Depuis la rentrée 2016, Vincent Richard est aux commandes des matinées de RFM. Il incarne cette tranche musicale améliorée avec son style plein de naturel et de chaleur. Venez découvrir cet animateur qui a découvert la Radio sur le tard et comme plan de secours…

Lorsque j'arrive dans les locaux de RFM, il est 11h10 et Vincent Richard est à l'antenne depuis 1h30. L'accueil est aussi décontracté que chaleureux. L'animateur des matinées de la station opère aujourd'hui depuis le deuxième studio de RFM car Bernard Montiel enregistre une émission avec Cœur de Pirate.

Pour comprendre comment Vincent Richard est arrivé en radio, il faut remonter dans les années 1990. A l'époque, il est étudiant aux Etats-Unis dans l'état de New-York. Et si vous imaginez qu'il a débuté à la radio en Amérique, pas du tout ! Toutefois, il fait ses débuts à la télévision comme animateur sur la chaine locale du Disney Channel. Non c'est à son retour au pays que les choses se dessinent.

Vincent Richard : Lorsque je reviens en France, je veux être journaliste de guerre. Sauf qu'après mon séjour aux Etats-Unis, j'ai du mal à reparler français alors que je suis né en France. En plus, je n'ai plus la culture française ce qui rend compliqué le passage des tests de culture générale à l'entrée des écoles de journalisme. Je m'oriente alors vers une école privée de radio. Au bout de 3 mois, je pars en stage à Radio France Normandie où je fais les flashes en anglais à l'occasion des commémorations du Débarquement.

DES COULISSES DE NOSTALGIE AU MICRO DE NRJ

Mais c'est un détour du destin qui va lui donner sa chance de manière inattendue. Alors qu'il participe au jeu télévisé "Que le meilleur gagne" présenté par Nagui, ce dernier lui demande ce qu'il veut faire plus tard et Vincent lui répond "te remplacer !". Nagui lui cède alors sa place quelques secondes, "j'ai été nul au possible". Mais derrière son écran, Adeline Blondiau repère Vincent et lui propose de devenir son assistant sur Nostalgie. Celle qui est surtout connue à l'époque pour avoir été mariée avec Johnny Hallyday (de 1990 à 1995) présente alors chaque dimanche l'émission "Génération Adeline". Ensuite Vincent Richard devient le producteur et réalisateur de plusieurs émissions de Nostalgie dont "Le Schmilblick" de Georges Beller.

A NRJ avec Bruno Guillon

Début 1998, un ancien collègue passé de Nostalgie à NRJ lui suggère de candidater pour le poste d'animateur local à Reims. Vincent Richard fonce et signe son premier contrat d'animateur. Mais au bout de quelques mois sur NRJ Reims, même s'il apprécie beaucoup la capitale champenoise, Vincent a très envie de retrouver sa vie parisienne.

Vincent Richard : Lors d'une convention NRJ en Tunisie, alors que nous faisons une promenade à dos de chameaux, j'annonce à Éric Angioletti, mon directeur d'antenne, que je vais démissionner car je veux rentrer à Paris. Il me demande d'attendre un peu et 2 à 3 semaines plus tard, il me propose un poste à Paris.

Vincent va rester presque 6 ans sur NRJ en passant par plusieurs émissions comme "Extravadance" qu'il relance, les matinales du week-end ou "l'Euro Hot 30". Et puis un jour, nouveau coup du destin : Manu Payet qui faisait toutes les interviewes des stars internationales sur NRJ (car il est bilingue) est absent. Roberto Ciurleo envoie alors Vincent en urgence faire l'interview de Cher.

Vincent Richard : L'interview se passe super bien, on rigole beaucoup avec Cher qui est adorable. Ça se passe tellement bien qu'en partant Cher demande à ses équipes de remercier NRJ avec plein de compliments à mon égard. Après ça (et le départ de Manu de NRJ), je récupère progressivement toutes les interviewes.

DU MICRO DE CHÉRIE FM AU MANAGEMENT

En 2004, Vincent Richard à l'impression d'avoir fait le tour à NRJ et apprend que le directeur de Chérie FM est intéressé par son profil. Un déjeuner de travail plus tard, il est embauché. A la rentrée suivante, il présente le 6h00-12h00 chaque week-end. En 2005, il bascule sur la grille des programmes de la semaine pour le 17-20 puis revient les week-ends en 2008 avec la tranche 12h00-18h00. Mais dès la rentrée 2009, il repart en semaine avec le 12-16. Sur Chérie FM, il réalise aussi des interviewes et présente la cérémonie des "Etoiles Chérie FM" dont une édition avec Céline Dion et Valérie Benaïm comme coanimatrice.

