Histoire de la radio
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En 1925,
François Anen, commerçant en matériel radio à
Luxembourg, installe un petit poste émetteur dans son
grenier et crée l'association Radio Luxembourg.
Le 11 mai 1929,
François Anen s'associe à deux français (Jean Le Duc,
ingénieur à la Compagnie des compteurs, et Henry
Etienne, éditeur) pour déposer les statuts de la Société
luxembourgeoise d'études radiophoniques (SLER). Cette
création est le fruit d'une manœuvre du Gouvernement
français via des entreprises françaises pour s'implanter
sur le terrain de la radiodiffusion luxembourgeoise. La
France a la double volonté de préserver les intérêts
français dans le domaine face à l'Allemagne et d'être un
acteur actif de ce secteur en expansion. Mais le
Gouvernement luxembourgeois prend mal les manœuvres des
autorités françaises et doit faire aux sollicitations de
diverses autres entreprises. Il décide alors de
légiférer et met en place une commission.
En mars 1930,
la commission retient finalement la SLER. La convention
sera officiellement signée le 29 septembre 1931.
Le 8 juin 1931,
désormais encadrée par une législation innovante pour
l'époque, la SLER se transforme en Compagnie
luxembourgeoise de radiodiffusion (CLR). Nouvelle
composition du capital, nouveau conseil
d'administration. Parmi les actionnaires, outre des
particuliers, se trouve la Compagnie générale de
télégraphie sans fil, l'agence Havas, la Banque de Paris
et des Pays-Bas, le Banque industrielle belge, la Banque
parisienne pour l'industrie, la Compagnie pour la
fabrication des compteurs et matériel d'usines à gaz… La
souscription ouverte auprès du peule luxembourgeois fût
un échec. Seuls quelques notables achetèrent des parts
pour tenter de contrebalancer le poids des français et
la présence belge. A défaut d'une forte présence
financière dans le capitale de la CLR, le Gouvernement
luxembourgeois disposait d'autres leviers pour contrôler
la future Radio Luxembourg : une durée de vie de la
société limitée à 30 ans, la présidence du conseil
d'administration acquise à un luxembourgeois, des
comités de contrôle pour les aspects techniques et
éditoriaux, un impôt de 30% sur les bénéfices et la
maîtrise de l'émetteur de Jungkinster.
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Le 19 novembre 1932,
la CLR installe son siège à la Villa Louvigny dans le
parc municipal de Luxembourg en tant que locataire.
Le 15 mars 1933,
Radio Luxembourg expérimental 1191 débute ses
programmes. Son rayon d'audition est de 2 000 kilomètres
soit un bassin de 380 millions d'habitants dont 16
millions d'auditeurs potentiels (personnes équipées d'un
poste de radio). Malgré l'absence de communication au
tour du lancement de la station et de ses programmes
"expérimentaux", la station connait un succès d'estime
avec une bonne qualité d'écoute et des programmes
originaux. Elle émet régulièrement de 19h00 à 23h00 avec
des concerts, des causeries et des informations en trois
langues (français, allemand et flamand).
La longueur d'ondes choisie par Radio Luxembourg - sans
concertation mais avec la complicité des gouvernements
luxembourgeois et français - permet à la radio d'être
bien reçue dans toute l'Europe occidentale et centrale
brouillant même parfois la concurrence. Le Grand-Duché
modifie la longueur d'ondes de la radio mais sans tenir
compte de la décision de l'Union internationale de
radiodiffusion. Toute en respectant "les règles de
courtoisie internationale", le Grand-Duché argumente
qu'il était souverain puisque non lié par des accords
internationaux ou bilatéraux en la matière. Elle ne
donne donc pas suite à la proposition de l'Union
internationale de radiodiffusion (UIR) de se
repositionner sur la longueur d'ondes de 213 mètres.
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Le 15 juillet 1933,
Radio Luxembourg passe à 8 heures de programmes
quotidiens avec une première plage à la mi-journée et
une seconde de la fin d'après-midi à 23h00.
