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RCT (RADIO CHARPENNES TONKIN)

 

Histoire de la radio

En 1981, Bernard Dautant, alors animateur au Centre social du quartier Charpennes Tonkin à Villeurbanne, propose de créer une radio libre de quartier afin de former des acteurs sociaux à la pratique de la radio et de faire passer des informations dans différents domaines à un public plus large que celui fréquentant le centre et même de fédérer le quartier autour de ce porte voix qui deviendrait le symbole de son identité. Une vintaine d'association le suit mais les soutiens du côté de la Mairie et de la CAF sont plus mitigés. En effet, Charles Hernu, maire de la commune est aussi ministre de la Défense.

Le 10 mai 1982, avec le soutien des associations locales, l'association RCT (Radio Charpennes Tonkin) voit le jour. Dans l'esprit des radios libres du début des années 1980, elle met en place un projet autour de l'éclectisme musical et l'information locale tout en favorisant la participation des associations locales, les actions pédagogique et la création sonore.

La radio débute plus au moins de façon pirate avec une batterie de voiture pour alimenter une antenne cachée sur les toits d'immeubles. Puis, elle obtient une première fréquence qu'elle partage avec Radio Brume. Elle reçoit aussi le soutien logistique de Radio Léon et l'association ALTT lui prête des locaux. La radio compte alors 50 bénévoles, un objecteur de conscience et un salarié, Bernard Dautant, détaché du Centre social.

En 1985, tout en conservant son essence associative, la radio travaille sur un projet plus ambitieux et professionnel. En parallèle, elle développe ses créations sonores comme des contes et chansons pour enfants qui lui valent un prix au Marché international de programmes de Cannes, met en place des formations en partenariat avec France Culture, RMC et le Ministère la Jeunesse et des Sports.

Le 28 novembre 1986, les locaux de la radio sont finalement inauguré par Charles Hernu, Ministre-Maire dont la compagne habitait l'appartement situé juste au dessus de RCT.

Vers 1987, le slogan de RCT devient "la radio en liberté".

En 1989, RCT s'illustre dans le domaine de la production. D'une part, elle crée Klacson, un label de production, et d'autre part, elle publie deux nouvelles séries de contes pour enfants. La formation dispensée par la station bénéficie au niveau général de la grille des programmes.

En 1989, avec d'autres radios de la région, RCT participe à la création d'une radio à Timisoara dans une Roumanie libérée de la tyrannie. La "radio en liberté" considère cette action de solidarité et de défense des droits de l'Homme comme l'un des gênes composant son ADN.

En 1989, RCT rejoint l'EPRA, une banque de programmes alimentée par RFI, une centaine de radios associatives et l'Institut du Monde arabe. Cet organisme souhaite favoriser l'intégration des populations immigrées. Cette implication va lui permettre d'acquérir une grande expérience en matière de métissage des cultures au plan local.

A la fin des années 1980, RCT est véritablement au cœur de la vie locale. Si elle est déjà devenu l'un des principaux lieux d'expression de la communauté noire lyonnaise, elle se fait aussi la voix des cultures qui émergent dans l'agglomération lyonnaise (hip-hop, techno…). Elle fait vivre tous les événements locaux qu'ils soient sportifs, culturels tout en donnant la parole tous, des élus locaux aux exclus sociaux.

Au début des années 1990, RCT est l'une des premières radios à s'équiper d'outils informatique pour gérer son antenne. RCT multiplie aussi les émissions en extérieur. "RCT est un creuset culturel expérimental et une parole forte dans une cité en mouvement".

En 1992, la radio fête ses 10 ans en organisant des concerts, des animations évènementielles et une réception. Cet anniversaire est salué par de nombreuses personnalités qui soulignent la professionnalisation de la radio mais aussi sa dimension "d'école de la radio".

Au milieu des années 1990, RCT compte 70 animateurs bénévoles, 30 stagiaires par an et cinq salariés en emploi aidé. Dans le même temps, afin de faciliter le développement de la station parmi la quizaines d'autres radios associatives, le sigle RCT devient Radio Couleur Tempo. Mais le nouveau nom a du mal à être intégré par le public...

En 1995, la création sonore s'amplifie avec la production d'œuvres et de feuilletons radiophoniques. Ainsi, neuf pièces sont produites avec des scénarii originaux, des comédies embauchés pour l'occasion et un habillage sonore maison (bruitage et des musiques), le tout enregistré en numérique. Ces œuvres sont ensuite largement diffusées sur diverses radios en France.

En 1997, RCT s'investit un peu plus dans la musique. Non seulement, elle ouvre son antenne quotidiennement aux musiciens de la région Rhône-Alpes mais en plus elle se lance dans a co-production musicale. En 1999, elle produira ainsi avec plusieurs partenaire un CD sur les musiques issues de l'immigration en Rhône-Alpes.

A la fin des années 1990, la grille des programmes comprend une matinale, un programme musical éclectique et des points d'information toutes les 20 minutes. Les bénévoles animent la grille de 19h00 à minuit.

Au début des années 2000, RCT reste éditorialement très ancré dans la proximité (concerts depuis un restaurant, retransmissions sportives, antenne ouverte aux associations, aux élus et aux marginaux sociaux). Elle reste un creuset culturel et une école de la radio. Cela ne l'empêche pas d'être une radio moderne (elle lance très vite son site Internet) tout en restant solidaire et ouverte sur le monde. Et le mélange de tout cela fait que la radio décide de faire évoluer son format vers le musique du monde. D'ailleurs, son slogan devient " RCT, la musique de tous les mondes."

  En 2005, la radio traverse une crise avec une baisse de ses fiancements (baisse des ressources internes, baisse des subventions municipales, difficultés à trouver un partenaire privé...) et de gros problèmes liés à la gestion de Klacson.
En 2007, alors que la radio est devenue une coquille vide, le dernier permanent quitte le navire.
En 2009, l'assemblée générale de l'association se réunit pour faire un choix entre deux solutions : soit RCT continue de végéter avec des bénévoles devant assurer les émissions mais aussi toute la (lourde) partie administrative et financière, soit RCT devenait une radio consacrée aux musiques lusophones et latines selon le projet de l'assocation CapSao qui anime une émission sur la même thématique depuis 2 ans. Cette dernière option laisserait en chemin de nombreux bénévoles mais Alfredo Da Silva, président de l'association CapSao, alliait la motivation, les compétences entrepreunariales, la connaissance du monde de la Radio et un bon sens de la gestion des dossiers. Aux deux tiers des voix, le projet CapSao fput adopté. Dès lors l'antenne adopte une format musical latin, programme novateur qui trouvera très vite son public en région lyonnaise, automatise beaucoup son antenne tandis que les salariés se consacrent énormément à la promotion de la radio notamment via les réseaux sociaux ou à des recherches de partenariats ou commerciales. Comme prévu, la participation des bénévoles devient anecdotique. Pour symboliser ce changement la radio change aussi de nom pour devenir RCT CapSao.
Pour lire la suite, rendez-vous sur la fiche de Radio CapSao

Sources : Shoop, Bernard Dautant, archives personnelles | Photos : Shoop, RCT, Radio CapSao


Historique des logos

en 1982

fin des années 1980

(non daté)

(non daté)

en 2010


Historique des slogans

    - en 1987 : la radio en liberté

    - début des années 2000 : RCT, la musique de tous les mondes



Diffusion sur les ondes
   - AM    
   - FM
   - GO
   - DAB+


Pour aller plus loin...
Radio CapSao        
dernière mise à jour de la page : 13/08/2019