Lorsque Didier Bouchend'homme devient directeur d'antenne de Chérie FM, il propose à Vincent Richard de devenir son bras droit en régions avec la responsabilité du réseau des locales. Vincent accepte immédiatement et quitte alors l'antenne.

Vincent Richard : J'avais avec moi cinq responsables régionaux pour une quarantaine d'animateurs locaux. Le travail consiste à accompagner les équipes en région, écouter leurs piges et si besoin rappeler les règles de l'antenne… Il y a plein d'animateurs qui se sentaient délaissés en "Province" par la direction parisienne alors je suis allé les voir tous, un par un. Je passais 4 jours en région pour une journée à Paris chaque semaine. Mon bureau était dans le train ou l'avion. Pour moi, il n'était pas possible de diriger des personnes depuis Paris sans connaitre leurs problématiques, leur environnement, leurs conditions de travail. Cette mission m'a véritablement tenu à cœur. Mais en avril 2012, au bout de 2 ans, une personne haut placée dans l'organisation de la radio n'avait plus envie de travailler avec moi alors je suis parti sans rancune.

RETOUR AU MICRO SUR RFM

Pendant plusieurs mois, Vincent Richard va frapper aux portes des radios pour reprendre un micro mais sans résultat. Et un jour, Jean-Philippe Denac lui dit qu'il veut absolument l'embaucher sur RFM mais qu'il n'a que les nuits à lui proposer. Après réflexions, l'animateur accepte car il sait que dans ce métier il ne faut pas sortir des radars trop longtemps or cela fait 1 an qu'il n'a pas été derrière un micro.

Après avoir animé les nuits de mars 2013 à juin 2014, il passe sur les week-end (fin d'après-midi / début de soirée) pour 2 saisons. En 2016, Stéphane Bosc (qui remplace Jean-Philippe Denac) lui propose de reprendre le drive de RFM (17h00-20h00) avec Justine Fraïoli.

Vincent Richard : Mon premier duo ! Ça se passe super bien et avec une liberté incroyable. Nous avons fait de la cuisine en studio ! On nous a aussi demandé de développer les réseaux sociaux avec du visuel. Et nous avons fait pas mal de délocalisations.

Toutefois, après une seule saison sur le drive, la direction de RFM lui demande de prendre les matinées à la place d'Albert Spano qui part sur "le meilleur des réveils". Il accepte ! La direction veut muscler cette tranche dans le sillage de la matinale. Saviez-vous que RFM a été l'une des premières radios musicale à mettre en place cette stratégie ?

Vincent Richard : Un joli challenge qui consiste à prolonger la matinale d'une autre manière. Et pour l'anecdote, avant d'être mon patron à RFM, Stéphane Bosc a été mon stagiaire à Nostalgie, comme quoi il faut toujours être sympa avec les stagiaires (rires) !

Peuleux : Quel est ton cahier des charges entre 9h30 et 12h00 ?

Vincent Richard : Être moi-même, accompagner les auditeurs, amener des petites informations et de l'humeur, pas simplement annoncer les disques. Pour faire simple, c'est du flux amélioré. Au départ, j'avais 20 secondes par intervention à raison de trois interventions par heure (en dehors des jeux). Mais je suis bavard, j'ai fait des 40 secondes, 60 secondes… Et aujourd'hui, la nouvelle direction nous laisse beaucoup de place : on parle plus et c'est génial. Ça surprend l'auditeur mais c'est notre valeur ajoutée par rapport aux plateformes de streaming.

Peuleux : Comment prépares-tu ta tranche ?

Vincent Richard : J'ai la programmation du lendemain avant midi ce qui me permet de voir ce qui va passer. Après, nous avons une liberté totale sur ce que nous pouvons raconter en termes de contenus. Nous avons tout de même des lignes directrices : un claim (slogan de la radio) à placer et un peu de promotion à faire pour les autres programmes. J'écris mes speaks mais je ne les lis pas, c'est un support.

Peuleux : Quel est ton truc en plus, la touche de Vincent Richard ?

Vincent Richard : Je suis 100% naturel, je suis à l'antenne comme dans la vraie vie (mais sans les gros mots !).

Peuleux : J'ai remarqué que régulièrement tu salues les animateurs locaux de RFM qui prennent ta suite dans la grille des programmes…

Vincent Richard : Oui car ils sont tout aussi importants pour le succès de RFM que les animateurs en studio à Paris.

Peuleux : Officiellement, ta tranche est programmée de 9h30 à 12h00 mais dans la réalité ce n'est pas tout à fait cela…

Vincent Richard : À une époque, la dernière intervention dans la matinale était à 9h20 et je ne parlais qu'à 9h50. Aujourd'hui, Albert et Isabelle parlent jusqu'à 9h40. Nous ne collons pas du tout aux annonces (rires) ! Mais depuis quelques temps, j'interviens aussi en fin de matinale pour proposer un quizz musical auquel jouent Albert et Isabelle.