Fin 1933,
pour contrer la concurrence, la station propose en plus
une matinale de 30 minutes et diffuse en continue le
dimanche alors que la BBC est muette. Radio Luxembourg
affiche une ambition résolument européenne dans ses
programmes. Le fait pour la station de parler plusieurs
langues (ajoutons l'anglais et l'allemand aux langues
initiales) lui permet de trouver des annonceurs
publicitaires dans différents pays.
Au cours de sa première année d'existence, Radio
Luxembourg cultive sans faille son impartialité en
matière d'information malgré les attaques des services
de propagande nazie.
Dès sa création, si Radio Luxembourg est installée et
émet depuis la Villa, nombre de programmes sont produits
à Paris et acheminés par train jusqu'au Luxembourg ou
bien écrit à Paris et lus par des speakers depuis le
Grand-Duché.
La nuit du 14 janvier 1934,
Radio Luxembourg profite du repositionnement des radios
européennes sur de nouvelles longueurs d'ondes suite aux
accords de Lucerne pour s'installer sur 1 304 mètres. Le
plan de Prague prévoyait d'installer Radio Luxembourg
sur 223 mètres. Mais en conservant sa longueur d'ondes
au-delà des 1 000 mètres la station reste audible sur
une large zone géographique.
En juillet 1934,
la radio couvre le Tour de France en direct pour la
première fois. Elle récupère aussi les émissions
religieuses qu'un décret français ne permet plus de
diffuser sur Radio Paris depuis janvier.
En 1936,
le secrétariat et le petit studio parisiens de Radio
Luxembourg quittent le 24, rue de Ponthieu pour le 22,
rue Bayard. La radio s'installe dans une ancienne maison
de rendez-vous, le Panier fleuri, avec la régie
publicitaire Information et Publicité et avec les
studios Foniric qui produisent des programmes
publicitaires. L'implantation parisienne attira à Radio
Luxembourg les talents radiophoniques et les artistes de
l'époque assurant ainsi un succès commercial à la
station.
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En 1936,
la CLR achète la Villa Louvigny. Les travaux de
transformation en véritables studios de radio dureront
jusqu'en 1939.
Le 15 novembre 1937,
Radio Luxembourg est la première radio à émettre toute
la journée sans interruption en France.
En 1939,
Radio Luxembourg émet 16 heures par jour avec une
régularité dans ses heures d'émission et dans sa grille
des programmes propres à fidéliser les auditeurs.
Le 1er septembre 1939,
l'Allemagne nazie envahit la Pologne entraînant 2 jours
plus tard l'entrée en guerre de la France et de la
Grande-Bretagne. Adolphe Hitler justifie l'invasion
comme une riposte à l'attaque d'un petite radio de
Haute-Silésie par des hommes en uniforme polonais (une
manipulation en fait). Dès lors le Gouvernement
luxembourgeois fait jouer la clause de "cas de force
majeure" de l'article 7 du cahier des charges de Radio
Luxembourg pour mettre au silence la station dans une
logique de neutralité. A 15h45, dans un message diffusé
en français, allemand et luxembourgeois, Radio
Luxembourg annonce l'arrêt de ses émissions régulières.
Cet arrêt intervient alors que tous les indicateurs sont
au vert pour la radio tant en terme d'audience que
d'équilibre financier.
Du 1er au 21 septembre 1939,
Radio Luxembourg se contente de diffuser deux fois par
jour des communiqués officiels du Gouvernement
Grand-ducal.
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Le 21 septembre 1939,
après que la longueur d'ondes de Radio Luxembourg eut
été utilisée par des radios étrangères, le Grand-Duché
décide d'arrêter toute émission afin d'éviter un faux
pas qui pourrait servir de prétexte au Troisième Reich
alors que l'état luxembourgeois souhaite maintenir sa
neutralité.
En octobre 1939,
il est décidé qu'une partie du matériel de Radio
Luxembourg doit être mis à l'abri en France pour éviter
son utilisation éventuelle par l'Allemagne. L'ensemble
du matériel ne pourra pas être exfiltré.
Fin mai 1940,
alors que le Luxembourg est occupée par l'Allemagne
depuis deux semaines, Radio Paris II émet depuis les
Essarts-le-Roi (Yvelines) sur la longueur d'ondes de
Radio Luxembourg et avec une partie du matériel de la
station exfiltré en France dès octobre 1939.
