maitrise des différentes longueurs d'ondes fait que des
radios dites régionales peuvent être écoutées à travers toute la France
voire même en Europe. Radio Toulouse se targue d'être audible dans le monde
entier compte tenu de sa forte puissance d'émission.
La technologie évolue
assez vite au rythme des découvertes des sans filistes (nom que se donnent à
l'époque les inventeurs et bricoleurs éclairés travaillant sur la radio).
Les programmes sont
quant à eux assez austères que cela soit sur les radios étatiques ou sur les
radios privées. On y retrouve les mêmes émissions : des conférences
ennuyeuses et des concerts de musique classique souvent réalisés en direct
depuis les studios de la radio. Mais en parallèle des artistes et des
journalistes apportent une autre dimension à la radio avec des journaux
parlés, des reportages sportifs, des jeux, des débats, des feuilletons et
les premières publicités radiophoniques.
En 1930, la France
compte vingt cinq radios : six à Paris, dix huit en Province et une
international (Le Poste Colonial / Paris Mondial). Quatorze d'entre elles
sont privées contre onze étatiques. Les radios privées s'organisent au sein
de la fédération française des postes privées pour faire face aux menaces
que les ministres des PTT qui se succèdent font planer sur elles. En effet,
plus aucune autorisation de création de radio privée n'est donnée tandis que
la publicité est interdite et l'information très contrôlée. Si l'État
autorise finalement la publicité, elle l'encadre de règles très strictes.
En 1933, l'État
français renforce sa position dans le paysage radiophonique de l'époque.
D'une part, la Radiodiffusion nationale essaye de fédérer les stations
régionales au sein d'un ensemble homogènes en mettant notamment en place des
émissions communes. Malgré ce mouvement et leurs moyens financiers limités,
les stations restent un outil de promotion culturelle important dans les
grandes villes. D'autre part, l'État nationalise la plus puissante des
radios privées, Radio Paris (nouveau nom de Radiola depuis 1924).
Cette dernière manœuvre
va donner naissance à la première radio dite périphérique. En effet, les
anciens propriétaires de Radio Paris craignant que le Gouvernement
n'interdise toutes la radios privées à terme, obtiennent de l'État
luxembourgeois la concession exclusive de la radiodiffusion du Grand Duché.
C'est ainsi Radio Luxembourg démarre ses programmes en 1933 à destination de
toute l'Europe de l'Ouest grâce à l'émetteur en grandes ondes le plus
puissant du monde à l'époque. La radio parle alors en français en anglais et
en allemand.
Dans les années 1930,
les programmes deviennent plus populaires : les chanteurs de l'époque
remplacent progressivement la musique classique, les jeux rencontrent de
plus en plus de succès et les feuilletons comme la Famille Duraton
passionnent la France. Radio Cité, Radio Luxembourg, Le Poste Parisien et
Radio Toulouse sont les stations les plus écoutées du pays.
A la fin des années
1930, Radio Andorre devient la deuxième radios périphériques du pays.
En juin 1940,
l'invasion allemande met fin à cette période de développement et la plupart
des radios françaises s'arrêtent d'émettre.
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