A côté de l'animation des matinées de RFM, Vincent Richard présente aussi des concerts privés de la station et la tranche 17-20 du week-end. Et il réalise toujours quelques interviewes. "Ça me plait qu'on pense à moi !". Par ailleurs, depuis mi-avril 2025, Vincent présente "le Top 50 RFM" (qui remplace "le Hit RFM") le samedi de 17h00 à 18h00.

Retrouvez Vincent Richard  avec le meilleur de la Musique en semaine de 9h30 à 12h00 et le samedi de 18h00 à 20h00 ainsi que pour "le Top 50 RFM" le samedi de 17h00 à 18h00

LE 9 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

Si je devais interviewer une autre personnalité radiophonique, vers qui m'orienterais-tu ?

Stéphane Bosc. Il a été mon stagiaire, il est devenu mon mentor. C'est une personne droite, fidèle avec un passé riche. C'est un grand professionnel avec une forte culture de la radio. Il y a tellement à apprendre de lui.

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

Je dois avouer que je n'écoutais pas la Radio. J'ai vraiment découvert la Radio en revenant en France et à l'occasion de mes premiers stages. Mais j'ai un vieux souvenir qui me revient : quand j'étais petit, j'installais un bureau devant le garage de mes parents, je lançais le générique du "Top 50" dont j'étais fan et je présentais l'émission. Et depuis mi-avril 2025, je présente la version RFM de cette mythique émission. Faut-il y voir un signe ?

La plus belle rencontre radiophonique ?

Il y a des milliers de réponses… mais je vais t'en faire deux. Je commence par mes collègues en général. J'ai toujours eu la chance d'être bien entouré que cela soit à mes débuts à NRJ avec notamment Bruno Guillon, tellement gentil et tellement pro. Et, sans démagogie, ici à RFM, où nous sommes comme un village gaulois, tout le monde s'apprécie. J'aime tellement cette ambiance que j'arrive dès 8h00 (alors que je pourrais arriver pour 9h00) pour prendre un café, discuter avec eux.

Après, parmi tous les artistes que j'ai interviewés, je vais citer Phil Collins. J'ai eu la chance de rencontrer ce grand Monsieur à l'occasion des "Etoiles Chérie FM" que je présentais cette année-là avec Flavie Flament (une super nana !). C'est un mec humble, tellement normal... Je l'ai revu en Angleterre à l'occasion de la sortie de son livre. Malgré la maladie qui l'affaiblit, il reste tellement abordable.

Allez, je cite aussi Chris Martin – parce que je suis fan de Coldplay – avec qui j'ai passé un super moment dans sa loge en buvant quelques verres…

La pire rencontre radiophonique ?

Madonna ! Aucun intérêt. Il ne fallait pas la regarder dans les yeux au risque de se faire dégager par ses gardes du corps. Insupportable. L'artiste est énorme mais la personnalité…

Le plus beau souvenir en radio ?

L'interview de Cher à NRJ. C'est un cas unique. Nous avons tout de suite eu un bon feeling et nous avons rigolé comme des dindes ! La femme est géniale mais va trouver une artiste de cette renommée qui prend le temps de faire passer des compliments sur toi à ton patron !

Le pire souvenir en radio ?

Dès que ça bugue… Ça m'arrive d'en faire des cauchemars la nuit et ça m'est arrivé à RFM quand nous sommes arrivés dans les locaux de la rue des Cévennes. Nous avons eu plusieurs pannes dont une où je me suis retrouvé avec rien d'autre que ma voix et le disque de secours qui part.

Et puis, il y a eu la mort de notre Philou, Philippe Despont, en octobre 2023. Un moment très compliqué pour l'équipe car cela a été brutal. J'ai été le premier à le savoir puisque sa compagne m'a téléphoné alors que j'étais dans le RER pour venir à la radio. Cela a été très dur de l'annoncer à l'antenne…

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Je n'écoute pas chez moi mais dans les transports en commun et en voiture, tout le temps. J'écoute RFM mais aussi les autres matinales notamment celle d'Europe 2. J'étais un fan d'actualité mais aujourd'hui j'écoute de moins en moins les informations, trop anxiogène pour moi.

Quand tu sors de la radio, que fais-tu ?

En général, je sors vers 14h00. Je prends mon temps parce que j'ai fini depuis 12h00 en fait. Après je fais du sport, je rentre chez moi et je prépare l'émission du lendemain ainsi que la tranche 17h00-20h00 que j'anime le week-end en enregistré. Et je vais aussi voir mon ami et je voyage pas mal, je recharge les batteries.

Et dans 5 ans ?

J'espère être toujours à la Radio. Je ne veux pas arrêter la Radio. J'aimerais bien tenter la télé, non pas pour être connu, mais parce que l'exercice me tente énormément.