A partir de l'été 1940,
l'émetteur de Jungkinster (occupé depuis le 10 mai 1940)
relaye les programmes de la Reichsrundfunk, la radio
nationale-socialiste du Troisième Reich.
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Le 22 mai 1944,
le Gouvernement luxembourgeois en exil à Londres met à
disposition des forces alliées son émetteur dans le
cadre de l'opération Overlord.
Le 2 octobre 1944,
le Radio Luxembourg detachment, rattaché à la division
de la guerre psychologique, débute ses programmes depuis
l'émetteur de Jungkinster avec une équipe composée de
militaires et de civils de différentes nationalités. La
radio devint alors une véritable arme de guerre.
Dès le début de l'année 1945,
la longueur d'ondes de Radio Luxembourg devint un outil
d'action psychologique tournée vers la promotion de la
paix. D'ailleurs, son slogan est "peace now" ("la paix
maintenant").
Mi-avril 1945,
une réflexion débute quant à l'avenir de l'émetteur de
Jungkinster qui fut très vite considéré comme un élément
clé dans les zones contrôlées par les armées américaines
et britanniques. Pour les Alliés, elle doit informer les
allemands sur la réalité de la guerre et informer les
populations déplacées dans leur langue maternelle.
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En juillet 1945,
les ondes de Radio Luxembourg sont mises à la
disposition du commandement allié en Allemagne avec un
programme d'informations et de musiques pour les
troupes. Il fût un temps envisagé que l'émetteur relaie
le programme de Voice of America en Allemagne ou
devienne la voix d'une organisation internationale pour
la paix. Pendant cette période suivant la fin de la
guerre, les ondes luxembourgeoises relaie de nombreuses
informations de la Croix-Rouge comme le nom des
survivants des camps de concentration. Parallèlement,
les studios de Radio Luxembourg servaient aussi à
relayer les programmes de JAQY, l'une des radios au
service des armées alliées en Europe et émettant depuis
Londres.
En octobre 1945,
l'URSS pose la question de la disproportion entre la
puissance de l'émetteur de Jungkinster et la superficie
du Grand-Duché. Les Etats-Unis justifient alors la
situation de par le rôle militaire de la station en
Europe.
Le 11 novembre 1945,
les Etats-Unis abandonnent Radio Luxembourg après avoir
envisagé de conforter sa présence en Europe avec des
programmes dans différentes langues financées par les
états partenaires. La présence des Etats-Unis dans Radio
Luxembourg pouvait apparaître comme venant en doublon
des émetteurs américains en Allemagne et des programmes
de Voice of America.
Le 12 novembre 1945 à 8h00,
soit le lendemain de la remise des "clés" de la station
à la CLR par l'ambassadeur des Etats-Unis, Radio
Luxembourg repris ses programmes. La station devient
alors la seule station privée d'ambition européenne à
avoir survécu à la Seconde guerre mondiale. La reprise
fût difficile du point de vue technique : les américains
repartis avec leur matériel, les équipes de Radio
Luxembourg doivent travailler dans des conditions
précaires. Dans leur fuite, les allemands ont laissé peu
de matériel ou bien on laissé du matériel dégradé. De
plus, les archives et la grande majorité de la
discothèque sont perdues. Dans les premiers temps, la
station n'est pas en mesure de proposer plus de 40
heures de programmes par semaine ce qui la ramène à sa
situation de 1933.
En coulisses, à l'initiative de la BBC, les britanniques
proposent aux français de s'allier pour contrôler Radio
Luxembourg. Les deux parties voient là la possibilité de
diffuser sur leurs territoires un programme sans
publicité et une manière de protéger leur monopole
d'Etat sur les ondes. Mais le Général de Gaulle ne
souhaite pas partager avec une puissance étrangère un
émetteur majoritairement français. Par ailleurs, le
Gouvernement luxembourgeois, s'en tenant au droit en
vigueur, renvoyait les demandes franco-britanniques vers
la CLR. Sans compter que le pouvoir luxembourgeois
n'imaginait pas confier son antenne nationale à deux
pays étrangers. Le 15 aout 1946, la direction politique
du ministère des Affaires étrangères du Grand-Duché
annoncera ne plus vouloir envisager la location de son
émetteur à des puissances étrangères.
