En 1939, les états
trouvent dans les radios une nouvelle arme de guerre, une arme
psychologique. En France, les radios étatiques et privées tentent de
s'organiser face à la propagande des radios allemandes et plus
particulièrement contre la très puissante Radio Stuttgart. La propagande
devient le thème central des programmes. Mais la radio reste le moyen
d'information le plus efficace pour suivre l'évolution de la situation
internationale tendue. Ainsi lorsque la France entre en guerre, la radio
reste le seul moyen pour suivre le conflit heure par heure. Les radios
françaises font le choix de saborder leurs émetteurs avant l'arrivée des
troupes allemandes même si celles-ci les remettent très vite en service pour
les besoins de leur propagande.
Durant la guerre, peu
de radios émettent encore. Dans la zone occupée, les français peuvent
écouter Radio Paris. Si le programme est plus élaboré et divertissant
qu'avant la guerre, la radio est sous le contrôle des allemands et des
collaborateurs qui l'utilisent pour leur propagande. De cette situation est
d'ailleurs née la célèbre ritournelle "Radio Paris ment, Radio Paris est
allemand".
Dans la zone libre, les français peuvent écouter la Radio de
Vichy sous le contrôle total du Gouvernement de Pétain ou le programme
unique diffusé sur l'ensemble des émetteurs privés par la Fédération
française de radiodiffusion et subventionnée par Vichy. Les programmes sont
sans grande qualité étant donné le manque de moyens.
Alors que Radio
Luxembourg s'est tue juste avant l'invasion du Grand-Duché et que la jeune Radio Andorre ne propose plus que des
émissions musicales ou avec un contenu neutre, les français écoutent
clandestinement la BBC qui depuis Londres échappe à la propagande nazie et à
celle de Vichy proposant chaque jour, le célèbre "les français parlent aux
français" qui deviendra vite un moyen de communication pour la Résistance
avec ses annonces personnelles.
En 1942, les allemands,
les italiens et le gouvernement de Vichy créent Radio Monte-Carlo.
En 1944, à la
libération la majeure partie des émetteurs des radios étatiques comme des
radios privée est détruite. Pendant quelques mois, de nombreuses radios
libres issues de la Résistance verront le jour dans la confusion.
Le 20 novembre 1944, le Gouvernement provisoire
réquisitionne tous les postes privés et instaure un monopole
exclusif d'Etat.
Le 23 mars 1945, une
ordonnance confirme le monopole d'État sur les stations de radio. Les radios
privées disparaissent du sol français pour une période de près de 40 ans.
A la sortie de la guerre, les français peuvent
écouter le Programme national et le Programme parisien gérés par
l'Etat, les stations périphériques comme Radio Luxembourg, Radio
Andorre et Radio Monte-Carlo (ces deux dernières n'étant
audibles que dans le sud de l'Hexagogne) ou bien capter les
programmes en français de la BBC et de Radio Moscou.
Le 16 février 1947, la
première radio publique d'État d'après-guerre commence à émettre sur la
région parisienne. Elle est nommée Paris Inter (elle sera baptisée plus tard
France 1 puis RTF Inter). Pour débuter, elle utilise un poste émetteur
laissé par l'armée américaine en attendant de pouvoir réparer le réseau
détruit par les combats.
A la fin des années
1940, les radios périphériques rencontrent un grand succès avec un programme
distrayant (assez proche de celui des radios françaises juste avant la
guerre) et plus populaire que celui de Paris Inter.
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