Depuis 2019, l'humoriste Yann Jamet régale les auditeurs de M Radio avec ses imitations dans "Mieux vaut tard que Jamet" dans la matinale. Rencontre avec un artiste qui rêvait de radio…

En 2019, lorsque David Lantin reprend la matinale de M Radio à la suite d'Alexandre Devoise, la station souhaite mettre un humoriste à l'antenne ce qui est rare sur une radio musicale. Nicolas Petit, directeur d'antenne, cherche plutôt un imitateur et découvre Yann Jamet sur YouTube. L'humoriste fait alors deux pilotes qui s'avèrent concluants.

J'ai carte blanche dans la limite de la ligne éditoriale de M Radio...

Peuleux : Quel cahier des charges as-tu ?

Yann Jamet : Nicolas Petit m'a donné carte blanche dans le respect de la ligne éditoriale de la radio qui est une musicale avec un public familial. Donc pas de vulgarité, pas de trash. Mais avec la dose d'impertinence qu'aime le public. Après, selon l'actualité, nous naviguons entre actualité politique, actualité musicale et culturelle, actualité des médias et actualité des people.

Après une première saison perturbée par le COVID-19 et le grand confinement, Yann Jamet signe pour une deuxième saison avec Vincent Cerutti comme leader de la matinale. A la demande de Nicolas Petit, il propose alors deux chroniques inédites par jour, là où d'autres radios diffusent deux fois la même séquence. Au départ, Nicolas Petit voulait couper la chronique en deux mais il est difficile de s'élancer sur une chronique humoristique pour seulement 2 minutes, insuffisant pour "embarquer l'auditeur" selon l'imitateur. Alors Yann Jamet livre "deux vraies chroniques" d'environ 3 minutes chacune.

Yann Jamet : Maintenant, l'inconvénient c'est que je me dis que si j'ai un bon truc à 7h35, les auditeurs qui ne m'écoutent qu'à 8h35 ne l'entendront pas. Et inversement. Heureusement qu'il y a les podcasts !

Je ne fais pas tout à fait les même voix sur scène qu'à la radio

L'imitateur compte une centaine de voix à son actif avec certaines personnalités "désuètes". Depuis son arrivée sur M Radio, il a travaillé des voix spécifiquement pour la radio, voix qu'il ne fait pas sur scène. Et inversement. Actuellement, il cherche les voix de Kilian Mbapé et Elisabeth Born. Il se pose des questions par rapport aux nouveaux humoristes comme Paul Mirabelle mais "aujourd'hui, il y a beaucoup d'humoristes sur les réseaux sociaux et pas toujours connus du grand public".

Peuleux : Et Vincent Cerutti ?

Yann Jamet : J'ai essayé mais il est inimitable !

Peuleux : Comment prépares-tu tes chroniques avec tes co-auteurs ?

Yann Jamet : Nous avons un groupe Messenger où nous échangeons quotidiennement et ils m'envoient des idées par mail. Je reçois les ingrédients et je modèle le tout. En général, je commence à travailler les chroniques la veille en fin de matinée chez moi et selon les jours je les finis vers 17h00 ou 19h00.

Peuleux ! Lorsqu'il y a un invité en studio, ce n'est pas intimidant d'imiter devant lui des artistes qui sont ses amis dans la vie ?

Yann Jamet : C'est surtout intimidant de les imiter eux, je l'ai fait 2 ou 3 fois et c'est stressant. Au bout de 4 ans, je commence à en connaître certains donc j'ai moins le trac qu'au début. Lorsqu'il y a un invité, j'essaye de lui rendre hommage ou de lui faire plaisir avec des voix de chanteurs qu'ils admirent. J'ai réussi à en émouvoir certains. Et réussir à émouvoir des artistes que tu admires, c'est touchant.

Peuleux : Tu me sembles être un garçon timide…

Yann Jamet : Je ne suis pas timide, je suis dans ma bulle, je réfléchis à plein de choses en même temps. C'est le lot de nombreux artistes….

Retrouvez Yann Jamet du lundi au vendredi à 7h35 et 8h35 dans "Mieux vaut tard que Jamet" sur M Radio !

LE 9 A LA SUITE D'HISTOIRE(S) RADIOPHONIQUE(S)

Si je devais interviewer une autre personnalité radiophonique, vers qui m'orienterais-tu ?

Par confrérie, je dirai des imitateurs comme Laurent Gerra ou Rémi Marceau. Mais je pourrai aussi te dire Daniel Riolo sur RMC. Je le trouve intéressant car clivant.

Les voix ou les émissions de radio qui ont marqué ton enfance ?

Mes parents avaient une très vielle radio qui fonctionnait mal. Et la seule station que nous captions était RMC. J'aimais beaucoup Patrick Roy. Je me souviens de Jean-Pierre Foucault, José Sacré….

Laurent Ruquier dans "Rien à cirer" sur France Inter, une émission qui m'a marqué avec des imitateurs qui débutaient comme Laurent Gerra, une émission qui m'a donné envie de faire ce métier.

Et les "Grosses têtes" de Philippe Bouvard qui m'ont marqué au fer rouge à la grande époque avec des sociétaires comme Sim. J'écoutais après le lycée quand mes copains écoutaient Fun Radio ou NRJ.

La plus belle rencontre radiophonique ?

Vincent Cerutti, Malika Ménard et Tiffany Bonvoisin pour être corporate (rires). Artistiquement, j'ai rencontré des chanteurs que j'admire et à qui j'ai eu la chance de dédier une chronique comme Alain Souchon, Patrick Bruel, Juliette Armanet ou Clara Luciani.

La pire rencontre radiophonique ?

Sans

Le plus beau souvenir en radio ?

A chaque fois que j'ai réussi à toucher ou émouvoir un invité. Je pense à Patrick Bruel à qui j'ai chanté "Hier encore" avec la voix de Charles Aznavour. Il y a aussi Juliette Armanet avec "un homme heureux" ou Amel Bent…

Quand tu n'es pas à la radio, écoutes-tu la radio ?

Et dans 5 ans ?

Je vis au jour le jour, je ne me projette pas trop. Et dans nos métiers encore plus. Mais je veux continuer la radio car c'est un média que j'adore. Et j'aime cet exercice de rebondir sur l'actualité, de créer au jour le jour, de faire mon métier de chansonnier. J'ai toujours voulu le faire.