Au printemps 1946,
Radio Luxembourg est en mesure d'émettre 80 heures par
semaine avec un programme composé de quatre cinquièmes
de musique et d'un cinquième d'information. Les
émissions sont diffusées en allemand, anglais et
français. La station propose chaque matin une émission
spécialement destinée à l'Allemagne et une émission au
service de l'ONU (Organisation des Nations Unies) sur
l'amitié internationale qui rencontre un grand succès.
Et tandis que la publicité se matérialise sous forme
d'émissions parrainées, la messe des malades, le théâtre
et les concerts de l'orchestre symphonique font leur
retour. En France, la station apparaît comme une
alternative distrayante aux radios nationales très
culturelles et érudites.
En 1947,
non seulement la station a l'équipement nécessaire et
opérationnel à son fonctionnement mais elle s'est en
outre équipée de nouveaux micros, de nouveaux
tourne-disques et de magnétophones, une nouveauté, qui
améliorent la qualité des enregistrements. La station
achète même un magnétophone portatif pour ses reporters.
la station augmente aussi sa puissance d'émission.
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En 1948,
l'extension de la Villa Louvigny débutée en 1939 est
achevée. La même année, la station qui rêve d'une
fréquence sur les ondes courtes obtient une fréquence en
ondes moyennes avec l'appui du Grand-Duché.
En 1948,
Radio Luxembourg met à l'antenne Jean Grandmougin qui à
13h00 et 19h00 commente l'actualité en direct de Paris
dans des journaux à la limite de l'éditorial. Le reste
des informations (actualités, météo, bourses, sports)
est lu par des speakers en studio à Luxembourg recevant
leurs textes de Paris via l'agence Havas.
Au début des années 1950,
les programmes de Radio Luxembourg sont un grand succès
commercial et populaire. Le développement du transistor
qui rend la radio plus mobile et l'écoute plus
individuelle porte Radio Luxembourg au zénith de son
audience. Ce nouveau développement technologique va
surtout profiter à Europe n° 1 qui nait en 1955 baignant
la France depuis un émetteur situé en Allemagne.
Le 15 mars 1950,
Radio Luxembourg débute la diffusion de programmes
expérimentaux sur la fréquence 208 en ondes courtes.
A partir de janvier 1951,
le programme en ondes courtes de Radio Luxembourg vise
les ménagères néerlandaises et flamandes le matin, le
public allemand l'après-midi (Rhénanie, Rhur, Cologne),
les luxembourgeois à l'heure du dîner et les
britanniques le soir. Les programmes britanniques
s'appuyaient sur un bureau basé sur Hertford Street à
Londres. Les programmes en ondes moyennes utilisaient
les mêmes recettes que sur les ondes longues : divertir
pour rassembler. L'audience de Radio Luxembourg est
estimée à 12 millions d'européens. La station compte
aussi de nombreux auditeurs en dehors des pays ciblés
comme en Irlande ou en Scandinavie.
A l'été 1951,
Radio Luxembourg mis sur pied un premier service
d'actualité. Un voiture est alors achetée tandis des
techniciens et des reporters sont embauchés à Paris.
En 1952,
une nouvelle aile de Villa Louvigny est inaugurée. Sur 1
000 mètres carrés, cette nouvelle extension accueille
deux studios dont un pouvant accueillir l'orchestre
symphonique et 400 spectateurs. La discothèque compte
désormais 30 000 disques.
Le 20 mai 1952,
le conseil d'administration de la CLR approuve la
signature d'un contrat de concession avec le
gouvernement luxembourgeois pour exploiter ue chaîne de
télévision. En mars 1954, la CLR deviendra la CLT (pour
Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion). Télé
Luxembourg sera inaugurée le 23 janvier 1955 par la
Grande-duchesse Charlotte pour un démarrage effectif le
18 mai suivant.
En 1953,
la Grande-duchesse inaugure les studios de Radio
Luxembourg.
En 1954,
la station met en route ses nouvelles installations
d'ondes longues.
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A la fin des années 1950-début des années 1960,
Radio Luxembourg veut devenir une référence en matière
d'information. Elle opère alors des tentatives de
rapprochement avec la presse écrite nationale et
régionale française tandis qu'un embryon de rédaction
voit le jour. La jeune rédaction fait alors face à des
conditions de travail difficiles : la guerre d'Algérie
qui est source de tensions entre la presse et le
Gouvernement français, la concurrence d'Europe 1 avec
ses journaux parlés et le développement de la
télévision. La presse écrite offre la possibilité de
travailler avec des journalistes aguerris. Mais très
vite la rédaction se dota aussi de correspondants à
travers toute la France mais aussi à l'étranger.
En décembre 1956,
l'émetteur en ondes moyennes est délocalisé de
Junglinster à Marnach ce qui assure une meilleurs
réception du programmes en Scandinavie et en Angleterre.
En juillet 1957,
Radio Luxembourg lance un nouveau programme en allemand
diffusé en ondes moyennes. Baptisée Radio Luxemburg, la
radio est alors la seule station privée captable en
allemand dans le nord et l'ouest de la RFA (Allemagne de
l'Ouest).
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Le 19 octobre 1959,
Radio Luxembourg étoffe son programme en luxembourgeois
et le transfert des ondes courtes vers la bande FM.
Radio Lëtzebuerg est née. Elle sera rebaptisée RTL Radio
plus tard.
En septembre 1964,
le Premier ministre français cherche à augmenter la
participation de l'Etat dans le capital de la CLT. Ce
n'est pas la première fois que l'Etat français tente
cette manœuvre mais cette fois-ci la volonté de la CSF
de se retirer ouvre une porte. Toutefois, l'idée que la
Sofirad (Société financière de radiodiffusion propriété
de l'Etat déjà détentrice de 80% de Radio Monte-Carlo,
de 97% de Radio Andorre et de 46% d'Europe 1) puisse
détenir 12% de la CLT n'est pas du gout du gouvernement
luxembourgeois qui y voit la possibilité d'influencer
les autres actionnaires français. Beaucoup voient aussi
dans cette manœuvre la volonté du Ministère de
l'Information français de contrôler l'indépendance de la
rédaction de Radio Luxembourg à quelques mois de
l'élection présidentielle de décembre 1965. Au final, la
Sofirad – donc le gouvernement français – renonça à son
projet.
En 1964,
Jean Prouvost, propriétaire de Télé 7 jours, Paris-Match
ou Marie-Claire, rentre au conseil d'administration de
la CLT et prend la destinée de Radio Luxembourg en main.
Le 1er septembre 1966,
Jean Farran est nommé directeur de Radio Luxembourg. Il
prendra ses fonctions le 19 septembre suivant. Il veut
faire "du direct et de la radio qui se voit !". Il
arrêtera "La famille Duraton" à l'antenne depuis 29 ans,
le feuilleton "Sissi", "C'est parti mon Zappy" ou "Je
vous salue Mesdames" sans se préoccuper des milliers de
lettres de protestation des auditeurs.
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Le 11 octobre 1966,
Radio Luxembourg devient RTL (pour Radio Télé
Luxembourg), un changement de nom qui marque un
rajeunissement de l'antenne et doit reconquérir
l'audience perdue. La nouvelle grille prend en compte la
montée en puissance de la télévision et souhaite baser
son succès par la présence derrière le micro
d'animateurs et journalistes venant du petit écran. RTL
veut aussi rendre service à ses auditeurs en plus de les
divertir et de les informer. La station connaît alors
une vraie révolution dont certains aspects inquiètent le
conseil d'administration et les équipes de la radio.
Mais Jean Farran tient son cap. Par la suite, la CLT
déclinera la marque RTL en radio comme en télévision
dans de nombreux pays.
En mai 1968,
RTL et Europe 1 se font une concurrence féroce à
l'occasion du mouvement social et politique qui secoue
la France. Cette concurrence permet de donner aux
français une large couverture des manifestations
parisiennes ce qui n'est pas du gout du Gouvernement.
Les deux stations sont alors surnommées "Radio
Barricades" par le ministre de l'Intérieur qui les
accuse de guider les manifestants pour échapper aux CRS.
Cela ira jusqu'à l'interdiction des voitures émettrices
des deux radios dans Paris du 23 au 29 mai 1968.
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Le 12 octobre 1972,
RTL inaugure l'émetteur de Beidweiler qui vient
remplacer le vieil émetteur de Junglinster. Le programme
100% en français est diffusé sur les grandes ondes sur
la fréquence 234 kilohertz. Il est audible sur les trois
quarts de l'Hexagone français (jusqu'à une ligne
imaginaire passant par Saint-Brieuc, Lorient, Bordeaux,
Aurillac, Gap) mais aussi en Belgique, au Luxembourg, au
Pays-Bas, au sud de l'Angleterre, en Suisse et dans une
grande partie de l'Allemagne occidentale.
En 1972,
RTL inaugure sa façade en lames métallique où se dessine
la propagation d'une onde de radio, une œuvre de
l'artiste Victor Vasarely.
En avril 1974,
la CLT crée Audiofina, compagnie luxembourgeoise pour
l'audiovisuel et la finance. La société détiendra 54,63
% du capital de la CLT.
Le 24 janvier 1985,
suite à la fin du monopole d'Etat en France et à
l'ouverture de la bande FM, RTL débute sa diffusion en
FM en France.
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En 1991,
la CLT lance Bel RTL en Belgique et en Allemagne sur la
FM. La station reprend certains programmes de RTL
France. Dans le même temps, elle arrête son programme en
ondes moyennes. Le groupe reste audible au Royaume-Uni
via Atlantic 252, une radio lancée en septembre 1991 en
ondes moyennes et diffusée depuis l'Irlande.
Le 11 juillet 1991,
le parlement luxembourgeois met fin au monopole de la
CLT dans le Grand-Duché.
En 1991,
RTL diffuse sa dernière émission depuis le Luxembourg,
une émission nocturne de Georges Lang. Désormais, toutes
les émissions de RTL seront réalisées depuis le 22 rue
Bayard à Paris.
En 1993,
la CTL entre dans le capital du réseau Fun Radio. La
radio rejoindra la rue Bayard en janvier 1999.
Le 18 janvier 1995,
la CLT lance RTL1, très vite rebaptisée RTL2, sur les
vestiges de Maxximum.
En 1996,
l'orchestre symphonique de RTL devient l'Orchestre
philharmonique du Luxembourg et passe sous la direction
de l'état grand-ducal.
En janvier 1997,
du fait du succès de la chaîne RTL+ en Allemagne, la CLT
se rapproche de la société UFA, la filiale audiovisuelle
du groupe allemand Bertelsmann. Le nouvel ensemble
prendra le nom de CLT-UFA avec dans son portefeuille 19
chaines de télévision et 23 radios réparties dans dix
pays. En France, le nouvel ensemble est propriétaire des
radios RTL, RTL2 et Fun Radio.
En 1997,
RTL lance son site Internet, rtl.fr.
En 2000,
la CLT-UFA fusionne avec le groupe britannique Pearson.
Le nouvel ensemble adopte le nom de RTL Group. Dans la
foulée, RTL France devient une société à directoire et à
conseil de surveillance.
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En février 2001,
Bertelsmann absorbe RTL Group et prend donc le contrôle
de 100% des radios françaises du groupe.
En 2000,
RTL connaît un vieillissement de son audience et tente
de rajeunir (à nouveau) ses programmes en douceur afin
de rester une radio multi générations. Les évictions de
Philippe Bouvard ou Georges Lang à la mi-2000 sont un
coup dur pour la station : cette opération très mal
perçue de la base des auditeurs l'entraîne dans une
vertigineuse chute d'audience coûtera sa place au
directeur général.
Début 2001,
la nouvelle direction fait finalement machine arrière
sur les dossiers Bouvard et Lang mais continue d'adapter
progressivement sa grille dans un double objectif de
rajeunissement de l'auditoire et de réduction des coûts
de fonctionnement. Ces difficultés ont coûté durant
plusieurs mois à RTL sa place de leader historique de
l'audience cumulée (NRJ prenant la tête). Elle reste
cependant la championne de la part d'audience, ce qui
signifie que son socle d'auditeurs reste fidèle et
écoute longtemps la station dans une même journée... Ce
qui n'est pas pour déplaire aux annonceurs !
En 2005,
RTL est la première radio française à proposer presque
l'ensemble de ses émissions en podcast.
Le 8 octobre 2007,
RTL s'associe au quotidien sportif L'Equipe pour lancer
RTL-L'Equipe, une webradio sport et information.
Le 1er octobre 2008,
le CSA clôture la réception des candidatures pour la
première vague de déploiement de la radio numérique en
France. RTL Group présente les candidatures de RTL mais
aussi de sa webradio sportive RTL-L'Equipe et le projet
Radio 128.
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Le 26 mai 2009,
le CSA retient la radio pour une diffusion en numérique
sur Marseille, Nice et Paris. Si sa webradio
RTL-L'Equipe est aussi retenue sur les trois mêmes
zones, Radio 128 n'est pas sélectionnée.
Le 31 mai 2012,
RTL, comme toutes les autres radios membres du Bureau de
la Radio, renonce non seulement aux fréquences RNT que
le CSA lui a réservé sur Paris, Marseille et Nice mais
aussi à postuler à tous les appels à candidatures à
venir sur la RNT. Le Bureau de la Radio marque ainsi son
désaccord sur le modèle économique actuel de la radio
numérique française mais aussi les choix de normes
techniques.
Le 2 octobre 2017, RTL comme RTL2
et Fun Radio devient officiellement propriété du Groupe
M6.
En mars-avril 2018,
RTL quitte son siège historique de la rue
Bayard pour des locaux plus modernes et plus pratiques à
Neuilly-sur-Seine, presque en face des locaux de M6.
Laurent Ruquier et les sociétaires des "Grosses Têtes"
sont les derniers à
quitter les lieux le 6 avril.
Le 22 novembre 2018, RTL annonce être
candidate à une diffusion au plan métroplitain sur la
radio numérique terrestre alors que RTL Group' militait
contre cette nouvelle norme de diffusion depuis presque
10 ans.
Le 6 mars 2019, la radio est retenue
par le CSA pour un déploiement d'ampleur métropolitaine
en DAB+.
Le 27 mai 2019, sous la marque RTL
Originals, M6 Groupe lance ses premiers podcasts
originaux. Les différents modules s'articulent autour de
grandes voix ou émissions de RTL ou des chaînes de M6
Groupe.
Le 2 janvier 2023, dans le cadre d'un plan de
résilience, RTL cesse d'émettre sur les grandes ondes.
L'émetteur de Beidweiler devient muet.
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Nota :
dans mes recherches, je n'ai pas trouvé à quelle date
Radio Luxembourg a basculé sur le 234 GO ni l'historique
complet de ses changements de fréquences. Si vous avez
des informations dans ce domaine, contactez-moi à
administrateur @ peuleux.eu.
Idem pour l'historique des logos. |
Photos : Radio Luxembourg, RTL
Historique des logos
de 1966 à 1971 (version 1) |
de 1966 à 1971 (version 2) |
de 1971 à 1997 |
de 1997 à 2001 |
de 2001 à 2014 |
depuis 2014 |
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Historique des slogans
- de 1977 à 1979 : RTL, c'est vous
- en 1980 : Jamais seul avec RTL
- en 1992 : RTL, la vie en trois lettres
- en 1996 : Essentiel, RTL
- de 2001 à 2005 : RTL, vivre ensemble
- de 2005 à 2006 : RTL, première radio de France
- de 2006 à 2007 : RTL, c'est vous
- en 2006 : RTL, première radio de France
- de 2008 à 2009 : 100% RTL
- de 2009 à 2011 : RTL, c'est vous
- de 2011 à 2012 : Qui vous connaît mieux que RTL ?
- de 2012 à 2014 : RTL, toujours avec vous
- de 2014 à 2018 : RTL bouge
- de 2018 à 2021 : On a tellement de choses à se dire
- depuis 2021 :
Revivre ensemble
Audiences
> audience cumulée
> part d'audience
Diffusion sur les ondes
- AM |
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Pour la liste
des fréquences de cette radio, reportez-vous au site
Annuaire des radios
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dernière mise à jour de la page : 16/02/2023
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